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Rencontre du 3e bobo

Par Gentlemanw

Pour les uns, vu de Province, j'habite à Paris, plus exactement en région parisienne. Pour les autres, parisiens , j'habite à la campagne, en bout de région Ile de France, loin de la capitale. Si votre curiosité vous aide, vous trouverez sûrement la proximité de mon lieu de vie, proche de la forêt de Fontainebleau, dans un endroit calme, avec le plaisirs d'avoir de réels maraîchers dans les environs, donc mes légumes et mes fruits, j'essaye de les acheter directement dans cette boutique, ce petit châlet construit en bout de plaines cultivées, avec quelques serres toutes proches.

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les photos de cet article ne sont aucunement en rapport

avec cette expérience spatio-socio-temporelle

Je suis donc entré dans cette capsule bio, enfin plutôt en culture raisonnée, avec un circuit écologique, puisque mes dernières fraises avaient fait 500m avant d'être dans ma voiture, et 5km avant d'être mangées. Et c'est là quasi en pleine nature, que j'ai fait une rencontre du 3e type, d'individus venant d'une autre planète, d'un autre monde. Flânant entre les carottes nouvelles, les salades fraîches et les aulx frais eux-aussi si goûteux sur une tartine grillée, avec une tomate frottée dessus, des fines lamelles, un doigt d'huile d'olive. J'ai d'abord entendu, les paroles, fortes, du moins plus élévées que la moyenne locale, un des individus parlaient dans son téléphone. Il racontait en détail à sa base, les comportements des locaux, le lieu, les folles perspectives de son week-end, et nous partagions sa communication, intégralement. Quel bonheur que ce premier contact qui vous fait alors relever la tête pour jauger cette forme quasi humaine !

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Puis les courses reprennent, une hésitation pour des asperges, à la flamande, avec une cuisson juste, des oeufs durs, du jambon blanc en miettes, une sauce un peu moutardée, je calculais le poids idéal, en observant la fraicheur, les gouttes de sève sur la tige encore humide, récemment coupée. Là les individus montrèrent leurs enthousiasmes, parlant toujours fort pour transmettre entre eux, des impressions sur chaque légume, comme si ils analysaient chacune de leurs découvertes, chaque bulbe, chaque légume, chaque feuille, chaque barquette de fraises ou framboises. Un petit pas pour les fruits, un grand cours de cuisine en version hurlée. Ainsi j'en déduisais que chacun devait participer à ce jeu de voix, sous les yeux médusés des autres terriens, habitués de ce lieu tranquille.

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Et comme toute bonne économie doit se conclure par une addition, un total en euros, j'attendais à la caisse avec mes oignons fanes, mes betteraves, des fraises si parfumées, et d'autres choses pour nourrir mes adolescents dévoreurs. Là la découverte continuait avec les rites et usages de ce troupeau venant d'ailleurs. Deux caisses, et surtout une autre qui causait pour ajouter, ceci ou cela, de loin, histoire de bloquer la caisse, seule au monde. J'adore cette tribu primaire, qui ne vit qu'autour de son propre rayonnement cosmique.

Sans tentacules mais en gesticulant beaucoup, elle donnait sa version de l'écologie, du développement durable, de ses achats vertueux, quasi une confession en direct, sans prêtre bio, mais avec de plus beaucoupde certitudes, à sens unique. Quelle chance de pourvoir attendre derrière, les autres locaux, moi, nos yeux apitoyés quand la plus discrète explique sa façon de manger bio, presque de planter les légumes à la vendeuse, agricultrice justement. Ah le savoir doit se partager, sans limites, sans restrictions de temps, surtout quand on refait le bio, le vrai bio, en insistant toujours un peu plus, sans trop se dépêcher de payer.

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Heureusement les rencontres avec les extraterrestres sont rares et souvent furtives, car après en sortant, me dirigeant vers mon vélo, histoire de prolonger ma balade, en retournant chez moi, j'ai pu apercevoir leur vaisseau. Trois créatures remplissaient le coffre, satisfaites d'avoir aider ce peuple d'ailleurs, de leur avoir transmis le message de la capitale, d'avoir parler avec les gueux du bio et de la salade verte. Et là, sans aucun remord, elles sont montées dans un 4x4 énorme, un turbo diesel de luxe, et dans un nuage gris, elles ont disparu.

(ceci n'est que partiellement fiction,

mais je ne regretterai pas de ne jamais les revoir !) 

Nylonement


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