Publié le 11/07/2014 par Alain Babaud
Une vingtaine de personnes convaincues que la Ville veut étouffer le festival off des Francofolies ont manifesté, hier soir.
« Moi, je voulais faire jouer un groupe devant chez-moi, lâche un restaurateur de la place, j'ai appelé le service municipal commerce et marchés, on m'a répondu que c'était interdit ! »Présent sur place aux côtés de représentants de la préfecture et de la police, l'adjoint à la tranquillité publique s'étonne : « Je n'ai pas entendu parler de ça… Moi, ce que je sais, c'est qu'on a reçu quatre demandes pour un concert pendant les Francos… » Il s'agit de demandes d'occupation du domaine public. L'installation d'une scène a ainsi été autorisée, dans la petite rue du Temple, face aux Mauvais Garçons. Et trois autres demandes ont reçu un avis négatif du service concerné. Un avis ferme et définitif. L'un parce qu'il était situé trop prêt de la scène des Francofolies et risquait d'« interférer » avec elle. Les deux autres sont Le Scat, quartier Saint-Nicolas, et L'Harmattan, rue Bletterie, en centre-ville. « Après instruction de votre demande, j'ai le regret de ne pouvoir y donner suite », écrit Anna Maria Spano, l'adjointe déléguée au commerce. Et d'expliquer qu'organiser un concert ici empêcherait le passage d'un véhicule de secours (en cas d'incendie, par exemple). La rue est trop étroite, les conditions de sécurité pas réunies…« C'est la tradition ! »« En outre, ajoute l'élue, votre établissement a fait l'objet de nombreuses remarques de la part de la brigade de contrôle nocturne depuis le début du mois de mai : musique audible depuis l'extérieur, attroupements devant votre établissement, fonctionnement portes ouvertes malgré la musique… » Et d'inviter l'établissement à commencer par se conformer à la loi. Un message reçu avec amertume, à L'Harmattan. « L'an dernier, on n'avait pas fait de demande et tout s'est bien passé, constate Laurent Jacquin, cette année, on nous a dit qu'il fallait faire une demande alors on a joué le jeu et on s'est fait avoir ! Les Francos, ça doit permettre de faire bouger la ville au-delà du parking Saint-Jean-d'Acre ! C'est la tradition ! On pourrait au moins en discuter. Là, il n'y a aucun dialogue possible ! » Les Francofolies n'ont plus de festival off depuis des années, officiellement. Mais les bars, en nombre plus ou moins nombreux, ont toujours cherché à s'associer à la fête à leur niveau.Aujourd'hui, la mairie se défend de vouloir tuer dans l'œuf toute animation venue des établissements rochelais durant le festival. Mais le règlement, c'est le règlement…Alain Babaud
