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Lynchage

Publié le 15 juillet 2014 par Malesherbes

Le 4 juillet, des Israéliens extrémistes enlèvent un adolescent palestinien de seize ans, Mohammad Abou Khdeir, dont le seul crime est d’être arabe. Non contents de lui ôter une vie à peine ébauchée, ils l’emmènent dans un endroit reculé où ils le frappent, le torturent, le contraignent à boire de l’essence et le brûlent vif. On est tenté d’appeler ces assassins des monstres mais, hélas, ils n’ont pas  cette excuse. Ils appartiennent à notre espèce, ont été enfantés par des humains, ont grandi parmi les hommes, ont reçu une éducation que l’on peut espérer normale.

Par deux fois au cours de son interview du 14 juillet, François Hollande, évoquant le sort de ce jeune martyr, a déclaré qu’il avait été lynché. Lorsque  l’on s’adresse à tout un peuple, il est de la plus importance de ne pas se méprendre sur le sens des mots. Si le lynchage désigne le fait d’exécuter une personne sans jugement, il implique également que la décision soit prise par une foule et éventuellement que ce soit cette foule qui mette à mort l’infortunée victime.

Certes, on aurait peut-être pu trouver une foule pour condamner Mohammad Abou Khdeir à mort, de même qu’il serait possible de trouver des gens pour lapider à mort une femme adultère mais ici, en l’occurrence,  ce genre de comportement n’est pas avéré. Il est donc de la plus extrême maladresse, surtout dans un cadre aussi brûlant que le conflit du Proche-Orient, de donner une dimension collective à un drame qui, vraisemblablement, en est dépourvu.


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