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Pierre Sprey : le chasseur F-35 est une dinde en or massif (vidéo)

Publié le 20 juin 2014 par Charles Bwele @blog_e_sphere
Pierre Sprey est une quasi légende pour les experts et passionnés d'aviation de chasse. Cet ingénieur français en aéronautique a travaillé avec le mythique stratège John Boyd dans les années 1960, fut impliqué dans le développement du F-16 Falcon et du A-10 Thunderbolt dans les années 1970, et a imposé la pratique du fly-off (ou Fly Before Buy) obligeant les constructeurs aéronautiques à proposer un prototype qui doit démontrer ses capacités à répondre au cahier des charges.
Pierre Sprey : le chasseur F-35 est une dinde en or massif (vidéo)
Interrogé par la CNBC, il ne mâche guère ses mots au sujet du sulfureux chasseur F-35 (Lockheed Martin). Selon Sprey, l'idée d'un avion multirôle (appui-feu, combat aérien, interdiction) bourré de technologies était vouée à l'échec dès le départ, et ce, d'autant plus qu'il s'agit d'équiper trois corps d'armes (Air Force, Navy, Marines) et donc satisfaire trois bureaucraties munies de spécifications et de cahiers de charges foncièrement différents.

Ainsi, les Marines affectionnent de plus en plus le décollage/atterrissage vertical qui "engraisse" l'appareil (volume, motorisation, technologies), réduit la surface de ses gouvernes et le prive de facto d'une manoeuvrabilité adaptée au dogfight. L'appui-feu nécessite des capacités à orbiter pendant plusieurs heures près des troupes au sol et à manoeuvrer lentement à basse altitude afin d'user efficacement d'un canon automatique de gros calibre (tel que le GAU-8/A Avenger du fameux A-10 Thunderbolt) contre des cibles potentiellement camouflées. Rien de tel avec un F-35 trop gourmand en kérosène et trop peu manoeuvrant. Pire : Prey estime que la furtivité est aujourd'hui un leurre d'abord face aux radars de la seconde guerre mondiale (dont ceux utilisés pendant la bataille d'Angleterre), et a fortiori face aux radars russes conçus depuis les années 1990 qui détectent aisément le F-22, le F-35 et le B-2.
En réalité, la mission du F-35 serait uniquement lucrative : Lockheed Martin et ses sous-traitants ont cousu une poche abyssale à subventions, prompte à vivement dissuader les trois corps d'armes et les acheteurs étrangers au profit de chasseurs européens comme le Typhoon, le Rafale...et le Gripen ?
Les formidables incapacités de cet appareil font sourire les analystes de défense depuis belle lurette et sont probablement sa seule réussite infomerciale. Cet interview de Pierre Sprey fera certainement fureur auprès du gouvernement canadien qui envisaged'équiper la Royal Canadian Air Force avec 65 exemplaires du F-35. 

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