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Il n'est plus garant de la Constitution
... et non plus de lui-même
Nicolas Sarkozy a prôné vendredi un renforcement de l'instruction "civique et morale à l'école", passant par la réhabilitation du drapeau tricolore, de la figure de Marianne et de l'hymne national."Dans le monde d'aujourd'hui comme dans celui d'hier, l'affirmation des valeurs morales, l'énonciation de règles de comportements applicables à tous sont une absolue nécessité", a déclaré le président de la République."Cette instruction civique et morale prévoit notamment l'apprentissage des règles de politesse, la connaissance et le respect des valeurs et emblèmes de la République française", a ajouté le chef de l'Etat.
Le lendemain, au salon de l'agriculture, pleinement conscient de l'exemplarité que son statut lui impose, le président est passé aux travaux pratiques :
Décidément, c'est un tout petit président que nous avons. A se demander s'il nous faudra vraiment le garder aussi longtemps que prévu par la Constitution... dont lui-même a décidé qu'on pouvait peut-être la contourner.
Car cet homme a tellement en horreur l'idée d'un contre-pouvoir que lorsque le Conseil Constitutionnel rend une décision qui entrave ses projets, ça le met en rogne... tant et si bien qu'il se croit autorisé à chercher le moyen de la contourner, c'est-à-dire de passer outre la Constitution elle-même, socle républicain s'il en est. C'est tellement énorme, à ce point effarant et imbécile qu'on ne sait que dire...
... sinon peut-être inviter à un peu de lecture, suggérer d'aller gratter en-dessous de ces quelques images d'un chef d'état bas de gamme qui se permet d'insulter un de ces français dont il est censé être le président. Car le pire en réalité est en-dessous, qui se cache derrière cette honteuse mascarade, dans ce qu'il fait ou est disposé à faire plutôt qu'en ce qu'il dit.
A propos de cette loi relative à la "rétention de sureté", on lira utilement Rétention de sûreté : Sarkozy déterminé sur le site de France 3.
Où l'on apprendra notamment que Robert Badinter fustige "un tournant très grave" et "une période sombre pour notre justice". Un Robert Badinter qui dénonce l'aberration d'une loi qui permettra qu'une personne soit enfermée, "non plus pour les faits qu'elle a commis, mais pour ceux qu'elle pourrait commettre. On perd de vue, ajoute-t-il, l'un des fondements d'une société de liberté (...) Nous passons d'une justice de responsabilité à une justice de sûreté. C'est un tournant très grave de notre droit.".
Où l'on comprendra aussi que l'on cherchât à faire pression sur les sages du Conseil Constitutionnel, au travers de la publication, quelques heures avant la décision, d'un document du ministère de la Justice recensant 32 criminels "dangereux" actuellement en prison, prochainement libérables, et censés être concernés par cette loi.
Où l'on sera en outre informé que l'UMP elle-même a admis s'inspirer pour cette loi d'un dispositif instauré en Allemagne en 1933, suite à une décision signée de la main du chancelier de l'époque, Adolf Hitler.
Sur les incessants coups de canif donné au contrat de la république laïque de France, on lira Sauver la laïcité, sur le site de l'observatoire du communautarisme : La laïcité est en péril. Ce n'est plus, cette fois, le résultat d'attaques détournées, mais une remise en cause violente et globale. Le président de la République, déjà inspirateur de la commission Machelon, mène l'offensive avec la plus grande brutalité. Nul procès d'intention de notre part, mais de simples constats....
On pourra lire aussi ce petit coup de gueule, où l'on invitait ici-même à répondre coup pour coup en allant comme au bon vieux temps, puisque donc le petit président nous y invitait, bouffer du curé.
On lira tout aussi utilement, dans le Courrier International, deux articles :
D'abord, L’homme qui ne savait pas être président, publié dans l'International Herald Tribune : Les Français sont trop sérieux ou trop convenables pour pardonner à Nicolas Sarkozy ses caprices. Ils ont le sentiment que leur pays en sort diminué...
Ensuite et surtout, Sarkozy, ce grand malade, publié dans El País : le président français “se vautre dans l’exhibitionnisme” et “rabaisse la République au niveau de Monaco”. Une charge violente contre un Sarkozy atteint d’une “incurable hypertrophie de l’ego”, excusez du peu...
"Casse-toi, casse-toi pauvre con !" : A observer l'évolution tragiquement monotone de sa côte de popularité, c'est en effet le message qu'une plus en plus grande majorité de français semble vouloir adresser à leur tout petit président. Considérant la dangerosité de l'homme pour nos institutions républicaines et sa manifeste instabilité psychologique, viendra bientôt le temps pour les français d'envisager sa destitution de sûreté.
permalien de l'article : Casse-toi, casse-toi pauvre con !