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Coup de tête

Publié le 25 juin 2014 par Dukefleed
Coup de têteLe foot... égratigné
François Perrin (eh oui ! un scénario écrit par Francis Veber) n’est que remplaçant dans l’équipe locale de foot. Lors d’un entrainement, pris par sa fougue, il blesse le meilleur joueur de l’équipe juste avant un 1/16ème de final de la Coupe de France. Le président du club n’est autre que le personnage le plus important de la ville (patron de l’usine du secteur) ; François Perrin va payer cher cette erreur en se faisant virer. Puis tout s’enchaîne, il est accusé d’un viol qu’il n’a pas commis. Mais voilà, l’équipe va avoir besoin de lui.Cette comédie satirique ne fait aucun cadeau au milieu du foot : magouilles, scandales, hymnes sportifs populo, joueurs ouvriers, billets déchirés dans la vestiaire à la mi temps symbolisant la moitié de la prime de match,… Accusé par certains à sa sortie d’être trop caricatural, l’Histoire nous montre toute la justesse du scénario. Jean Jacques Annaud qui réalise ici son second film, s’est en plus énormément documenté en arpentant les bars de supporters de province, en effectuant des stages dans les clubs de Gueugnon, Guingamp et St Etienne ; et surtout, en prenant comme conseiller technique un inconnu nommé Guy Roux. Le résultat est sans complaisance et porté par les dialogues ciselés et drôles de Veber. Si du point de vue du scénario, l’histoire du viol est un poil rocambolesque ; le dénouement suggéré dès les premières images est réjouissant. François Perrin se confond avec Patrick Dewaere toujours très convaincant en rebelle peu adapté à un monde où le politiquement correct fait loi. Dans ce final, le brave type sans concession va pouvoir régler ses comptes. Même si le film est porté par le toujours très bon Dewaere ; il n’est pas seul et quel plaisir de retrouver toute une pléiade de seconds rôles emblématiques de cette époque. Une vraie replongée dans mon enfance : les acteurs mais aussi les bars, les tenues, les chansons ; du beauf populaire.JJ Annaud en profite aussi ici pour s’emparer de quelques thèmes sociétaux : la versatilité des foules (« A mort l’arbitre » ira encore plus loin), la malléabilité de la justice (même si c’est parfois maladroit), le succès et ses conséquences. Mais aussi le cynisme dont le plus bel exemple est cette réplique du patron du club et de l’industrie locale : « J’entretiens 11 imbéciles pour en calmer 800, qui n’attendent qu’une occasion pour s’agiter. ». Pas amateur de foot ; Annaud avouera donc que les scènes de jeu sont bricolés et çà se voie.Une comédie douce amère sous forme de conte à voir absolument… l’esthétisme a vieilli mais le propos pas tant que çà…
Sorti en 1979

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