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Les Syndicats touchent bien de l'argent de l'UIMM !!!

Publié le 20 mai 2008 par Olive
L’UIMM finance-t-elle toujours les syndicats? A cette question toujours tabou, « Bakchich » apporte aujourd’hui une réponse claire. « Oui, nous recevons de l’argent de l’UIMM » nous confie Joseph Crespo, le président de la CFTC Métallurgie, qui a accepté de nous en dire davantage sur ses comptes. Ce sont des subsides légales, que perçoivent tous les syndicats, précise Crespo. Un pavé dans la mare, qui soulève des questions sur le financement encore opaque des syndicats
Mais, depuis le début de l’enquête judiciaire sur ces versements occultes, tout le monde évite de parler des relations financières, qu’elles soient licites ou pas, entre l’UIMM et les syndicats. Sujet tabou et silence radio. Jacques Voisin, le président de la CFTC a déclaré qu’il n’y avait pas de « système organisé » entre l’UIMM et son organisation. Dans un livre qui sort le 17 mai « l’argent noir des syndicats », l’UIMM se réfugie derrière l’enquête judiciaire en cours pour botter en touche sur le sujet. Mais Joseph Crespo évoque, lui, l’existence de subventions légales « qui posent en effet un problème d’indépendance », sans donner plus de précisions.
Bakchich a voulu en savoir plus. Et Joseph Crespo a accepté de nous fournir des explications chiffrées, qui confirment l’existence de versements réguliers de l’UIMM à tous les syndicats (voir la vidéo ci-dessus).
De quoi s’agit-il ? De fonds versés - appelés dans le jargon syndical un« préciput » c’est-à-dire un prélèvement,- dans le cadre d’un accord sur la formation des syndicalistes signé entre l’UIMM et les syndicats de la branche, destinés officiellement à payer des stages. Le montant touché par la CFTC Métallos ? Un chèque signé par l’UIMM de 270 000 euros par an, ce qui représente 18% des ressources de la CFTC Métallos (1,4 million d’euros par an). « Nous recevons la même somme que les autres syndicats, plaide Joseph Crespo. C’est un accord signé, le versement est parfaitement légal et transparent dans notre unique compte bancaire localisé à la Bred ».
Et à quoi sert cet argent, dont l’UIMM ne contrôle pas l’usage final ? En vérité, les syndicats en font ce qu’ils veulent. « Nous organisons vraiment des stages de formation à la négociation pour nos militants » assure le président de la Fédé des Métallos. Plusieurs centaines de syndicalistes seraient concernés chaque année. « C’est nous qui faisons entièrement le programme, l’UIMM ne s’en occupe pas » tient à préciser Joseph Crespo. Il ajoute que la formation mobilise environ 80% des fonds versés par l’UIMM. « Le reste permet de financer partiellement les 6 salariés de notre fédération ». Une manière de reconnaître que l’argent de l’UIMM sert aussi à faire vivre sa fédération de manière permanente…
Joseph Crespo nous donne également d’autres précisions. Car l’UIMM n’est pas la seule à verser son obole. La fédération des services de l’automobile (concessionnaires, etc) finance également, à hauteur de 250 000 euros par an, la CFTC Métallurgie (comme tous les autres syndicats), dans le cadre d’un accord sur le paritarisme. Et six entreprises du secteur (dont EADS, Thalès, Safran, Renault) ont signé des accords de « droit syndical » avec la CFTC Métallurgie qui les conduit à verser chaque année 40 000 euros chacune à cette fédé. Soit 240 000 euros de rentrées supplémentaires. Sans compter des recettes annexes de publicité provenant de sociétés de prévoyance (Ionic, AG2R, etc) dans les revues syndicales.
Au total, les cotisations des 16 000 adhérents ne représentent que 25% des recettes de la fédé, qui totalisent 1,4 millions d’euros par an. « Le système est comme cela. C’est dommage, mais cela ne fait pas de nous des vendus » estime Joseph Crespo. (source bakchich-info)


Un syndicaliste : "Nous touchons de l'argent de l'UIMM".
envoyé par bakchichinfo

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