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Critique Ciné : The Two Faces of January, le talentueux Mr MacFarland

Publié le 18 juin 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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The Two Faces of January // De Hossein Amini. Avec Viggo Mortensen, Oscar Isaac et Kirsten Dunst.


Petit thriller situé en Grèce, The Two Faces of January pourrait être le frère de The Tourist d’un point de vue purement visuel. En effet, cette utilisation de couleurs ocres et nobles, sans compter le costume de Viggo Mortensen alias Chester. La bande annonce de ce film m’avait rendu curieux. Disons que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre mais le résultat m’a plutôt surpris dans le bon sens du terme. Il y a énormément de sous-entendu tout au long du film qui tentent de nous faire comprendre ce que celui-ci cache. Au fond, il n’y a pas grand chose à tortiller mais justement, on ne peut qu’apprécier le côté ultra libre de ce film, qui ne se retrouve jamais saucissonné dans une mécanique huilée que l’on aurait déjà pu voir ailleurs. C’est pourquoi ce film est beaucoup plus réussi que celui auquel j’ai pu le comparer. Ce qu’il est appréciable de voir dans ce film c’est avant tout le fait qu’il soit fait avec une certaine notion de désuétude. En effet, on retrouve donc le côté film noir connoté années 60 (et cela tombe bien puisque ce sont aussi les années dépeintes dans ce film). Je trouve d’ailleurs peut-être plus appréciable un film se déroulant à une période où le portable n’existait pas. C’est tout de même plus intelligent, plus creusé.
1962. Un couple de touristes américains très élégants, le charismatique Chester MacFarland et sa jeune épouse Colette, arrive à Athènes. À l’Acropole, ils rencontrent Rydal, jeune guide américain parlant grec, arnaqueur de touristes à l’occasion. Séduit par la beauté de Colette et impressionné par la fortune de Chester, Rydal accepte sans hésiter leur invitation à dîner. Les McFarland se révèlent moins lisses qu’il n’y paraît : le luxe et leur raffinement cachent bien mal leur part d’ombre.
Ecrit par le scénariste de Drive, The Two Faces of January nous raconte pourtant une histoire toute simple mais plus le film passe et puis celui-ci parvient à nous offrir quelque chose d’agréable et de finalement bien construit. On ne peut nier quelques longueurs c’est vrai mais globalement le récit est fluide et c’est très important, surtout dans ce genre d’histoires. Il faut dire que le film s’est associé à un casting de choix pour les divers rôles. A commencer par Viggo Mortensen (Les Promesses de l’Ombre), brillant en homme mystérieux qui cache beaucoup plus de choses que l’on ne pourrait le penser et qui va rapidement nous prouver qu’il n’est pas quelqu’un qui a envie de rigoler. Pourtant, on a parfois l’impression que tout lui tombe plus ou moins sous la main (notamment quand il se retrouve avec quelque chose sur les bras sans l’avoir vraiment voulu). Mais dès le début on nous intrigue car l’on ne sait pas du tout qui est qui et surtout quel est le but de chacun des personnages. Jusqu’au bout de The Two Faces of January je m’attendais même à ce que le film nous en révèle encore et encore. Car l’univers était suffisamment riche pour que l’on nous en dise un peu plus.
On va alors de surprises en surprises, de voyages en voyages et ces magnifiques paysages grecques et crétois sont tout simplement le clou du spectacle. Tout ce que je pouvais attendre d’un tel film était réuni. En tant que grand adepte du film noir/thriller old school je trouve que Hossein Amini nous offre ici quelque chose d’assez singulier tout en parfumant son film de ces décors ocres et magnifiques à perte de vue. Nous avons également la prestation d’un Oscar Isaac (Cristeros) tout en retenue mais aussi plein de questionnements. On ne sait pas forcément à quoi s’attendre mais justement, les surprises sont belles et sont là. Que demander de plus ? J’aurais peut-être aimé que le film s’achève de façon peut-être un peu plus grandiloquente. La fin n’est pas d’une grande surprise mais cela aurait pu être encore plus sympathique à mon goût. Finalement, The Two Faces of January est un vrai thriller élégant et raffiné avec un casting 3 étoiles et un scénario intelligent qui ne cherche jamais à nous prendre dans des sottises. On pourrait presque retrouver un peu du Talentueux Mr Ripley là dedans (mais bon, adapté d’un Patricia Highsmith, c’était logique).
Note : 7/10. En bref, un film noir élégant, soigné au casting 3 étoiles et au scénario intelligent.


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