Très et même trop frontal
Fran, la quarantaine, marié, deux enfants néo propriétaire d’une belle maison apprend qu’il est atteint d’un cancer au cerveau à l’issue fatale, rapide et douloureuse. Sa femme va décider de l’assister et lui permettre de finir ses jours chez lui.La première scène dans le bureau du médecin qui doit annoncer la maladie et la mort proche est la plus prenante du film. Les plans longs sur les visages se décomposant montre bien la gêne face à la fin inéluctable ; une scène d’une justesse incroyable. Après, la suite est tout aussi frontal et cru. Le titre « Pour lui » laissait à penser une famille unie et dévouée derrière le père mourant. Mais non, seule la mère se dévoue ; le film montre la réalité crue d’enfants portés par des préoccupations de leurs âges ; le très jeune fils y va même de sa demande de récupérer son Iphone à son père une fois qu’il sera décédé. Absence de sentimentalisme et réalité brute sont les voix suivies par ce film ; la déchéance et la fin de vie sont montrées ici de manière quasi documentaire et sans pathos. On n’est donc pas dans un mélodrame obscène mais pas non plus dans un film de cinéma. Cette contemplation morbide n’a en fait guère d’intérêt cinématographiques, voire guère d’intérêt tout court. Tout voir et tout montrer, mais pour quel objectif ; on ne sait pas trop. Et pour terminer, l’image est particulièrement laide.Auréolé du Prix Un certain regard à Cannes, le résultat est en fait pragmatique et juste, mais obscène et peu intéressant.
Sorti en 2012