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Comment Bygmalion emporte Sarkozy

Publié le 20 juin 2014 par Juan
Comment Bygmalion emporte Sarkozy

 Il a encore fraudé.

Terrible constat. 

Que faire de Nicolas Sarkozy ?

Jean-Pierre Raffarin s'en inquiète. Bernard Debré le qualifie de "branche morte".


Il fallait travailler plus pour gagner plus. Tout le monde avait compris le message gagnant. En 2007, le slogan fit illusion. En 2012, le candidat Sarkozy dépensa donc 60% de plus que son rival Hollande. Tout cela pour échouer à "inverser la courbe", celle des intentions de vote puis des suffrages. Nicolas Sarkozy a grugé au moins deux fois aux règles de financement électoral pour sa propre survie à l'Elysée. La première fut jugée, provoquant l'annulation de 11 millions d'euros de remboursements publics. Nicolas Sarkozy hurla à l'injustice, effroyable affront à la Justice d'un pays dont il était pourtant l'un des Sages, membre de droit du Conseil constitutionnel.
Sarkozy a fraudé une seconde fois. 
L'affaire Bygmalion révèle qu'il a dépensé 17 millions d'euros de plus que son adversaire, une somme faramineuse si on la compare au plafond légale, une vingtaine de millions d'euros. Au début de l'affaire, il expliqua, en "off", que les aveux de Jérôme Lavrilleux l'agaçaient. Ce dernier est sorti de sa garde en début de semaine, mais avec une nouvelle salve d'aveux détestables pour le clan Sarkozy.
L'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a mouillé d'autres fidèles de l'ancienne Sarkofrance, Eric Cesari - ex-directeur général de l'UMP - et Fabienne Liadzé, directrice financière de l'UMP.
Le lendemain, il y eut pire. Guillaume Lambert, ancien directeur de campagne de Sarkozy, implique Sarkozy lui-même. Ce n'est pas un antisarkozyste primaire qui lâche la nouvelle, mais le Figaro, l'ancienne Pravda de Sarkofrance. Le journal révèle que Lavrilleux s'est confié par un SMS qu'il lui a envoyé le 28 avril 2012 à 12h19: 
"Jean-François ne vient pas à Clermont, il y est allé la semaine dernière. Louer et équiper la deuxième halle est une question de coût. JFC en a parlé au PR (le président de la République)."
Bien sûr, Nicolas Sarkozy feint l'ignorance, plaide l'ignorance. Il est de Gaulle, il ne gère pas l'intendance. Il est entouré de fraudeurs, c'est bien la question minimale.
Pour la campagne de 2012, Nicolas Sarkozy a su s'entourer des meilleurs fraudeurs. 
Incroyable ?
Mercredi, c'est le pompon. Le Canard Enchaîné publie la liste des autres clients de Bygmalion.
La liste est "instructive", et surtout édifiante. Les gros clients sont le MEDEF (351 884 euros), Serge Dassault (350 000 euros ;), l'Union nationale des professions libérales (460 000 euros), Veolia (179 400 euros), EDF (637 000 euros), Génération France.fr de Copé (500 000 euros), la Mairie de Levallois (200 000 euros), le ministère de l’Intérieur (sous Brice Hortefeux puis Claude Guéant, pour 550 000 euros), France Télévisions et ses filiales, pour 2 millions d'euros
et ... le Groupe UMP à l’Assemblée nationale et questure  pour 5,5 millions d’euros...
Résumons.
Cette agence, fondé par deux proches de Jean-François Copé, surfacturait l'UMP pour financer clandestinement la campagne présidentielle de l'UMP. On apprend qu'elle avait aussi de généreux clients, des grandes entreprises et des ministères.
Plus c'est gros, plus ça passe.
Du coup, une question s'impose: "L'affaire Bygmalion barrera-t-elle la route à Nicolas Sarkozy ?"
L'ancien monarque fait passer ses messages. Il se préoccupe moins de l'UMP que de la "France". Sans rire... "Plus que l'UMP, c'est la situation de la France qui inquiète Nicolas Sarkozy" peut lire sous la plume de Carl Meus dans les colonnes du Figaro ce jeudi. "Les affaires glissent sur l'ancien Président comme l'eau sur les plumes d'un canard." Ou encore: "Il est encore dans «le temps de la réflexion»". 
A quand le temps des explications, c'est-à-dire l'heure des comptes ?


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