Magazine Internet

Vers la fin du Backlash autour des Mondes Virtuels...

Publié le 20 mai 2008 par Pierre-Olivier Carles

C'est peu de dire que les Mondes Virtuels, et particulièrement Second Life, ont été particulièrement malmenés dans la presse ces derniers mois.

Pas la peine d'essayer d'analyser les causes, elles sont multiples. Ceci étant, on peut énumérer en vrac :
- une sur-promesse pendant la période hype, qui a provoqué une forte déception lors de l'atterrissage,
- le fait de considérer un monde virtuel comme un jeu, ce qui n'a vraiment rien à voir,
- l'erreur fondamentale d'avoir nommé le premier d'entre eux "Deuxième Vie", laissant penser que c'était destiné principalement à tous ceux qui avaient une première vie trop pauvre,
- l'amalgame dans la presse (au sens large) que personne n'a finalement vraiment démentit entre Second Life, les blogs, Facebook, MySpace, Flickr, AIM, etc... c'est à dire du grand n'importe quoi !
- la volonté de marketer les projets vides de sens, destinés à être des opérations de communication avant même d'apporter de la valeur aux résidents, collaborateurs, clients, etc...

Et depuis quelques temps, les choses changent... C'est l'indispensable Wagner qui a soulevé ce point le premier en analysant le retournement d'opinion du Los Angeles Times, publiant un article sur Sun Microsystems, qui utilise Second Life pour organiser des réunion virtuelles, des conférences en ligne et certaines formations. Forcément, si vous venez me lire régulièrement, cela ne doit pas vous apprendre grand chose, mais le fait nouveau est qu'un grand journal américain, après avoir laminé Second Life, vienne enfin de comprendre l'une des utilités des Mondes Virtuels.

D'autres retournement d'opinion spectaculaires sont également notables chez Forbes ou Wired, après pourtant de très virulentes attaques du metavers. Ils en vantent à présent les mérites pour les entreprises, et donnent vraiement l'impression d'avoir soudainement "vu la lumière". tant mieux ! Mieux vaut tard que jamais...

Qu'en est-il en France ?
En fait, j'ai un peu de mal à comprendre l'état d'esprit réel de l'écosystème.

Coté opérateurs, je trouve des sociétés spécialisées qui, malgré des projets qui ont rencontré un certain succès, semblent à bout de souffle et réorientent leurs efforts vers leurs métiers d'origine (publicité, web, etc...) alors que, dans le même temps, d'autres sont vraiment sur des projets passionnants (et je ne parle pas que de nos projets mais également de ceux de certains de nos confrères, en France comme en Espagne ou à Londres, où j'étais récemment).

Pas la peine de me laisser un commentaire en me demandant des noms, je n'en donnerais pas, ni dans un cas, ni dans l'autre !

Coté résidents, on sent également un peu de flottement...
Quelques initiatives transpirent de dynamisme (je pense notamment à la Bibliothèque Francophone, toujours aussi active) et d'autres se cherchent un peu. Pas facile de garder le rythme lorsque l'on est "bénévole" et que les attentes de son entourage sont quasiment professionnelles. Le militantisme reste actif et le culturel aussi...

Si vous passez par ici et que vous avez en tête de beaux exemples de réalisations ou d'actions portés par des résidents passionnés, je serai vraiment très heureux de les découvrir et, le cas échéant pour peu qu'ils soient positifs, de les supporter autant que possible.

Mais je ne peux m'empêcher d'avoir un fond de scepticisme, quand je vois par exemple, que le Programme d'Encouragement Stonfield InWorld que nous avons lancé n'a toujours pas recueilli la moindre candidature de qualité ?!?

Coté client, c'est beaucoup plus simple.

Il y a ceux qui n'ont pas fait l'effort d'essayer de comprendre et qui, après Second Life sont passés à Facebook... et que l'on devrait fort logiquement retrouver sur Twitter bientôt :-)
Ils sont perdus pour la cause à court terme car ils suivent la tendance... un peu bêtement d'ailleurs (désolé, mais je ne pouvais pas m'économiser de compléter ma phrase).

A coté de ceux-là, il y a ceux qui ne se posent plus de question et qui investissement du temps et des fonds pour lancer les premières véritables applications, avec le même pragmatisme et professionnalisme que pour n'importe quel type de projet, l'effet d'expérience en moins. On apprend en marchant, mais tout le monde le sait avant même de commencer et on avance vers un objectif précis (qui parle de nouveaux services, de Retour sur Investissement, de canaux alternatifs de distribution, de développement durable, etc...).

J'ai notamment en tête l'un des projets (non signé) que nous avons proposé récemment et qui serait, je crois, un gain de productivité extraordinaire pour l'entreprise, tout comme une étude de cas démontrant de façon irréfutable un nouvel usage au potentiel incroyable pour les Mondes Virtuels. Ceci dit, il devrait se passer un peu de temps avant que je puisse vous en parler, car il faut déjà que le client partage notre vision... puis accepte de communiquer sur un projet qui restera interne. Autant dire que cela part d'un peu loin... :-(

Nous multiplions également les interventions en Comité de Direction ou lors de Conventions d'Entreprise (à titre d'exemple, j'interviens 3 fois en 4 jours ouvrés dans les jours qui viennent), car si les dirigeants n'ont, pour la plupart, plus le moindre doute sur l'utilité des Mondes Virtuels dans les grandes entreprises, ils ont besoin de notre aide pour les aider à convaincre leurs équipes, plus opérationnelles donc ayant moins le temps d'explorer ce genre de domaines. Evangélisation toujours...

Enfin, coté médias et opinion publique, nos interviews se sont espacées mais celles que nous donnons aujourd'hui parlent finalement plus d'usages que de Mondes Virtuels en tant que tel. Les journalistes sont ouverts et appliqués, attentifs à bien saisir ce qui leur avait échappé jusque là. Je vais d'ailleurs en profiter pour donner une palme à La Tribune, qui a fait plusieurs articles avec nous, et dont l'approche n'était vraiment pas guidée par le coté hype de l'époque ou la cabale qui a suivie. Bravo à eux !

Alors, finalement, pourquoi un titre aussi positif ?
Tout simplement parce qu'il y a des choses que l'on arrive pas à expliquer mais que l'on ressent. C'est une affaire de perception, d'intuition, de petits détails, de changements d'attente, d'éclat dans l'oeil des gens que l'on rencontre...

Bref, je sens que c'est en train de se passer sans pouvoir mettre le doigt dessus. Frustrant et excitant à la fois !

Avec un peu de chance, le backlash est peut-être définitivement derrière nous...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pierre-Olivier Carles 46 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines