Pfff... Pauvre Didier !

Les gens condescendants (et anonymes) qui viennent vous insulter en commentaires.

J'ai posté cette vidéo ratée d'élèves d'un lycée de Dunkerque « s'éclater, c'est bien ». Des adolescents y ramaient dans une vidéo légèrement péquenaude à propos du carnaval et de ses beuveries.

Je ne savais que penser. On est tellement habitués sur le net à ne montrer que le brillant des choses quand il s'agit de soi et à pointer du doigt en se marrant les jolis ratés des autres que je voulais prendre le contre pied de ça. Mais n'est pas avocat qui veut. Je l'ai fait sans trop y croire. L'argument était que ce n'étaient que des gosses et qu'il ne fallait pas trop les froisser, que pas mal de sites allaient buzzer sur le côté amateur, mal ficelé, bouseux, « nordiste consanguin ». Facebook et consorts sont de telles boites à poncifs agrémentées de tant de si beaux commentaires lapidaires que... Que je me suis dit qu'un contre pied était un exercice à tenter. Et je l'ai sans doute mal fait, et de manière assez inaboutie.

Et puis, ça n' pas tardé, ce commentaire (anonyme bien sûr)

- Super...et? pfff pauvre Didier...

Du coup, j'étais dans la position de ces gosses, la risée du net. Ce « pauvre Didier » signifie : « Quel attardé mental, quel demeuré ». J'ai eu beau me dire que ce n'était guère argumenté cet apitoiement hautain, ce glaviot dédaigneux.

Mais cela m'a conforté. Cela m'a fait sentir ce qu'ont sans doute enduré ces gamins d'être montrés du doigt par de courageux anonymes, de preux pseudos, des chevaliers blancs sans peur ni reproche qui, du haut de leur bon sens de divinité incarnée font sentir à l'autre leur ridicule. Cette obscure voix grave du surmoi qui tance, du jugement définitif de ceux qui savent qui ont la recette de la vraie vie, de la vraie pensée, de la vraie écriture. Que le Dieu du net les remercie de cette leçon d'humilité que j'ai reçue ici.