La France compte plus de 40 000 églises catholiques mais faute de rénovations de plus en plus difficiles à financer, une partie de ce patrimoine est très fragilisée, quand certains lieux inusités ne sont pas tout simplement promis à la démolition. Pour la quatrième année consécutive, l’Eglise de France organise aujourd’hui une « Nuit des églises » dans quelque 600 lieux de culte : de la visite aux chandelles aux concerts en passant par des expositions ou des lectures. La 4e Nuit des églises a pour objectif de sensibiliser le grand public aux beautés d’édifices qui, pour certains, sont fermés le plus clair du temps, en l’absence de messes, de prêtres et de fidèles.
C’est un paradoxe français. Un patrimoine exceptionnel de 45 000 églises paroissiales – sans compter chapelles privées et abbayes – dont un tiers protégé au titre des monuments historiques, patiemment bâti depuis l’époque médiévale mais un nombre croissant d’édifices est déconnecté de leur objet cultuel en raison du déclin de la pratique religieuse, tandis que les prêtres diocésains sont toujours moins nombreux (13 822 en 2011 contre 25 203 en 1990). Si l’Eglise en est l’affectataire, ce sont les communes qui possèdent les églises construites avant 1905, en vertu de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, qui doivent donc assumer leur entretien. Une bénédiction pour les diocèses, qui possèdent plus de 2 000 églises bâties au XXe siècle mais un casse-tête pour des collectivités de plus en plus étranglées financièrement.