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la rédaction de Marianne "convoquée" pour rencontrer un fou à l'Elysée

Publié le 20 mai 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

la rédaction de Marianne


"Convoquée" n'est, en réalité, pas le mot qui convient le mieux. Disons que quand la rédaction de Marianne, qui titrait il y a deux semaines "Putain, quatre ans...", est conviée en les personnes de Maurice Szafran (directeur) et de Nicolas Domenach (directeur adjoint de la rédaction) à rencontrer le chef de son Etat dans son bureau, pour une explication en règle d'une politique à laquelle les deux journalistes n'auraient rien compris (comment oseraient-ils en remettre le bien-fondé en question, dans le cas contraire ?), l'invitation ne se refuse pas :

"Convoquée" n'est, en réalité, pas le mot qui convient le mieux. Disons que quand la rédaction de Marianne, qui titrait il y a deux semaines "Putain, quatre ans...", est conviée en les personnes de Maurice Szafran (directeur) et de Nicolas Domenach (directeur adjoint de la rédaction) à rencontrer le chef de son Etat dans son bureau, pour une explication en règle d'une politique à laquelle les deux journalistes n'auraient rien compris (comment oseraient-ils en remettre le bien-fondé en question, dans le cas contraire ?), l'invitation ne se refuse pas : Sarko veut faire le paon devant deux journaleux qui, on s'en doute, ont des choses bien plus importantes et intéressantes à faire que de rencontrer un mégalo dans son burlingue ? Tant pis. Il faut tout laisser en plan, faire mine de considérer comme un honneur, voire comme un privilège rarement accordé, l'invitation du maître au château et s'y rendre. Même si l'on sait qu'on devra passer l'essentiel de son temps à la boucler, le paon n'aimant guère être interrompu, puisqu'il n'apprécie déjà pas qu' "on" parle quand il a décidé de faire la roue...
Pas ainsi que Nicolas Domenach a présenté ce qu'il semble avoir, au fond, considéré comme une corvée qu'il était nécessaire de remplir, mais on n'en était pas loin quand le directeur-adjoint de la rédaction de Marianne a informé, en préambule, les spectateurs du Petit Journal de Canal Plus qu'il devait commencer son récit de sa visite avec Szafran le matin même à l'Elysée par la diffusion d'une nouvelle d'une importance CRUCIALE pour le moral des Français : CA Y EST (!!!), le tapis Louis XIV qui trônait dans le bureau du chef de l'Etat, et qui était en réparation depuis une éternité, est enfin réparé ! Le petit Nicolas peut donc sautiller dessus, s'y allonger pour péter dans le tissu, ou même se cacher dessous pour déconner en attendant l'entrée d'un visiteur qu'il veut surprendre, comme l'improbable gamin qu'il n'a jamais cessé d'être (on polibloguise un peu le récit, hein) ! Consternation...
Vient ensuite un récit, plus détaillé, de l'entrevue, avec peu de temps après l'introduction de Szafran et de Domenach dans le bureau du président la vision d'un Sarkozy qui s'agite tellement qu'on l'imagine très bien aller et venir dans son bureau, ou rebondir sans cesse sur son siège, se gargarisant de ce qu'il voit comme une liste de travaux accomplis (les douze... mille travaux de Sarkozy), assommant littéralement Szafran et Domenach avec un invraisemblable Barnum de réalisations qui, sans lui, n'auraient jamais seulement été ébauchées (!) : "Et telle réforme ! Et telle autre ! Et celle-là, aussi ! Et celle-là encore !!! C'est du pipi de chat, ça ? HEIN ?".
Szafran et Domenach restent complètement ahuris. Abrutis, en fait, sonnés comme deux boxeurs qui viendraient de prendre une rafale de directs au menton, sidérés, étouffés, étranglés presque par le comportement du personnage, qui ne parle que pour lui, mais aussi par l'incroyable déferlement, la salmigondis de sarkouillonnades qui s'abat sur eux et les engloutit avant de les noyer instantanément, aussi sûrement que le mur d'eau d'un tsunami.
Pas le temps de prendre des notes (on suppose), pas le temps de poser la moindre question qu'on "voudrait" poser (on le comprend), Sarkozy est sur une autre planète. Où l'homme, dont on sent bien que Nicolas Domenach commence à le voir comme un taré d'un calibre jamais vu auparavant, se dépeint comme un super-héros, résolvant, terrassant les problèmes à la vitesse de l'éclair, et s'attaquant non pas à 1.000, mais à 10.000 chantiers en même temps ! Domenach ironisera d'ailleurs (grosso modo) : "quelque chose ne fonctionne pas ?" (Il y a une merde quelque part ? Il y a une couille dans le potage dans tel dossier, dont on ne parle pas ces jours-ci ?) "A chaque fois, C'EST, BIEN ÉVIDEMMENT, PARCE QUE NICOLAS SARKOZY NE S'EN EST PAS (encore) OCCUPÉ !"
...
Le délire complet... Plus on entend Domenach parler, plus l'ahurissement, voire l'effroi (?) de ce dernier gagnent le téléspectateur, car le récit est rapide, dense, varié. Comme a dû l'être le numéro du paon, sauf que là on ne parle plus de déconner, mais de faire une chronique de journaliste. Alors bilan riche en détails, qui amènent celui qui écoute Nicolas Domenach, pendant son passage au Petit Journal, à se demander si en parlant de Sarkozy, qui porte le même prénom que lui, Domenach n'est pas en train de parler d'un gars qui aurait pris un gobelet entier de comprimés de PCP en les faisant fondre sous la langue, ou du cas, plus problématique encore, d'un schizophrène non diagnostiqué, que des Français maintenus dans l'ignorance auraient porté à la plus haute responsabilité de l'Etat, seul un nombre restreint de personnes n'ayant pu que découvrir, au moins depuis le 19 mai 2007, que Nicolas Sarkozy souffrait, sans rire, d'une maladie mentale.
Mon sentiment en tout cas : les propos de Nicolas Domenach évoquaient tout à fait ceux qu'aurait pu tenir un psychiatre chargé d'évaluer le niveau de dangerosité d'un sociopathe, ou ceux, non moins inquiétants, d'un vieux routier de la criminologie, rencontrant pour la première fois de sa carrière un spécimen authentiquement unique, écoutant par exemple, avec autant d'horreur que d'effarement, le gourou d'une secte d'égorgeurs ayant des dizaines de victimes à son actif lui dérouler une litanie hallucinante de principes pseudo-théologiques dans lesquels il serait le seul à croire vraiment...
Si, dans l'émission de Canal Plus, Nicolas Domenach s'est employé à enrober un discours, jamais vraiment discourtois à l'endroit du chef de l'Etat, de petits clins d'oeil aux esprits affûtés dont il a le secret, on n'a pas pu s'empêcher de sentir poindre, derrière l'ironie de la situation décrite, la terreur, ravivée sans doute à chaque rencontre, mais parfaitement maîtrisée aujourd'hui, d'un homme qui pour la énième fois donnait le sentiment d'avoir rencontré un fou. Un vrai, pas de la catégorie de ceux qui font sourire un monde qui les tolère parce qu'ils l'amuse par leurs excentricités, mais plutôt le genre de déments qui effraient l'homme normal, quand face à quelqu'un qui est complètement incohérent, et qui est de plus en plus agité, on se demande avec une angoisse qui ne cesse de s'amplifier si la situation ne va pas dégénérer définitivement à chaque seconde qui suit. Et si, une fois la porte fermée, on a sans doute pu trouver tout ce qu'on voulait dans le bureau du président de la République Française, en fonction des époques, on n'y a encore jamais vu de camisole de force, à portée de main des visiteurs du Roy en cas de "crise" de ce dernier.
Nicolas Domenach n'a pas dit s'il aura été jusqu'à veiller, avec le même genre d'angoisse, à ce que que l'autre Nicolas ne se saisisse pas d'un coupe-papiers qui aurait pu être posé sur son bureau, pour l'agiter frénétiquement en l'air en continuant à parler à haute voix (toujours pour lui-même), tout en faisant constamment des pas rapides dans une sorte de course dénuée de sens autour de son bureau et de ses hôtes, mais à écouter la description faite par le journaliste de la rencontre qui les a réunis lui, Maurice Szafran et Nicolas Sarkozy, on se demande si le dernier des trois ne "devrait" pas être hébergé dans un centre comme celui dont il a lui-même annoncé l'ouverture à Lyon en 2008, où l'on tiendra sous bonne garde des dizaines d'individus présentant un potentiel de danger jugé trop élevé pour les renvoyer dans la "société".
Parlons-nous ici d'autres Nicolas Sarkozy ? Domenach ne dira pas un mot sur le sujet. Pas nécessaire pour ceux qui ont l'habitude de l'écouter, et qui doivent bien avoir remarqué, depuis le temps, dans ses chroniques du Petit Journal de Canal Plus ou ailleurs, qu'entre ce que Nicolas Domenach dit et ce qu'il faut entendre, il y a toujours une marge, une part d'ombre faite de choses qui ne peuvent pas se dire, et qu'il ne dit donc jamais. Mais qui s'entendent quand même !
source:http://poliblog.canalblog.com/archives/2008/05/20/9246465.html

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