Magazine Journal intime

Trouver une place en crèche à Londres… ou Eva in London à la recherche d’une oreille compatissante

Par Evainlondon

(suite de ce billet)

Cernes maquillés, kilos tant bien que mal dissimulés, je me suis donc présentée à ce fameux entretien chez BankCompany®. Si ma gentille cliente a remarqué l’état de congélation de mon cerveau, elle a dû mettre mon affligeant manque de vivacité sur le compte de la timidité. Quoi qu’il en soit, j’ai décroché un boulot. Et pas n’importe lequel : grouillotte manager (bon, personne ne me demande de manager personne, mais passons).

J’ai eu le culot de demander un 4/5ème. ; je l’ai obtenu. J’avais même évoqué la possibilité d’un 3/5ème, mais là, je me suis quand même fait renvoyer dans mes buts.

C’est loin ; je lirai dans le métro (NB – lecture (nom féminin) : activité inaccessible à la jeune mère au foyer, sauf entre deux et trois heures du matin).

C’est un CDD ; cela me réjouit secrètement, moi qui tremble à l’idée de confier MiniPrincesse entre des mains inconnues. Je me figure qu’il sera ainsi plus aisé de revenir au bercail s’il s’avérait que mon activité professionnelle de grouillotte manager qui ne manage personne traumatise ma fille.

Bref, ma crainte de la prison à vie rester au foyer contre mon gré devenant temporairement sans objet, il faut bien que mon angoisse existentielle se fixe sur autre chose.

Et, une fois n’est pas coutume, c’est Prince qui en fait les frais.

- BankCompany® veut que je commence dans trois semaines. Tu te rends compte, trois semaines ?!

- Hmmm… (sans lever les yeux de son nouveau joujou iPad)

- On ne va JAMAIS trouver un mode de garde pour MiniPrincesse en trois semaines !

- Mais si (idem)

- Ecoute, les crèches me rient au nez lorsqu’elles apprennent qu’on cherche une place pour un enfant déjà né. Apparemment, deux semaines après la naissance, c’est déjà trop tard, les listes d’attente sont pleines !

Légère hyperbole de ma part, mais le fait est que décrocher une place en crèche à Londres relève du Graal, a fortiori dans notre cher quartier de la vallée des couches. Et lorsque, ô miracle, une place se libère, encore faut-il être Crésus pour en profiter, avec des frais avoisinant les 1 400 livres par mois. Nul besoin de préciser que l’Etat providence français, avec sa politique familiale volontariste, est bien loin.

Prince, flegmatique :

- Mais non.

Puis, remarquant que les onomatopées et monosyllabes risquent de lui occasionner une volée de bois vert, il se fend de quelques mots supposés me réconforter :

- Ne t’inquiète pas. On va trouver.

- Et si on fait chou blanc ?

- Hmmm…

Constatant que mon cher époux a à nouveau les yeux rivés sur son écran, j’abats mon joker :

- On pourrait toujours faire venir ma mère ?

Prince redresse la tête, alarmé. Il est temps de porter le coup de grâce. J’ajoute :

- Juste quelques semaines ?

Mon mari tressaille, et se met immédiatement à l’action.

- Bon. S’il n’y a pas de place en crèche, on va chercher une nounou. J’ai justement entendu parler d’un site très bien…

Bref, Eva in London et Prince partent à la recherche de SuperNanny.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Evainlondon 268 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte