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Coucher avec n’importe qui

Publié le 01 juillet 2014 par Thescientist @singlexperiment

coucher avec n'importe qui carte dames de coeurAmi lecteur, cela fait trop longtemps que tu n’as pas échangé quelques acrobaties intimes avec un autre individu. Tu traines difficilement ton corps lourd de trop peu d’excitation et flasque de manque de stimulation. Tu observes toutes ces proies potentielles avec l’écume aux lèvres et ton regard sale et pervers ne leur laisse que peu de doute quant à tes intentions. Tu as faim. Mais la faim justifie-t-elle les moyens ? Dois-tu coucher avec n’importe qui ?

Ton charisme légendaire et ta beauté sans phare te permettent de te mettre sous la dent n’importe quel encas. Tu n’auras qu’à désigner ta victime consentante pour qu’elle se jette dans ton antre et s’empêtre gaiement dans ta toile, attendant sagement que tu la cueilles. A défaut de charisme et de beauté, la loi des probabilités joue en ta faveur et force de travail, tentant ta chance à tout va, tu finis par trouver une proie lambda (généralement la première qui est assez saoul pour dire oui) à conduire en ton antre. Bref, d’une façon ou d’une autre, tu te retrouves à coucher avec n’importe qui. Mais est-ce que là réellement ce que tu veux ?

Il y a quelques semaines mois (oui, je sais ami lecteur, ça fait longtemps et je t’ai manqué, je sais), je discutais avec de bons amis, entre deux pintes, de nos creux de performance. Il se trouve qu’en ce temps-là, nous partagions une nouvelle virginité petite baisse de forme sentimentale et que nous discutions des possibilités s’offrant à nous. Mes amis et moi-même n’étant pas trop irritants à l’œil, nous discutions donc de la relative facilité avec laquelle nous pouvions éventuellement lever une proie dans un contexte aussi sale et basique qu’un bar/club/église sataniste. Nous avons ri, nous avons bu, nous avons bougé nos corps de rêve avec la grâce particulière qui caractérise les gens saoul en boîte de nuit. Mais je n’ai pas chassé ce soir-là. Ça n’était pas mon but, je n’avais pas envie de ça. J’ai regardé mes amis fourrer leur langue dans quelques bouches de passage, j’ai ri de les voir ainsi, l’œil mou et la bite dure.  Et puis en rentrant, j’y ai repensé, accoudé à la lunette des WC, fixant le fond de la cuvette en attendant de rendre aux égouts mes tartines de pâté ingurgitées quelques heures plus tôt.

La vérité, telle qu’elle pourrait être racontée dans un mauvais reportage américain mal doublé sur fond de musique peu appropriée de film d’action super flippant et racheté à bas coût par la TNT, c’est que, face à l’adversité, l’humain est créatif. En période de disette, l’Homme peut mettre en place des monstres d’ingéniosité afin de pallier au manque et de combler ses besoins. Mais par nature, l’Homme cède aussi aisément à la facilité. Et nous voilà justement au cœur du débat.

Coucher avec n’importe qui, c’est naze …

 … parce que c’est trop facile

Eh oui, ami lecteur, toi qui a le choix parmi toutes les âmes suppliantes qui rêvent d’une nuit dans tes bras, choisir n’importe qui est une solution de flémard ! Et la paresse n’est pas digne de ton rang ! Tu privilégies la qualité à la quantité … quitte à finir seul ce soir …

… sexuellement

Ami lecteur, peut-être n’as-tu pas souvent partagé ton corps avec une personne qui ne t’intéressait que pour l’usage que tu pouvais faire du sien. Mais si cela t’est déjà arrivé, tu ne me contrediras peut-être pas si je déclare que ces expériences ne t’ont pas laissé un souvenir des plus inoubliables. Tu sais que ce ne sont pas souvent là les meilleures expériences que tu peux tirer (oui je l’ai fait exprès) de ta vie sexuelle. Alors certes, ça fait toujours du bien, ça frotte là où ça doit et ça glisse comme c’est censé le faire, mais généralement, on sera tous un peu d’accord pour dire que, si quelques fois, ça peut être assez sympa, c’est rarement le nirvana orgasmique.

… parce qu’on peut le regretter amèrement

Peut-être t’es-tu déjà même réveillé avec le dégoût d’un relent de soirée mal assumée en repensant à tes actions disgracieuses ou en voyant le visage endormi de ta victime de la veille, constatant alors avec effroi que tout compte fait, la victime, c’est toi. Quand tu tends vers la facilité, que tu remplis trop tes verres et que tu vides trop de fûts, coucher avec un tonneau est très vite arrivé.

Mais ça n’est pas seulement ça.

Coucher avec n’importe qui, c’est pratique …

… quand on est moche

Oui, parfois, quand on est moche et que les possibilités ne sont pas légion, coucher avec n’importe qui (qui voudra bien) est la meilleure stratégie : jouant sur les probabilités, tu maximises tes chances de faire une belle rencontre et ainsi peut-être éviter de mourir seul dans ton appartement plein de poussière et vide de souvenir heureux, ami lecteur laid. Bravo. Il faut dire aussi que tu as trop peu le choix pour te permettre de jouer la fine bouche. Donc ne soit pas trop regardant sur tes conquêtes, les quelques personnes qui voudront bien de toi seront toujours ça de gagné pour ta maigre expérience sexuelle. Estime-toi heureux de ne pas terminer en tête à tête avec ta main.

… quand on est obsédé

Une conquête de plus c’est toujours une conquête de plus ! Tu peux ajouter une petite barre au stylo bille sur le papier peint rouge de ta chambre au-dessus de ton lit circulaire à baldaquins couvert d’une peau de zèbre synthétique.

… pour oublier

Eh oui, coucher avec n’importe qui peut être un bon palliatif pour oublier une personne ou une histoire dont tu as du mal à te défaire (je t’invite à lire ou relire cet article pour apprendre à (l’)oublier). C’est un peu comme une vaine tentative pour noyer ses souvenirs dans des torrents de secrétions corporelles, et c’est beau.

… quand on a une piètre image de soi

Tu ne t’aimes pas, ami lecteur. C’est d’une tristesse sans nom. Tu n’as trouvé comme seul réconfort que la suave chaleur de bras inconnus, celle qui te donne l’illusion qu’instant sélène, tu es apprécié, désiré, aimé. Mais les griffures de l’aurore t’arrachent à tes rêveries (ta nouvelle conquête est bien laide/stupide à la lumière du jour) te laissant choir dans les abîmes de ta solitude. Tu enchaînes donc les piètres rencontres pour les instants de bonheur fugace et illusoire que t’offre le sexe.

Mais ça n’est pas que ça non plus.

Coucher avec n’importe qui c’est beau …

… parce que c’est un challenge

Ami lecteur, tu es en recherche permanente de nouveaux défis. Tu es joueur. Tu aimes gagner. Et justement, seul le coïte consenti (voire follement désiré) sera considéré comme une victoire. Tu vois donc le fait de coucher avec n’importe qui comme une performance personnelle au travers de laquelle tu exprimes ton art et donnes un peu de bonheur au monde.

… parce que c’est insouciant

Ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose (tant que tu penses à te protéger). Ami lecteur, on a tous des envies de liberté, d’instants futiles, superficiels, de ces moments rares et précieux où l’on débranche son cerveau. Tu séduis une conquête à la volée. Tu vois dans tes succès arachnéens l’affranchissement à des dictats sociétaux, ceux qui te poussent à t’engager, à t’interroger, à penser à ton futur. Libre, tu es dans le présent, l’immédiat, le plaisir, ici, maintenant, toi, l’autre.

En conclusion

… et pour couper court à un éventuel débat vide de sens

Coucher avec n’importe qui, c’est un peu tout cela en fait. Je m’en amuse, mais il n’y a rien de condamnable là-dedans. Tu l’auras compris, loin de moi l’envie de critiquer arbitrairement cette pratique !

Comme toujours, ami lecteur, si c’est quelque chose que tu fais, l’important c’est que tu le vives intelligemment et en bonne conscience. N’hésite pas à témoigner !

Si c’est quelque chose que tu condamnes, laisse-moi enduire mes poings d’huile de vidange et fister ton esprit trop étroit de frustrations fistulaires. Tu peux avoir un avis personnel sur la question mais tu ne peux condamner ceux dont les habitudes diffèrent des tiennes. Respectant cette règle simple, tu peux venir t’exprimer sur la question.

Si tu t’en fous, ton commentaire sera quand même bien reçu à condition que tu sois au moins drôle.

Et comme d’habitude, ça se passe ici-même en bas, sur Facebook, ou sur Twitter.


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