Le 19 juillet 1997, l’Italien Marco Pantani établit une performance qui le fer rentrer dans l’histoire. Lors de la 13 ème étape de ce tour, il réussit l’exploit d’effectuer l’ascension de l’un des cols les plus mythiques en moins de 38 minutes.
Le retour de Marco Pantani
1997, 84 ème édition du Tour. Cette année, le favori n’est autre que Bjarne Riis, vainqueur de la précédente édition. Pourtant, sa suprématie est contestée par l’un de ses équipiers chez Deutsche Telekom, le jeune Jan Üllrich, pur fruit de l’école est-allemande de cyclisme. Face à la Telekom, plusieurs adversaires de taille, l’équipe Festina de Richard Virenque, Alex Zülle de l’équipe ONCE, ou encore Francesco Casagrande.
Le cyclisme n’avait alors pas encore connu l’affaire Festina, l’un des plus grands scandales de son histoire. A l’époque, pas d’oreillette, pas de casque, et des coureurs à « l’instinct », dont l’archétype était Marco Pantani.
C’est justement celui qui était surnommé « le pirate » qui fut un grand animateur de ce tour 1997, lui qui revenait à l’époque de nul part, après un an au repos forcé après avoir été renversé lors du Milan-Torino 1995 (fracture ouverte tibia-péroné).
Pantani avale les lacets de l’Alpe d’Huez
Dès le premier lacet du col, le « pirate » répond à une attaque de Cédric Vasseur. Il lance ce genre d’attaque dont manque le cyclisme aujourd’hui, une attaque de pur puncheur. Il fait exploser le peloton, et seuls 3 coureurs peuvent suivre le rythme infernal imposé par le grimpeur italien : Virenque, Riis et le maillot jaune Ullrich. Très vite pourtant, Riis est lâché.
Pantani mène le train et relance sans cesse en danseuse; ses adversaires ne peuvent que subir les attaques : Ullrich dans son style caractéristique, les fesses sur la selle et Virenque en danseuse.
Virenque est à son tour distancé dans un virage à 10 kilomètres du sommet. Seul Ullrich semble capable tenir ce tempo effréné. Pourtant, à peine 1 km après Virenque, il saute également et laisse partir Pantani vers la victoire.
L’Allemand concède à l’arrivée 47 secondes à un Marco Pantani qui vient d’établir un nouveau record : l’ascension de l’Alpe d’Huez en 36’55″. Pantani est bien le roi de la montagne, l’un des tous meilleurs que la Grande Boucle n’ait jamais connu.
Pour notre plus grand malheur, on ne voit plus assez de coureurs comme pouvait l’être Pantani, capable d’animer la course et d’imprimer un train dès le pied d’une difficulté, sans l’aide de 4 ou 5 coéquipiers pour l’amener au sommet. Aujourd’hui la course manque de spontanéité, est trop calculée, le tour en perd de sa saveur.
Il nous manque dans le peloton des coureurs comme Pantani, qui nous a quittés à l’âge 34 ans d’une overdose. Devenu « mouton noir » du cyclisme, doutant de lui-même et vivant très mal la réussite de Lance Armstrog, en qui il vouait un profond désamour; il s’est peu à peu plongé dans la solitude et la drogue qui ont eu raison de son mental de vainqueur.