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Titre : Gal Le Quatrième Pouvoir - L'île D-7 Auteur : Juan Gimenez Editeur : Les humanoïdes associés Année : 2008 Le système stellaire tout entier doit être réarmé. Un appel d’offres est lancé. Pour prouver l’efficacité de leurs technologies, deux sociétés d’armement vont s’affronter sur Nebulae Alpha, afin de déterminer qui des deux décrochera le juteux contrat. A bord de deux vaisseaux, d’anciens criminels et prisonniers, équipés d’un implant qui explose dès la première tentative de désertion, vont devoir s’affronter dans un combat sans merci dans lequel s’opposent les progrès technologiques les plus destructeurs et meurtriers. Dans le même temps, Gal Kennington, possesseuse du 4e pouvoir, pourchassée pour cette faculté, se réfugie sur cette même planète, où elle découvre un enfant qui dispose du même don. C’est alors qu’une troisième force va s’incruster dans le combat et il faudra s’armer de courage, ou de pouvoirs surnaturels, pour s’extraire vivant de cette tuerie.
Juan Gimenez est un de ces génies capables de vous emporter dans un scénario ultra complexe et très stéréotypé, qui en soi, n’a rien de foncièrement original dans le genre des guerres interstellaires (si ce n’est l’apport d’un pouvoir prodigieux – et encore). Ficelé avec beaucoup de sérieux, foisonnant avec ordre, fourmillant avec précision, le récit maîtrise sa fougue et c’est en cela qu’il est captivant : on ne s’y perd pas, malgré la multitude d’informations, de personnages, de lieux, de retournements, laquelle multitude fait la force de l’histoire au lieu de sa faiblesse, ce qui restait le risque majeur. Surtout, portée par un trait grandiose, l’histoire prend tout son sens. Gimenez maîtrise à merveille la retranscription picturale de scènes de combat, le graphique des combinaisons spatiales, la ligne des vaisseaux. Ses personnages sont expressifs, leur gestuelle est irréprochable, mais c’est surtout le souci des détails de la logistique et des décors qui attirent l’œil. L’ensemble reste avant tout un album de guerre, violent, qui s’attache plus à époustoufler l’œil et à couper notre souffle qu’à prendre notre cœur en otage ou accaparer nos neurones, mais après tout, le sang chaud, l’impulsion, cette violence exacerbée, ce sont aussi des prouesses que bien peu des auteurs de BD parviennent à bien mener. Soakette