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Le bateau anti-marée noire fait des vagues : délocalisation à bâbord ?

Publié le 20 mai 2008 par Ecolo Trader

Drôle d'histoire ubuesque que nous rapporte Ouest-France, entre les chantiers Ecocéane et la Chambre de Commerce et d'Industrie des Cotes-d'Armor.

Début mai 2008

Catamar. C'est le nom du dernier né de l'entreprise Armor Techniques-Écocéane. La société, basée sur une concession de la CCI, à Paimpol (Côtes-d'Armor), mise sur ce beau bébé de 18 m et de 42 tonnes d'aluminium pour révolutionner la dépollution en mer. Son principe de pompage reprend celui de ses prédécesseurs, les petits Cataglop (6,4 m) et Écoglop (5 m) commercialisés dans les ports du monde entier. « Nous vendons 90 % de nos bateaux à l'étranger », assure le patron, Robert Gastaldi.

Dotée d'une cellule recherche et développement, la société a mis trois ans à enfanter le Catamar, promis à de glorieux lendemains. Sa mise à l'eau était prévue le 5 mai, à Paimpol. Mais, pour une histoire de centimètres, elle est remise en question. Explication : depuis près de deux ans, la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des Côtes-d'Armor exploite un engin de levage sur la zone portuaire. Monté sur quatre roues, il s'avance sur la cale par la darse, sorte de rails au-dessus de l'eau et soulève les navires à l'aide de sangles.

Bateau trop large de quelques centimètres

Les dimensions de la darse constituent, aujourd'hui, la pomme de discorde. « Les documents fournis par la CCI assuraient qu'elle était large de 7,2 m. Nous avons donc bâti les plans du Catamar sur cette base. » Le mangeur d'hydrocarbures mesure 7, 08 m. Mais, une fois livrée, la darse ne mesure plus que 7 m. Trop étroit pour le passage du bateau. « Se tromper sur les dimensions, c'est incroyable ! », fulmine Robert Gastaldi.

« Un projet évolue en fonction des réalités du terrain et des demandes des utilisateurs, se défend Alain Le Roux, directeur des ports de la CCI. Armor Techniques aurait pu faire ses vérifications. »

Après échange de quelques politesses par courrier avec la CCI, le patron a demandé que l'engin de levage dépose le Catamar sur une cale voisine. Il serait à flot avec la marée montante. 15 000 € le grutage

Refus de la CCI. « On ne nous a même pas associés aux discussions et on ne nous fournit aucune explication. Si c'est comme ça, nous allons déménager. J'ai déjà pris des contacts en Ille-et-Vilaine et en Normandie », menace Robert Gastaldi. La prestation par une société privée de grutage coûterait 15 000 €. « Nous allons devoir payer pour chaque mise à l'eau, alors que nous sommes victimes d'approximations. »Après l'avoir envisagée, la CCI exclut la solution par la cale, à cause de la raideur de la pente. « Un expert maritime nous déconseille fortement cette option. Il y a un risque de casse. La CCI est là pour aider les entreprises, mais il faut respecter la réglementation. »

Avec une assurance ?

À Paimpol, la polémique fait du bruit sur le port. Les pêcheurs professionnels sont les principaux utilisateurs de l'élévateur. «Nous ne pouvons pas nous priver d'un tel outil », dit Yannick Hémeury, président du Comité local des pêches, en référence au risque de casse de l'engin de levage. Selon lui, le patron de Armor Techniques a mal calculé son coup. « Avec les sangles et les poulies, il faut une marge plus large. Pour les bateaux de pêche, nous l'avons fixée à 6,50 m au maximum. »

Pour Jean-Yves de Chaisemartin, nouveau maire de Paimpol, la perspective de départ d'une entreprise de pointe est embarrassante. En tant que « médiateur », il invite à retrouver « une ambiance cons-tructive ». Après discussions avec les dirigeants de la société, il évoque l'hypothèse de la cale avec une garantie : « Que Armor techniques contracte une assurance pour cette manoeuvre. » Reste à savoir si la CCI acceptera.

 

David DÉSILLE.

 

 

 Armor Techniques-Écocéane

cocane

25, c'est le nombre de bateaux vendus en 2007 par la société Ecocéane, spécialisée dans la récupération des hydrocarbures et des déchets flottants depuis 2003.

La société a réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros. L'entreprise emploie une vingtaine de salariés à Paimpol.

Leur site internet : www.ecoceane

 

Ecocéane exporte ses bateaux anti-marée noire

Après la France, l'Italie, l'Espagne, la Turquie, le Montenegro, Le Nigeria, l'Angola, la Côte d'Ivoire, Ecocéane vient d'équiper Madère et l'Uruguay de leur premier bateau nettoyeur.

La gamme actuelle, composée de 3 bateaux dont les dimensions varient de 5 à 9 mètres préfigure le vaisseau Amiral, "Catamar", qui sera mis à l'eau début 2008.

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L'écoglop de petit gabarit, maniable dans les ports souillés, lacs ou canaux

 

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Le cataglop et il existe en version XL

 

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Crédits photos : Ecocéane

 

Le CATAMAR 

Il pourra lutter contre les marées noires et travailler en haute mer jusqu'à force 4 avec une capacité de récupération en continu de 100m3/heure, le pétrole récupéré étant transféré au fur et à mesure dans des réservoirs souples de 50 à 500 m3, tractés par Catamar.

Le catamar en construction :

 

 

catamar_cocane_anti_mare_noire_650

 

Gageons qu'une solution soit trouvé pour assurer la pérenité de cette entreprise innovante, et dont hélas les besoins restent important, tant au niveau pollution de macro-déchets de surface que d'un point de vue pollution par hydrocarbure.

 

Pour aller plus loin :

  • Que fait on des déchets de marées noires ? 
  • Recycarbo retraite les eaux souillées d'hydrocarbures

 



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