Il y a quelques temps The Economist appelait le capitalisme indien à se réformer. Il devait abandonner sa structure familiale et adopter celle de la multinationale occidentale.
Si je comprends bien ce que dit Claude Markovits, si le capitalisme indien a cet aspect, ce n'est pas uniquement du fait d'usages désuets, c'est surtout par adaptation aux conditions dans lesquelles il a dû évoluer.
L'Inde a toujours été un pays de réseaux et de familles. En particuliers, depuis le Moyen âge, de réseaux marchands. Et ces réseaux s'adaptent au capitalisme, en se l'appropriant. Mais l'action du colonisateur britannique n'a fait qu'encourager ce phénomène. En effet, la période coloniale laisse l'Inde avec une économie fragile. Sans intervention de l'Etat, aucun développement possible. Surtout, les banque britanniques ne financent pas les entreprises indigènes. Ce qui les contraint à faire appel à leurs réseaux relationnels (parenté, caste, région).
Autrement dit, il semble difficile d'abandonner un système aussi ancien, et qui a donné d'aussi bons résultats. D'autant qu'il semble bien adapté aux coups de Trafalgar. Ce qui n'est peut-être pas le cas de la multinationale occidentale, et de ses actionnaires que le vent emporte...
Ces idées viennent de : Jules Naudet, « Aux sources du capitalisme indien. Un entretien avec Claude Markovits », La Vie des idées, 13 juin 2014. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Aux-sources-du-capitalisme-indien.html