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NEURO: Les champignons hallucinogènes font rêver aussi le cerveau – Human Brain Mapping

Publié le 09 juillet 2014 par Santelog @santelog

NEURO: Les champignons hallucinogènes font rêver aussi le cerveau – Human Brain MappingQuels sont les effets des champignons hallucinogènes, et leur composé psychoactif la psilocybine, sur l’activité cérébrale, et comment produisent-ils leurs effets psychologiques inhabituels, c’est ce que se sont attachés à comprendre ces chercheurs de Imperial College de Londres. Leurs travaux, publiés dans la revue Human Brain Mapping décrivent une «  expansion de l’esprit  » comparable à la tendance observée dans le cerveau des personnes qui rêvent. C’est l’une des première fois où l’usage de drogues psychédéliques permet d’étudier ce qui se passe dans le cerveau lorsque la conscience est profondément modifiée.

On sait que les drogues psychédéliques comme le LSD et les champignons hallucinogènes modifient profondément nos perceptions du monde, mais on connait mal encore les processus biologiques sous-jacents qui conduisent à ces perceptions. Cette recherche qui a observé les effets cérébraux de la psilocybine à partir de scans IRMf du cerveau de 15 volontaires injectés avec la substance, montre une évolution de l’activité cérébrale durant un «  trip hallucinogène  » comparable à celle observée pendant les rêves.

Plus d’émotion, moins de conscience de soi : Les observations révèlent que sous l’influence de la psilocybine, l’activité dans la zone cérébrale liée à la pensée émotionnelle augmente, en particulier au niveau de l’hippocampe et du cortex cingulaire antérieur qui «  s’activent  » simultanément. Un schéma d’activation similaire à celui observé chez les personnes qui rêvent.

En revanche, la psilocybine va désorganiser l’activité dans les zones du cerveau impliquées dans la pensée de haut niveau, dont la conscience de soi. Ainsi, l’étude révèle que l’activité dans les réseaux cérébraux liés à la pensée de haut niveau devient désynchronisée et désorganisée sous psilocybine. Et le réseau particulièrement impliqué dans la conscience de soi s’avère particulièrement touché.

L’expansion de l’esprit documentée par imagerie : Les effets de conscience élargie, d’associations, d’imagination et les états oniriques rapportés sont documentés ici par les données d’imagerie cérébrale des participants. C’est un début de décryptage biologique de cette «  expansion de l’esprit  » rapportée avec les drogues psychédéliques, commente le Dr Robin Carhart-Harris de l’Imperial College de Londres : «  J’étais fasciné de constater des similitudes entre la structure de l’activité du cerveau dans un état psychédélique et l’activité cérébrale pendant le rêve au cours du sommeil, et d’autant plus que les deux états impliquent des zones primitives du cerveau liées aux émotions et à la mémoire. Notre expérience fournit une représentation physique de l’expérience cérébrale psychédélique  »

Un mode expérimental ? L’un des auteurs le suggère : «  Une bonne façon de comprendre comment le cerveau fonctionne est de le perturber de manière marquée et les drogues psychédéliques sont des outils puissants pour explorer alors ce qui se passe. De cette manière, nous avons obtenu un aperçu fascinant sur ​​la façon dont les drogues psychédéliques «  développent l’esprit  ». A nous autres chercheurs, elles ouvrent une fenêtre d’étude des «  portes de la perception  ».

A des fins thérapeutiques ? Plus raisonnablement, la psilocybine pourrait aussi contribuer à soulager les symptômes de la dépression en permettant aux patients de modifier leurs habitudes pessimistes de pensée. Ces drogues ont d’ailleurs déjà été utilisées à des fins thérapeutiques dans les années 50 et 60. Et, aujourd’hui, les chercheurs commencent à comprendre leurs effets réels sur le cerveau.

Enfin, de précédentes études ont suggéré un état d’équilibre cérébral, avec ni trop ni trop peu de réseaux actifs et dynamiques dans le cerveau. L’esprit fonctionnerait mieux à ce point critique d’équilibre défini par ce nombre optimal de réseaux. Il peut donc, théoriquement être possible d’optimiser cet équilibre entre la stabilité et la flexibilité de la conscience. Ici, les résultats suggèrent que la psilocybine pourrait manipuler ce point d’équilibre critique…

 

Source: Human Brain Mapping 2 JUL 2014 DOI: 10.1002/hbm.22562 Enhanced repertoire of brain dynamical states during the psychedelic experience (Visuel © shotsstudio – Fotolia.com)

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