Magazine Amérique du nord

Anza-Borrego: une tranche de désert californien

Publié le 16 juillet 2014 par Véronique Couzinou @VeroniqueCouzin

Il est bien moins connu que la Vallée de la Mort mais le Anza-Borrego Desert State Park vaut le détour. Situé à deux heures à l’Est de San Diego, il réserve quelques surprises, au coeur d’un environnement pas vraiment monotone.

Anza-Borrego: une tranche de désert californien

 Anza-Borrego, l'un des plus beaux déserts californiens. ©V.C.

Qui dit désert américain dit long ruban d’asphalte déroulé sur de vastes étendues sablonneuses et caillouteuses, parsemées de cactus et peuplées de serpents à sonnettes. Voilà pour le cliché. Mais Anza-Borrego est ainsi fait, avec ses quatre espèces de serpents à sonnettes répertoriées, et puis des petits renards, des iguanes, des aigles et des chamois. Personnellement, je n’ai rien vu de cette faune, probablement parce que je ne suis pas restée assez longtemps. Et puis ces petites ou grosses bêtes m’ont peut-être vue, elles...

C’est surtout un désert à multiples facettes dans lequel on peut facilement passer deux ou trois jours sans se lasser. Des surprises peuvent nous y attendre, comme... un vide-grenier au milieu de nulle part puisqu’Anza-Borrego est un désert habité. C’est d’ailleurs le désert converti en parc d’État le plus vaste des Etats-Unis, et le Borrego Palm Canyon est la 3ème plus grande oasis californienne. Certes, vous n’y verrez pas le long des rares routes goudronnées qui le traversent des rangées de maisons, mais une de temps en temps, comme un mirage.

Sur la route de comté S2, un couple de retraités dans des chaises berçantes installées sous l’ombre d’un palmier m’a saluée comme s’il voyait passer des dizaines de visiteurs toute la journée: très poliment, avec un grand sourire, mais sans surprise ni empressement. Dans la cour de leur maison modeste se trouvait tout un capharnaüm en vente. « C’est très tranquille, ici », m’a lancé l’homme, un rien blagueur. À mon mauvais accent anglais, il demande d’où je viens. À l’époque, j’habitais « Montreal, Canada ». « Oh! Mais c’est vrai que vous parlez français, là-bas! J’ai un peu oublié mon français depuis l’école... », s’est excusé le monsieur en anglais, en rajoutant un « bonjour » et un « ça va? » en V.O.

Voilà, c’est ça, la magie du désert (et des voyages): trouver un retraité américain venu s’installer dans un coin très tranquille, comme il dit, et qui sait qu’à Montréal on parle français, quand bien des métropolitains de bien des grandes villes du monde ne le savent pas. J’ai d’ailleurs déjà croisé des Français qui pensaient qu’à Montréal on ne parlait qu’anglais…

Piscine, flore luxuriante, camping...

Le parc d’État tient son nom de Juan Bautista de Anza, colon et découvreur, fils d’un Basque espagnol venu en Nouvelle-Espagne en 1712. En 1775 et 1776, Juan Batista de Anza a ouvert une route, depuis le Sonora, au Mexique, jusqu’à San Francisco, qui porte aujourd’hui son nom (JBA National Historic Trail) et qui traverse ce désert proche de San Diego.

Au nord d’Anza-Borrego se trouve la petite ville de Borrego Springs, véritable oasis où les employés municipaux ont à coeur d’arroser les pelouses pour qu’elles soient parfaitement vertes, mais où règne une nonchalance et un calme dignes des meilleurs westerns. Malgré tout, dans cette petite ville perdue, on trouve plusieurs galeries et boutiques d’artisanat d’art, et quelques bonnes tables. Ce n’est pas Palm Springs mais on peut dormir dans de charmants hôtels avec piscine qui ont « pignon sous palmier » dans les environs.

Pour ceux qui préfèrent l’aventure, il est possible de camper dans le parc ou simplement passer quelques heures avec les rangers au départ du centre d’information des visiteurs. Une foule d'activités, la plupart du temps gratuites, est possible toute l’année: des marches dans le désert à la découverte des cactées qui peuplent Anza-Borrego, des mini-conférences sur l’interprétation géologique ou environnementale, des promenades au coeur de la flore printanière... Car de janvier à mars, le désert offre un spectacle magistral, au moment de l’explosion des fleurs sauvages. Le sable caillouteux se recouvre d’un tapis coloré et odorant assez impressionnant.

Une autre surprise? Sous un soleil de plomb, traversant une portion de désert sans grand intérêt, vous rêvez d’une piscine… et votre voeu est exaucé à Agua Caliente! C’est de l’eau thermale chaude mais cela fait beaucoup de bien, même par 38°C dehors. Il y a quelques années, pas grand chose n’indiquait le camping et le parc d’Agua Caliente, que l’on trouve à partir de la S2, en tournant au mile 38,5. Les deux piscines thermales (une extérieure et une intérieure) sont ouvertes au public même si l’on ne campe pas; à l’époque, j’avais payé 5$ au ranger de l’accueil… et le tarif n’a pas changé! 

Ah oui, sinon, pour les photos, il faudra faire preuve d’imagination ou plutôt aller voir sur le site du parc car j’ai perdu les miennes, seule l’illustration ci-dessus a été rescapée… Mais j’espère vous avoir fait rêver un peu avec cette tranche de désert.

Anza-Borrego Desert State Park: 200, Palm Canyon Drive (à deux heures à l’est de San Diego). Infos: www.anzaborrego.statepark.org et www.theabf.org

Pour info: on peut aborder le parc par différentes routes. J'ai commencé l’exploration du parc par le sud, en prenant la spectaculaire Interstate Highway 8, bordée de gros rochers et digne d’un paysage lunaire. Je suis remontée par la S2, puis la S3, avant de visiter Borrego Springs et le centre d’information des visiteurs, au nord. Je suis repartie vers San Diego par la S22. En quittant le désert, on découvre un autre paysage typique: des jolies vallées plantées d’orangers ou de pommiers et de vignobles, autour de Ramona, petite ville réputée pour ses boutiques d’antiquités.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Véronique Couzinou 2110 partages Voir son profil
Voir son blog