Après un premier tiers d’exposition où Carpenter présente les forces en présence en laissant planer le mystère sur l’identité et les motivation des assaillants le récit épouse la forme d’un huis-clos d’autant plus anxiogène que le siège a lieu de nuit et la menace n’est pas identifiable : les truands sont en effet présentés et caractérisés uniquement en tant que meute incontrôlable assoiffée de sang où chaque membre anonyme montre un comportement sanguinaire suicidaire. Agissant tels des zombies, ces derniers semblent n’obéir à aucune logique ni règle si ce n’est celle de tuer n’importe qui se trouvant sur leur chemin. D’ailleurs comme dans La nuit des morts-vivants de George A. Romero le héros est un homme noir doté d’un fort sens moral devant organiser avec des individus de divers horizons une riposte contre un redoutable ennemi. On retrouve dans ce film d’action devenu un classique la prédilection de Carpenter pour les anti-héros rebelles (New-York 1997), le resserrement de l’action dans une unité de temps et de lieu (The thing) et la représentation d’une menace indistincte et non quantifiable (Ghost of Mars, Invasion Los Angeles, Vampires).
Référence incontournable dans le domaine du film d’action pour sa gestion exemplaire de l’espace réduit dévolu à l’action et de la montée de la tension dramatique, Assaut a donné lieu en 2004 à un honnête remake réalisé par Jean-François Richet.
Bénéficiant d’une reprise en salles le 23 juillet 2014, Assaut est également disponible depuis 2012 dans deux belles éditions vidéo Metropolitan.
Test DVD
Ce classique de Carpenter bénéficie enfin, après des éditions DVD déficientes sur le plan technique, d’un master honorable : l’image restaurée offre un bon piqué, des couleurs riches et une bonne gestion des contrastes.
Excepté une poignée de plan à la définition en retrait sur des scènes en basse lumière la copie est tout à fait satisfaisante.
Les deux pistes sonores Anglais Dolby Digital 2.0 mono, Français Dolby Digital 2.0 mono s’en sortent honnêtement même si l’ensemble des différentes ambiances sonores paraît un peu étouffé.
Bonus
Toujours passionnant le commentaire audio de John Carpenter évoque les conditions d’un tournage à budget réduit (100 000 $) avec des acteurs pour certains élèves en cinéma.
L’entretien avec John Carpenter et Austin Stoker (18′) a pour cadre une master class faite en 2002 en toute décontraction.
Les autres suppléments de cette édition Metropolitan proposée à petit prix sont la musique du film sur piste séparée, bande-annonce et spots radio.
