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Président écouté

Publié le 10 juillet 2014 par Malesherbes

Dans cet entretien télévisé d’un justiciable comme un autre, M. Sarkozy s’est abondamment plaint d’avoir été écouté. « Que je sois écouté, que les conversations qui sont les miennes, avec mon avocat, soient écoutées et diffusées en violation de tout secret de l’instruction par des journalistes, des médias. » Je n’ai pas de connaissance particulière en droit mais j’ai le sentiment que M. Sarkozy fait ici fausse route. Les écoutes téléphoniques sont légales lorsqu’elles ont été ordonnées par la Justice. Il n’est possible de savoir si une conversation est d’ordre intime qu’après l’avoir écoutée. Les conversations d’une personne avec son avocat ne sont protégées que si elles ne violent pas la loi. S’il est exact que M. Sarkozy a utilisé un téléphone portable au nom de M. Paul Bismuth pour tenter de communiquer avec son avocat sans être écouté (à propos, comment a-t-il su qu’il était écouté ?), l’établissement de ce canal au prix d’une usurpation d’identité ne saurait être protégé par le secret professionnel. Faudrait-il, toutes proportions gardées bien sûr, protéger les conversations par lesquelles un avocat règle avec son client détenu les détails de son évasion ?

Les journalistes et les médias ne peuvent violer le secret de l’instruction et ce pour la simple raison qu’ils ne sont pas tenus à ce secret. Il leur arrive de diffuser des informations qui leur ont été livrées par des personnes participant  à l’instruction, personnes qui, elles, ont violé le secret de l’instruction.

« Je vous pose une question à mon tour, avant de répondre à la vôtre : imaginez qu’à l’époque où je fus président de République, monsieur François Hollande ait fait l’objet des mêmes écoutes ? » Quand, on aborde le monde de l’imagination, tout devient possible mais cela ne prouve rien, ce n’est qu’élucubration. On ne peut rapprocher un fait d’une hypothèse. Si M. Hollande avait fait l’objet des mêmes écoutes sous la présidence de M. Sarkozy, on ne peut dire ce qui se serait passé pour l’excellente raison que ceci ne s’est pas produit. Et comme il est peu probable qu’une telle situation se présente dans le futur, on n’en saura sans doute jamais rien. Dans ses Pensées, Blaise Pascal a écrit : « Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, la face du monde en eût été changée ». C’est une affirmation gratuite, sans fondement et, de plus, ce nez n’était pas plus court. On ne saura donc jamais rien de ce qui se serait passé dans le cas contraire.

Si M. Sarkozy n’avait pas été élu en 2 007, est-ce que la dette de la France aurait également bondi de plus de 50% pendant le quinquennat qui a suivi ? On n’en sait rien  et on ne le saura jamais. Mais l’échec de la politique de M. Sarkozy, lui, est bien patent. Sous son quinquennat, la dette de la France est passée de 1212 milliards à 1834 milliards (source INSEE). Cela disqualifie à l’évidence l’opposition actuelle pour sermonner sur ce point François Hollande.


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