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Critique Ciné : Under the Skin, sous la peau

Publié le 02 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Under the Skin // De Jonathan Glazer. Avec Scarlett Johansson, Jeremy McWilliams et Lynsey Taylor Mackay.


Under the Skin est adapté d’un roman de Michel Faber par Jonathan Glazer et Walter Campbell au scénario. C’est un film étrange, très étrange, partant du principe que des extra-terrestres, afin de pouvoir vivre dans notre monde envoient une femme (Scarlett Johansson) afin de séduire des hommes pour en récupérer… la peau. Le tout est une bonne idée de départ et Jonathan Glazer (Birth) parvient à mettre tout cela en scène de façon assez intelligente mais malheureusement le film dure un peu trop longtemps à mon goût. Certes, le plaisir est là mais il est coupé à un moment du film où l’on sent que Jonathan Glazer s’est un peu trop laissé aller à la contemplatif. On ne peut pas dire que cela soit totalement réussi. Le but de ce film est avant tout de nous proposer une aventure sensorielle hors du commun, que l’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma. Il y a donc très peu de dialogues, des sons continus et un côté ultra linéaire. Il y a quelque chose d’artistique là dedans, de poétique aussi. Sauf que Jonathan Glazer n’est pas Terrence Malick qui aurait pu faire de cette merveilleuse histoire un chef d’oeuvre. Car au fond, le plus important là dedans ce ne sont pas vraiment les réponses que le spectateur peut se construire lui-même.
Une extraterrestre arrive sur Terre pour séduire des hommes avant de les faire disparaître.
L’histoire manque peut-être de repère. A certains moments on a l’impression de voir un film d’un autre genre, qui n’a rien à voir avec ce que l’on a l’habitude de voir. Le personnage de Scarlett Johansson ère à droite et à gauche sans que l’on ne sache quel est réellement son but. Si j’ai bien aimé le fait que l’on nous présente son jeu de séduction, cette partie du film est beaucoup trop longue. Le plus intéressant reste l’exploration de l’humanité par la femme. En effet, on va découvrir comment elle tente de vivre comme une humaine (la nourriture, le sexe, etc.) sauf parvenir à y prendre plaisir. C’est aussi ça le sujet de ce film, de nous dire que peu importe la « peau », c’est ce qu’il y a sous la peau qui importe. Cette femme ne pourra donc jamais être humaine, peu importe si elle en a l’apparence car sous la peau se cache quelqu’un d’autre. Le trip est donc là et traine encore et encore alors que l’on aurait pu apprécier de voir quelque chose d’un peu plus court. Je suis sûr qu’avec une bonne demi-heure en moins le film aurait tout de suite été un peu plus efficace et prenant. Je sais que souvent le cinéma contemplatif a tendance à étirer le tout en longueur et c’est le problème de Under the Skin.
Les intentions de Jonathan Glazer sont louables. Il a voulu faire une petite expérience et au fond ce n’est pas bête, bien au contraire. Avec les effets de mise en scène que le réalisateur exploite et la beauté de l’Ecosse qu’il dépeint (brut, terne, vide), questionnant même par moment l’incongruité de la solitude des gens (notamment ce tchèque qui est venu là pour chercher un peu de quiétude). Scarlett Johansson (Her) n’est peut-être pas aussi convaincante que l’on aurait pu l’apprécier. Je n’ai pas totalement accroché à son personnage. Il faut bien avouer que ce n’est pas le genre de film avec lequel il est facile de séduire et même si je sais reconnaitre tout le talent de l’histoire, je me demande si le roman n’était pas mieux. Car il y a tout de même un constat presque terrifiant qui est fait là dedans sur notre société. On retrouve un peu des Tommyknockers de Stephen King ou encore de L’invasion des Profanateurs de Sépultures. Le sujet de Under the Skin provient de tout ça, de ces influences, que l’on retrouve plus ou moins dans ce périple plus poétique que réellement bruyant. On retiendra donc la mise en scène et le côté poétique de certains moments. Le durée, beaucoup trop longue, joue malheureusement contre le film.
Note : 5/10. En bref, pas assez de matière pour un long métrage, Under the Skin aurait certainement gagné à n’en être qu’un moyen.


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