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Le pacte de responsabilité aura un effet récessif sur l'économie et l'emploi

Publié le 28 juin 2014 par Blanchemanche

PAR LA RÉDACTION DE MEDIAPART
Le pacte de responsabilité aura un effet récessif sur l'économie et l'emploi
Les 50 milliards de réduction de la dépense publique devraient se traduire par une baisse d’un demi-point de la croissance et une perte de 60 000 emplois en 2017, selon les estimations du ministère du budget.
Qelle surprise ! Le ministère des finances vient de découvrir que le pacte de responsabilité, loin d’avoir un effet bénéfique sur la croissance, pourrait avoir un effet récessif sur l’activité économique et sur l’emploi. Selon le rapport déposé par la rapporteuse du budget, cité sur le blog du député PS Pierre-Alain Muet, les simulations faites par le Budget sur les effets apportés par les 50 milliards d’euros d’économie sont loin de répondre aux attentes promises. Les 21 milliards d'allègements supplémentaires du pacte de responsabilité augmenteraient l'emploi de 40 000 postes en 2015 et de 190 000 en 2017. L'essentiel des créations d’emploi (150 000) serait lié aux 4,5 milliards d'allègement sur les bas salaires. L'impact, selon les estimations du budget, serait très faible sur la croissance (0,25 % de croissance supplémentaire par an en moyenne). La réduction de 50 milliards des dépenses publiques sur trois ans aurait un effet fortement dépressif (0,7 % de croissance en moins chaque année) et entraînerait une destruction de 250 000 emplois à l'horizon 2017. « Au total, c'est presque un demi-point de croissance de moins chaque année et une perte de 60 000 emplois en 2017 », résume Pierre-Alain Muet, qui appelle à un rééquilibrage de l’action de l’Etat.
Cette découverte n’en est une que pour ceux qui ne voulaient rien voir. Les plans d’austérité en Europe, basés sur la compression des dépenses publiques, ont tous abouti au même résultat : la récession. En octobre 2012, le chef économiste du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, a publié plusieurs mises en garde, soulignant la nécessité d’une révision théorique des effets de la réduction des dépenses publiques sur l’activité économique. Selon lui, les dépenses publiques ont un effet d’entraînement qui a été sous-estimé. Alors que jusqu’alors, il était estimé qu’un euro d’économie sur les dépenses publiques n’entraînait qu’une réduction de l’ordre de 50 centimes sur l’activité, Olivier Blanchard révisait les calculs et estimait que le coefficient multiplicateur était de l’ordre de 0,9 à 2. En d’autres termes, un euro d’économie des dépenses publiques se traduisait par une réduction de 90 centimes à 2 euros sur l’activité. Dans le cas de la Grèce, il évalue le coefficient multiplicateur à 1,7. Depuis 2009, le gouvernement grec a multiplié les plans d’austérité et de réduction des dépenses publiques et le PIB grec a diminué de 25 % par rapport à 2007. La commission européenne réfute les travaux du FMI, les jugeant non valables. Pour elle, les réformes structurelles et la réduction des dépenses publiques sont les seules voies possibles pour le redressement de l’Europe.
De nouveaux travaux économiques ont été publiés récemment par le Centre for Economic Policy Research, basé à Londres. Ils estiment que l’Europe, en dépit du répit de 2013, est toujours en récession au vu de la faiblesse de l’activité économique et du taux du chômage historiquement élevé.
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