Du rififi dans les bassins ... le Club des Nageurs de France, un des plus anciens regroupements de nageurs amateurs parisiens est furax : de précieuses lignes d'eau dont il avait l'usage lui échappent à la piscine Blomet au profit du club Neptune dans des conditions qui le choquent. Il a écrit pour s'en émouvoir à la mairesse de Paris. Le club Neptune, du reste, est particulièrement choyé ces derniers temps. Il y a juste une petite bulle qui coince dans cette histoire : Arthur Germain-Hidalgo, fils de, en est un Neptunien actif ... Il n'en fallait pas davantage pour que les bassins bruissent de méchantes rumeurs sur le favoritisme dont bénéficierait ce fameux Neptune ...
Le président du Club des nageurs de France n'est pas content du tout et l'a fait savoir dans un courrier à Hidalgo daté du 26 juin dernier :
"Je me permets de vous faire part d’une requête et de solliciter votre intervention au nom des adhérents d’une association sportive, le Club des Nageurs de France, que j’ai l’honneur de présider.
Notre association d’encouragement à la natation, créée en 1912 et forte de 125 membres, partage depuis quelques années, à la piscine Blomet, un créneau d’une heure le mercredi de 21h à 22h30, avec une autre association (l’AS Bon Conseil).
Ensemble, nos clubs disposent de la totalité du bassin, ce qui nous permet, en mutualisant les 5 lignes et les moniteurs, de satisfaire tous nos adhérents avec des activités variées : cours d'aquagym, cours de natation et nage libre. Devant le recul de ses effectif, l’ASBC nous a annoncé qu’il cesserait cette activité, et comme de notre côté nous n’avons jamais eu autant de membres (même avant 2008, lorsque nous disposions seuls du bassin), nous avons demandé dès le mois de février les 3 lignes de notre partenaire démissionnaire.
Nous venons d’apprendre de la part du responsable du Pôle Réservation Equipement Sportifs de la Direction Jeunesse et Sports qu’elles ne nous étaient pas attribuées. Ce refus nous inquiète au plus haut point et met en péril l’existence même de notre association centenaire. En effet, avec seulement 2 lignes d’eau, nous serons dans l’incapacité de proposer toutes nos activités et serons contraints de ne garder qu’une petite partie de nos fidèles adhérents. Vous comprendrez aisément que nous ne pouvons faire tenir plus de cinquante personnes dans deux lignes d’eau. Cette décision nous paraît d’autant plus incompréhensible que l’usage des 3 lignes serait cédé à un autre club (Neptune Club de France) qui dispose déjà de très nombreux créneaux à la piscine Blomet. Nos membres connaissent votre engagement en faveur d’une pratique sportive accessible à tous les Parisiens, et c’est pourquoi nous sollicitons votre intervention afin de trouver une solution juste et équitable pour tout le monde."
S'il y en a une qui risque d'avoir du mal à répondre, c'est bien Hidalgo dont le fiston est un membre très actif du club ... Neptune sous les couleurs duquel il participe à des compétitions ! Ce dont s'émeut le Club des nageurs de France : voir LA.
Ce n'est pas la première fois que ce club déclenche l'ire des autres nageurs. Selon un fin connaisseur du sujet : " Neptune s'est vu attribuer deux précieuses lignes d'eau à la piscine Armand Massard de Montparnasse, la plus grande de Paris en mètres carrés d'eau, le samedi entre 9h et 11h à l'heure de plus grande affluence, dans le grand bassin, en septembre 2013. Les gens étaient outrés."
Il en a de la chance Neptune !
Pendant ce temps, c'est la cohue complète dans les lignes d'eau à Paris.
Entre le 15 juin et le 16 juillet dernier, par exemple, une moyenne de 15,92 piscines étaient fermées, sur 39 (si l'on compte Molitor comme une piscine publique), avec des pointes à 26 ou 27 le dimanche. Soit 23,01 piscines ouvertes en moyenne, parfois seulement 12 ou 15, loin des "30 piscines ouvertes tout l'été" qu'affiche depuis quelques jours JC Decaux sur les panneaux de la Ville. L'ambiance dans les piscines ne cesse de se dégrader. Cette situation est inédite et jamais historiquement la mairie n'a eu à gérer un tel désastre aquatique.
Bah, tant que les nomenklaturistes ne boivent pas la tasse ...