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Critique Ciné : Locke, sur la route

Publié le 28 juillet 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Locke // De Steven Knight. Avec Tom Hardy, Ruth Wilson et Olivia Colman.


Steven Knight, réalisateur de Crazy Joe (avec Jason Statham) tente le thriller claustrophobe en nous racontant l’histoire d’Ivan Locke, un homme qui va passer tout le film dans sa voiture à répondre à des coups de téléphone. Il met alors en scène Tom Hardy (Des hommes sans loi, Warrior), plus habitué aux films coup de poing qu’aux films psychologiques et qui démontre ici une autre palette de son talent. On est donc loin de l’homme d’action et de cascade, ici on découvre un homme différent, plus posé, dans sa voiture et trouvant un moyen de nous surprendre. Steven Knight (Peaky Blinders, World War Z 2) connaît la recette du thriller cuisiné, du film de mafieux sombre mais c’est la première fois que l’on voit le scénariste connu et reconnu dans un registre aussi sobre que celui-ci. Le fait que l’on ait l’impression que la vie de cette homme appartient à ces appels téléphoniques permet d’accrocher le spectateur au fond de son siège du début à la fin. Au départ, Locke ne paye pourtant pas de mine. On a l’impression de voir un thriller sympathique mais pas foudroyant. Et puis tout d’un coup, le film parvient à nous démontrer qu’il en a dans le ventre et qu’il peut donc faire beaucoup plus que ce pourquoi il était fait.
Ivan Locke a tout pour être heureux : une famille unie, un job de rêve… Mais la veille de ce qui devrait être le couronnement de sa carrière, un coup de téléphone fait tout basculer…
Locke repose donc en grande partie sur Tom Hardy. Ce dernier est quelqu’un d’assez surprenant alors que sa prestation tient un film qui aurait très bien pu tomber dans un mélimélo d’appels sans intérêt et sans queue ni tête. Fort heureusement, on ne peut que constater l’inverse. Par ailleurs, ce drame repose aussi sur une certaine morale. Il y a dans les dialogues une vraie recherche. Rien de ce qui est raconté est là pour faire joli. Bien au contraire, c’est avant tout pour déconstruire la vie qui semble parfaite du héros. Car Ivan Locke semble être quelqu’un qui a tout pour être heureux mais finalement, plus le temps passe et plus la tension se fait ressentir. C’est ce qui permet aussi au spectateur de partager l’expérience claustrophobique. Une expérience étrange, qui donnerait parfois presque l’impression de se retrouver à nouveau dans Gravity, dans l’espace. La voiture de notre héros est si bien isolée que l’on a tout de suite l’impression d’être dans une autre galaxie. Le ton monotone de la route (ces longues lignes droites quelque fois rythmées par un changement de route ou encore un accident) donnent donc l’impression de faire un voyage aussi fascinant qu’étrange.
Steven Knight délivre donc ici un solide huis clos, mettant en scène le talent d’un acteur qui n’avait jusque là pas démontrer tout ce dont il était finalement capable. Je trouve merveilleux de voir Tom Hardy dans un tel registre. Cela sort de ses rôles de malfrats qui pouvaient parfois avoir tendance à devenir un peu redondant. L’histoire de ce film, telle qu’est est présentée dans son résumé, est finalement étrange. On s’attend à quelque chose et puis finalement Locke ne cesse de nous surprendre, délivrant surprises sur surprises. On a même parfois l’impression que la vie de Locke dépend de toute cette histoire alors que finalement c’est beaucoup plus complexe que ça. L’issue du film est d’autant plus étrange mais je ne vais pas vous la révéler. Je vous laisse donc la surprise. Mais Locke est un petit film qui mérite vraiment le coup d’oeil ne serait-ce que pour son regard sur la société d’aujourd’hui, sur un homme comme celui-ci, sur le bonheur de façon générale, il y a tellement de sujets balayés dans Locke et le tout dans un espace si confiné.
Note : 7/10. En bref, original et efficace, un huis clos surprenant.


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