Page de l'exposition
Ce voyage en dit bien plus sur la France de l'époque que sur l'Egypte ancienne. Cet obélisque, c'est nous qui l'avons fait.
Pour commencer, il n'a rien de précieux ou de rare. Les Romains en avaient déjà déplacé un grand nombre. Ils sont à nouveau à la mode au 19ème siècle. Et le sultan Mehmet Ali joue de la rivalité entre Anglais et Français, et de la folie des antiquités égyptiennes, pour leur fourguer quelques vieilleries sans valeur en échange de transferts technologiques. C'était un précurseur du vide grenier.
Le voyage de l'obélisque est une aventure à la Jules Vernes. La science, nouvelle, et la détermination de quelques individus, calculant sur leurs pieds, triomphe des crues, des tempêtes et des épidémies. Son héros est un ingénieur de marine, polytechnicien.
Et si l'obélisque s'installe place de la Concorde, c'est parce que Louis-Philippe sait qu'il est un sujet de concorde. La science réconcilie royalistes et révolutionnaires.
Les Anglais ont eu aussi leurs obélisques. Ils n'en ont pas fait tout un plat. Ils s'en sont vite lassés. L'un d'entre eux a d'ailleurs fini à New York.
(Dossier de presse.)