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Sarkozy s’englue. Entre mensonges et approximations

Publié le 03 juillet 2014 par Ps76
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Les ténors de l’UMP sont en service minimum. Les fidèles sont hystériques. La justice est méchante. Et Sarkozy cherche. Il cherche des échappatoires, des explications qui ne sont ni crédibles ni concrètes. L’air du complot socialiste … un air déjà joué et tellement entendu ! Sarkozy joue. Sarkozy ment. Sarkozy est aux abois …

Normal, il se défend. Forcément, il est l’objet d’un soi-disant « complot ». On s’y attendait, chez lui c’est récurrent ! Mais d’être au cœur de l’affaire Tapie ; de l’affaire Karachi ; de du supposé financement libyen ; des écoutes téléphoniques ; des sondages de l’Elysée ; de l’affaire Bygmalion et ses 17 millions d’euros de dépassement ; de l’affaire Bettencourt ! … Qui croira que c’est du au fait de F. Hollande ou de M. Valls ou de C. Taubira ? Sérieusement …

Alors, la fameuse contre-offensive – due à la mise en examen pour « corruption active et trafic d’influence présumés » – a fait prendre à Sarkozy, de grandes libertés avec les faits. De plus, les soutiens décontenancés et irrationnels de Sarkozy déchaînent des tonnes de mensonges et d’approximations pour faire « écran ».
Trions.

1. « Est-il normal que je sois écouté ? » > OUI.

Sarkozy : « Est-il normal que je sois écouté dans mes conversations les plus intimes (…) que les conversations qui sont les miennes, avec mon avocat, soient écoutées et diffusées en violation de tout secret de l’instruction par des journalistes, des médias. »

Dès lors que ces écoutes ont révélé un trafic d’influence supposé (Sarkozy aurait tenté d’obtenir des informations sur le dossier Bettencourt auprès du haut magistrat Gilbert Azibert, qui aurait réclamé en échange un poste à Monaco) et que ces écoutes judiciaires sont soumises à des règles précises. Elle sont détaillées sur le site du ministère de l’Intérieur, ministère dont Sarkozy devrait tout savoir …

Sarkozy, « les conversations entre un avocat et son client ne peuvent être écoutées, pire enregistrées et retranscrites pour fonder l’ouverture d’une information« .

La Cour de cassation dit : « la conversation [entre un avocat et son client] ne peut être transcrite et versée au dossier de la procédure que s’il apparaît que son contenu est de nature à faire présumer la participation de cet avocat à une infraction« .

Or, dans cette affaire, c’est justement le cas, puisque l’avocat Herzog est également mis en examen. Quant à la diffusion de ces écoutes dans les médias, la jurisprudence française et européenne tend à reconnaître une liberté d’expression presque illimitée en cas de « questions d’intérêt général« . Ce qui est le cas ici, puisque  Sarkozy, ancien président, est bien une personnalité publique.

2. Les juges ont « l’obsession de me détruire » > FAUX ET DÉLIRANT !

Sarkozy : « Est-il normal qu’on choisisse pour instruire une affaire, où mon nom est cité, un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature », « dont l’obsession politique est de détruire ?« 

Le procès d’intention à l’égard de la juge Claire Thépaut repose sur son appartenance au Syndicat de la magistrature (SM), marqué à gauche. Elle a été déléguée syndicale mais ceci est tout à fait légal, c’est une liberté constitutionnelle. Mais le mieux, c’est que la magistrate n’agit pas seule mais en binôme. Et que toute décision est susceptible de recours devant la chambre de l’instruction. 

Les sarkozystes (qui ne sont pas à un mensonge près) martèle que Claire Thépaut a signé une tribune anti-Sarkozy sur Mediapart !
C’est faux, archi faux, elle ne s’est exprimée dans une interview « sur le manque d’effectifs au tribunal de Bobigny« .

3. « Il y a une volonté de m’humilier » > FAUX

Sarkozy : « Est-il normal que je sois placé en garde à vue pendant 15 heures ? (…) Monsieur Cahuzac (…) n’a pas fait une seconde de garde à vue.« 

Se comparer a Cahuzac est déjà une sorte d’aveu … Mais Cahuzac n’a pas fait de garde à vue parce qu’il avait avoué sa fraude fiscale !
Si Sarkozy « l’ex-Président » feint de le comprendre, 
Sarkozy « l’avocat » ne peut l’ignorer et peut lui expliquer ….

Les politiques ont longtemps eu un régime d’exception et ni Chirac, ni Juppé, ni Pasqua n’ont connu de garde à vue. Mais les temps ont changé.
Le régime de la garde à vue à ainsi touché Guérini, Guéant, Strauss-Kahn, de Villepin… Sarkozy n’est pas mieux ou moins bien traité.

4- « La garde à vue, ce n’est pas un normal. » FAUX.

Sarkozy : « Le statut de la garde à vue n’est pas un statut normal.« 

Non seulement la garde à vue de Sarkozy n’a rien de choquant ou d’exceptionnel (sauf à se croire au-dessus des autres justiciables ?) mais 15 heures sont assez rapides comme le soulignent de nombreux juristes.

Sarkozy : Les juges « m’ont signifié, sans même me poser une question, trois motifs de mise en examen, avant même d’avoir répondu à quoi que ce soit. »

C’est normal car il s’agit de l’article 116 du code de procédure pénale : « Le juge d’instruction constate l’identité de la personne et lui fait connaître expressément, en précisant leur qualification juridique, chacun des faits dont il est saisi et pour lesquels la mise en examen est envisagée. »

5. « Il y a une instrumentalisation de la justice » > FAUX ET DÉLIRANT ! VOIRE RECURRENT …

Sarkozy : « La situation [est] suffisamment grave pour que je dise aux Français ce qu’il en [est] de l’instrumentalisation politique d’une partie de la justice aujourd’hui. [...] Il y a une instrumentalisation de la justice, les choses sont claires.« 

L’heure est grave … Sarkozy et ses fidèles continuent d’entonner la théorie du complot ! Dans cette stratégie, la Ministre Taubira, est une cible privilégiée.

Christiane Taubira a assuré qu’elle « n’avait pas l’information » sur les écoutes de Sarkozy avant leur divulgation dans la presse puis elle a du affirmer que son cabinet était au courant depuis quelques jours. Sa directrice de cabinet a dû démontrer ne pas lui avoir transmis le courrier dans les temps et la Ministre de redire n’avoir jamais été informée du contenu des écoutes. Cela fait-il de C. Taubira le déclencheur ou l’instrumentalisatrice de ces écoutes parfaitement légales ? Non.

Sarkozy : « Monsieur Valls a menti lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.« 

Décidément, hormis Sarkozy, tout le monde ment ! Lors de la révélation des écoutes, Manuel Valls a affirmé avoir été informé par la presse. Mais le reproche de Sarkozy à Manuel Valls c’est qu’il aurait dû dire « les faits supposés » quand il a déclaré « Les faits sont graves, vous venez de rappeler la mise en cause. »

C’est curieux de la part d’un Sarkozy, Président en exercice, qui avait évoqué « les coupables » de l’affaire Clearstream… avant même ledit procès !

6. Avec Bygmalion, « il n’y a jamais eu de double facturation » > FAUX

Sarkozy : « En ce qui concerne ma campagne, je le dis à tous ceux qui m’ont soutenu, il n’y a jamais eu le moindre système de double facturation. »

Sarkozy fait comme si les aveux de Jérôme Lavrilleux n’avaient pas existé alors que ceux-ci disent clairement le contraire ! Impayable, Sarkozy balaie les déclarations de son directeur adjoint de campagne qui admettait, le 26 mai, que des meetings de la présidentielle avaient été indûment facturés à l’UMP, une partie du coût des meetings ayant été intégrée dans le compte de campagne, une autre absorbée par l’UMP ce que l’avocat de Bygmalion a reconnu également.

Une double-comptabilité a bien existé et Mediapart a dévoilé que 58 fausses factures (15 millions d’euros) ont bien été adressées à l’UMP par Event & Cie, la filiale événementielle de Bygmalion. Les frais de campagne de Sarkozy auraient donc atteint 39 millions, alors qu’un candidat ne peut dépasser 22,5 millions, selon la loi. Soit, pour 44 meetings de Sarkozy, autant de fraudes.

Sarkozy : « Ma campagne n’a pas coûté un centime au contribuable !« 

Les frais de campagne de Sarkozy de 2012 n’ont pas été remboursés en raison d’un dépassement constaté de 466.118 euros (Conseil constitutionnel) mais le contribuable a bel et bien mis la main au portefeuille puisque l’UMP (un comble !) a fait appel aux dons pour récolter 11 millions d’euros et que ceux-ci ont eu droit à une déduction fiscale de 66% du montant versé.

Ainsi, l’Etat a reversé 66 euros en réduction d’impôts pour chaque centaine d’euros versée !

Et l’Etat c’est qui M. Sarkozy ? 


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