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Bienvenue dans l'angle alpha

Publié le 23 juin 2014 par Despasperdus

Vendredi soir, j'ai assisté à une représentation de Bienvenue dans l'angle alpha de Judith Bernard (Arrêt sur Images), adaptée d'un ouvrage - parait-il ardu pour les béotiens dont je suis - de Frédéric Lordon, Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza.

Voici ce qu'en dit le flyer :

« Le capitalisme, à quoi ça carbure ? Aux passions. »
« Crainte de dépérir, désir de consommer, ambition de se "réaliser" nous jettent dans le travail, dans l'entreprise, dans le néo-libéralisme qui nous pompent notre puissance et colonisent jusqu'à nos âmes. »

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Cette pièce traite du capitalisme, et plus particulièrement du COMMENT quelques uns arrivent à soumettre, via le salariat, la multitude. Qu'est-ce qui motive à bosser pour d'autres ? Pour satisfaire les besoins de base, s'équiper, consommer... Mais encore ?

Bienvenue dans l'angle alpha illustre, avec finesse et humour, le capitalisme dans sa version néolibérale qui est un totalitarisme en ce sens qu'il ne se contente plus d'exploiter la force de travail, mais qu'il vise à manipuler le cerveau des travailleurs en essayant de leur imposer ses propres désirs...

C'est à ce moment-là que la pièce aborde le fameux angle Alpha.

Plus l'angle est grand, c'est-à-dire plus le désir du capitaliste et le désir du salarié s'éloignent, plus ce dernier est lucide par rapport à son travail, moins l'adhésion (ou l'aliénation) aux valeurs de l'entreprise et du capitalisme est importante, et plus la contestation à l'ordre établi est forte. En l'espèce, l'individu tente de s'affranchir du rapport patron-salarié, ou tout au moins de s'aménager un "ailleurs" extérieur à son travail salarié...

A contrario, plus l'angle alpha est mince, autrement dit, plus les deux désirs se rapprochent, plus l'adhésion dans les valeurs du capitalisme et de l'entreprise est forte, et plus le salarié croit s'accomplir dans son travail et s'épanouir personnellement dans l'entreprise, et plus cette dernière l'exploite.

Pour en savoir plus sur cette pièce, lisez la critique publiée par Les Vresgens.

Si vous désirez passer un bon moment de théâtre et d'éducation populaire, faites vite puisque la dernière représentation a lieu le 28 juin à La Manufacture des Abbesses (station Pigalle ou Abbesses). En espérant que d'autres représentations seront programmées...


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