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Les théories qui expliquent le comportement d’un fraudeur

Publié le 23 juillet 2014 par Helenebouchard

fraudeur

Certaines personnes obéissent à la loi et d’autres, non. Les personnes qui obéissent à la loi le font par crainte de la punition ou pas sens de justice et de moralité ( réf. Tom R. Tyler, Why People Obey the Law).

Il existe plusieurs théories expliquant les causes d’un acte criminel frauduleux. Voici un très bref survol, tiré principalement, du document publié par l’ACFE, Inside the Fraudster Mind, 2013.

Criminologie classique

Selon la théorie de la criminologie classique les personnes agissent de façon rationnelle et font des choses pour éviter la douleur et produire du plaisir:

  • Les gens ont le choix de s’engager ou non dans des activités criminelle;
  • le crime sera attirant si les gains espérés sont plus grands que les pertes;
  • plus la pénalité de la conséquence du crime sera certaine et sévère  plus elle influencera le comportement criminel.
Utilitarisme

L’utilitarisme est une doctrine qui prescrit d’agir (ou de ne pas agir) de manière à maximiser le bien-être global de l’ensemble des êtres sensibles. L’utilitarisme est donc une  théorie évaluant une action (ou une règle) uniquement en fonction des conséquences escomptées (réf. wikipédia).

Théorie de la criminalité axée sur les activités routinières

Selon cette théorie des facteurs liés à la démographie ou à la classe sociale contribuent à des routines d’activités particulières qui combinent trois conditions préalables de la criminalité :

  1. la présence d’un contrevenant motivé
  2. une cible convenable
  3. l’absence d’un gardien compétent

(Réf. http://www.justice.gc.ca/fra/pr-rp/sjc-csj/crime/rr06_6/p2.html)

Théorie du conditionnement (Eysenck)

La conscience et la culpabilité sont des réactions à l’appréhension du plaisir ou de la douleur. La frustration serait le précurseur à l’agression ce qui expliquerait la fraude contre un employeur  par une personne frustrée.

Théorie de la structure sociale

Selon cette théorie les gens qui vivent dans un environnement social équivalent semble agir de façon similaire.

Théorie de la  tension (Merton)

C’est une variation de la théorie de la structure sociale. Il y a un écart entre ce que les gens sont endoctrinés à désirer et les moyens disponibles pour atteindre ou répondre à leurs désirs. Selon Merton, l’emphase sur l’acquisition de biens et l’importance du statut social sont mesurés à partir de l’argent. Les gens peuvent obtenir de l’argent en se conformant (travail, entrepreneurship), en innovant ou en  se retirant (du jeu de la société). Les gens peuvent innover en refusant de se soumettre aux règles en vigueur en ayant des comportements illégaux pour accomplir ce que la société leur demande d’atteindre pour être des membres acceptés.

Théorie de l’apprentissage social

La théorie de l’apprentissage social  postule qu’une personne apprend davantage de nouveaux comportements en observant ses pairs – en imitant les modèles de comportement qui font l’objet de récompenses et non de punitions. Le comportement criminel est fonction de la façon dont les gens absorbent l’information, les points de vue et les motivations des autres qui sont près d’eux ou membres du groupe.

Théorie de l’association différentielle (Sutherland)

Le comportement criminel s’apprend au contact d’autres individus par un processus de communication. L’apprentissage se fait en 2 phases: l’apprentissage des techniques et l’apprentissage de l’orientation des mobiles, rationalisations et attitudes nécessaires pour commettre l’infraction. Il s’agit d’un processus d’interprétation (favorable ou non) que l’individu fait des dispositions légales. Si les interprétations sont favorables à la  transgression de la loi, l’individu est susceptible de devenir un délinquant.

Le principe d’« association différentielle » est influencé par divers facteurs :

  • la fréquence : plus un individu est exposé au modèle criminel, plus le risque s’accroît de devenir un criminel.
  • la durée : plus les contacts avec les modèles criminels sont longs et plus le risque s’accroît de les adopter pour son propre comportement.
  • l’antériorité : elle exerce une influence décisive en ce sens qu’en règle générale, le comportement conformiste ou criminel développé dans l’enfance peut persister toute la vie. L’enfant peut donc être éduqué comme délinquant au sein même de sa famille d’origine.
  • l’intensité : c’est ce qui se rapporte au prestige du modèle criminel ou non criminel.

Donc:

  1. S’il rapporte une gratification au comportement, qu’il soit légitime ou criminel, il sera répété.
  2. Le comportement criminel est appris tout comme le comportement approprié.
  3. L’apprentissage de la conformité ou de la criminalité s’effectue selon le groupe de référence.
  4. Le criminel doit apprendre à être un bon criminel comme un citoyen apprend à être un bon citoyen.
  5. Un individu devient criminel parce qu’il est en présence de criminels, qu’il n’a pas de modèles autres ou que ceux-ci ne semblent pas aussi attrayants.

Sutherland insiste enfin sur le fait que les valeurs et besoins sont les mêmes pour le délinquant et le conformiste. C’est la culture globale qui est hétérogène et qui comporte des définitions contradictoires du même comportement, dont l’un est avalisé par le législateur. Les taux et la fréquence de chaque type de comportement criminel dépendent donc de la manière dont l’organisation sociale stimule ou inhibe l’association aux modèles criminels ou aux modèles non criminels.

(réf. wikipédia)

 Théorie du renforcement différentiel (Akers)

Akers a intégré à la théorie de l’association différentielle des notions de la théorie de l’apprentissage social. Le comportement est renforcé par une récompense positive ou une punition évitée. Le comportement est  affaibli par une punition ou par la perte d’une récompense.

Le comportement déviant persiste dépend de l’importance de la récompense ou de la punition attachée à ce comportement

Théorie du contrôle social (Hirsch)

Le contrôle social est l’ensemble des moyens formels et informels dont la société dispose afin d’amener les individus à respecter les règles et les normes en vigueur. Alors que le contrôle social formel relève des contraintes et sanctions mises en oeuvre par des entités telles que la police, la justice…, le contrôle social informel émerge des interactions spontanées entre individus par le biais des efforts que chacun fait pour se conformer aux attentes d’autrui. Le contrôle social implique le lien social. Plus les liens sociaux sont forts, plus il y aura conformité.

Les liens sociaux sont de 4 types:

  1. l’attachement aux personnes de référence (parents, enseignants, pairs). Par le biais de l’identification et de l’importance donnée aux jugements de ces personnes, celles-ci exercent des contrôles sociaux externes (récompenses et punitions) qui limitent les tendances transgressives ;
  2. l’engagement dans les institutions conventionnelles (école, religion) qui va de pair avec un choix de vie conforme ;
  3. l’implication dans des activités conventionnelles (études, clubs de sport, etc. ) qui occupe l’esprit du sujet et ne lui laisse plus vraiment le choix de commettre un acte déviant ;
  4. la croyance en la validité morale des règles de la société.

L’individu qui envisage un comportement déviant va se poser la question sur quelle sera la réaction ou l’opinion des individus avec qui il entretient des relations interpersonnelles ou les gens de son entourage.


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