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L’après-Borloo au Pays du Centre (1)

Publié le 30 juillet 2014 par Sylvainrakotoarison

L’UMP n’est pas la seule formation à jouer son avenir cet été et automne 2014 : en raison de la démission de Jean-Louis Borloo, une campagne interne démarre le 1er août 2014 pour la désignation du futur président de l’UDI. Première partie.

yartiUDI2014A01Pour consacrer toute son énergie à son rétablissement, Jean-Louis Borloo s’était démis de tous ses mandats électifs et politiques le 6 avril 2014. Cette décision très respectueuse des citoyens, quasiment sans précédent (des personnalités ayant eu des responsabilités bien plus importantes sont mortes de maladie dans l’exercice de leurs fonctions) dans un pays où le personnel politique se croit indispensable et irremplaçable, a profondément ému la classe politique, mais aussi a rendu plus incertain l’avenir d’un nouveau parti, l’Union des démocrates et indépendants (UDI) qui ne devait le succès de son rassemblement que par la personnalité de Jean-Louis Borloo.

Jean-Louis Borloo a renoncé à trois mandats : un mandat électif, celui de député de la 21e circonscription du Nord qu’il avait conquise à un jeune député sortant communiste le 28 mars 1993, et deux mandats de parti, la présidence du Parti radical et la présidence de l’UDI qui rassemble notamment le Parti radical, le Nouveau centre, et d’autres petite formations centristes.

Les deux premiers mandats ont désormais un nouveau titulaire, je l’évoquerai dans un second article, tandis que la succession pour le dernier mandat, le plus important, fait l’objet d’une procédure très rigoureuse.

L’enjeu politique est important.

Aux élections municipales de mars 2014, l’UDI a conquis de nombreuses villes. Aux européennes, elle a réussi à atteindre l’objectif fixé.

L’alliance des centristes de l’UDI et du MoDem est en effet parvenue à se maintenir au niveau de 10%, c’est l’audience du seul parti favorable ouvertement à l’idée européenne, et cela dans un contexte particulièrement difficile de scandales financiers et de crise économique qui encourage la démagogie et le populisme. C’est le seul parti, à l'exception du FN, qui ne s’est pas effondré dans ce scrutin : le Front de gauche, les écologistes, au-delà de l’UMP et du PS, ont en effet réduit leur audience électorale par rapport à 2009.

Il s’agit maintenant de poursuivre cette action de rassemblement dans un contexte encore moins favorable en raison de l’absence de leadership naturel dont seul Jean-Louis Borloo pouvait bénéficier. Le risque est évidemment un retour aux vieilles chapelles désunies. C’est pour cela que le conseil national de l’UDI réuni le 14 juin 2014 a adopté un code de bonne conduite où il est notamment dit : « Chaque candidat s’engage, une fois l’élection acquise, à poursuivre le travail de construction collective de l’UDI autour et sous l’autorité de celui qui aura été élu démocratiquement. ».

À court terme, les prochaines élections seront les élections sénatoriales du 28 septembre 2014 et les élections régionales et départementales prévues en décembre 2015 (initialement prévues en mars 2014), repoussées en raison de la réforme territoriale. Très soucieux de la décentralisation, les centristes qui comptent de nombreux élus locaux sont évidemment très concernés par cette réforme bâclée et autoritaire qui bouleverse sans préparation l’ensemble des strates administratives du pays.

En terme politique, l’alliance entre l’UDI et le MoDem est d’autant plus nécessaire que l’UMP est enlisée dans des difficultés financières et politiques. Ce n’est pas forcément facile car beaucoup de militants de l’UDI et beaucoup de militants du MoDem nourrissent encore de la suspicion mutuelle, les uns considérant que le MoDem a préempté l’UDI (notamment aux européennes) et les autres craignant un retour à une alliance molle et sans influence avec l’UMP.

C’est Yves Jégo, délégué général, qui a assuré la présidence de l’UDI par intérim du 6 avril au 25 juin 2014, date à laquelle il a annoncé sa candidature, laissant l’intérim à une présidence collégiale assurée par les autres responsables de l’UDI : Laurent Hénart et Jean-Christophe Lagarde (tous les deux secrétaires généraux sortants), Philippe Vigier et François Zocchetto (présidents des groupes parlementaires) et Hervé Morin (président du conseil national).

Calendrier pour l’élection du président de l’UDI

L’élection du nouveau président de l’UDI a effectivement fait l’objet d’une procédure très contraignante. Seuls les adhérents à jour de cotisation au 13 juillet 2014 peuvent voter (au 1er mai 2014 en cas de paiement en espèce, cela pour éviter les fraudes par afflux massifs). Les candidats devaient envoyer avant le 13 juillet 2014 en recommandé leur candidature avec 500 parrainages d’adhérents issus de dix fédérations différentes au moins. Après vérification des parrainages, la liste des candidatures validées sera publiée ce jeudi 31 juillet 2014.
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Le premier tour de l’élection a lieu du 7 au 14 octobre 2014 (vote par correspondance) dont les résultats seront proclamés le 19 octobre 2014. Un second tour éventuel est prévu du 30 octobre au 5 novembre 2014 avec proclamation des résultats le 9 novembre 2014. Un congrès convoqué le samedi 15 novembre 2014 officialisera la prise de fonction de la nouvelle équipe dirigeante.

Il y a eu six candidatures annoncées statutairement avant le 13 juillet 2014, dont une qui a été retirée entre temps. Elles seront confirmées (ou pas) le 31 juillet 2014 par la commission nationale d’arbitrage et de transparence chargée d’organiser le vote et d’en contrôler la régularité. Les voici (dans l'ordre chronologique des déclaations).

Jean-Christophe Fromantin (presque 52 ans), député-maire de Neuilly-sur-Seine

Chef d’entreprise et marathonien, Jean-Christophe Fromantin a défié le pouvoir sarkozyste dans le fief même du Président de la République de l’époque. Candidat malheureux aux législatives de juin 2007 contre Joëlle Ceccaldi-Raynaud (la suppléante de Nicolas Sarkozy), puis candidat nettement plus heureux aux municipales de Neuilly-sur-Seine en mars 2008 contre le porte-parole de l’Élysée David Martinon, qui a dû renoncer après des sondages catastrophiques. Jean-Christophe Fromantin a ainsi largement gagné la mairie de Neuilly-sur-Seine en mars 2008, réélu en mars 2014, s’est fait élire dans la foulée conseiller général des Hauts-de-Seine en mars 2011 puis député en juin 2012 avec l’investiture de l’UMP.

Plutôt indépendant, Jean-Christophe Fromantin a créé son propre parti, Territoires en mouvement, le 5 septembre 2011, puis a rejoint l’UDI. Il s’est prononcé en 2013 contre une alliance électorale avec le MoDem.

« Si je devais résumer en quelques mots mon état d’esprit et mon projet, je vous dirais que ma candidature est d’abord inspirée par la conviction que notre renouveau viendra des territoires et que notre mouvement doit rester le promoteur du principe de subsidiarité auquel il est culturellement attaché. Que la politique mérite de s’ouvrir à la société civile pour capter de nouveaux talents et faire preuve davantage d’engagement, de courage et de créativité pour réformer. Que nous devons porter des valeurs fortes de réconciliation, d’espérance et d’audace pour redonner un sens à la politique et un avenir à la France. » (1er juillet 2014)

Yves Jégo (53 ans), député-maire de Montereau et ancien secrétaire d’État

Sur LCI le 16 juillet 2014, le naturel est revenu un peu rapidement au galop dans la bouche d’Yves Jégo qui, dans un lapsus, a parlé de l’UMP au lieu de l’UDI : « On a une ambition claire d’une UMP large, ouverte à tous, tolérante, bienveillante. ». Car Yves Jégo, avant d’être un centriste et un radical, a été un militant RPR et un jeune député sarkozyste, mais un sarkozyste déçu.

Consultant en ressources humaines, collaborateur de deux présidents RPR de Conseil général, Xavier Dugoin (Essonne) et Jean-François Mancel (Oise), Yves Jégo a commencé son implantation électorale à Montereau en 1989, d’abord dans l’opposition, puis comme maire à partir de juin 1995. Secrétaire national du RPR puis de l’UMP durant a Présidence de Jacques Chirac, Yves Jégo a été élu député en juin 2002 et toujours réélu jusqu’à maintenant. Il faisait partie, avec Jean-François Copé et Christian Jacob, des trois jeunes députés RPR de Seine-et-Marne plein d’ambitions du début des années 2000. Arrivé tardivement au gouvernement après l’élection de Nicolas Sarkozy, il fut nommé Secrétaire d’État chargé de l’Outremer du 18 mars 2008 au 23 juin 2009, subissant les grandes grèves en Guadeloupe de février 2009.

Après son éviction du gouvernement, il a rejoint le Parti radical en juillet 2009 où Jean-Louis Borloo le propulsa à une vice-présidence. Il a renoncé à se présenter en interne pour la tête de liste UMP aux régionales de 2010 en Île-de-France face à Valérie Pécresse et Roger Karoutchi. Il fut néanmoins la tête de liste départementale pour la Seine-et-Marne. Après avoir quitté l’UMP en mai 2011, il a mené une liste aux sénatoriales du 25 septembre 2011, sans succès, concurrençant une autre liste centriste menée par Gérard Ruffin (ex-UDF).

Sa candidature à la présidence de l’UDI s’est placée en association avec une ancienne ministre sarkozyste, Chantal Jouanno (45 ans), énarque dans le corps préfectoral et ancienne championne de karaté. Elle a collaboré avec Nicolas Sarkozy au Ministère de l’Intérieur puis à la présidence du Conseil général des Hauts-de-Seine. Elle fut nommée présidente de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) le 6 février 2008 puis entra au gouvernement, comme Secrétaire d’État chargé de l’Écologie du 21 janvier 2009 au 13 novembre 2010 et Ministre des Sports du 14 novembre 2010 au 26 septembre 2011. Elle renonça à son portefeuille ministériel pour se faire élire sénatrice UMP de Paris le 25 septembre 2011. Très réservée sur la campagne sécuritaire de Nicolas Sarkozy au printemps 2012, elle a rejoint l’UDI lors de sa création le 21 octobre 2012 en en devenant une vice-présidente.

« Pour vous, nous bâtirons une UDI indépendante qui ne se soumettra jamais à aucune autorité extérieure. Pour vous, nous bâtirons une UDI non sectaire capable de s'ouvrir à tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans l'offre politique socialiste ou conservatrice. Pour vous, nous bâtirons une UDI qui privilégie la collégialité et le partage des responsabilités. Pour vous, nous bâtirons une UDI où les adhérents décideront démocratiquement du projet comme des candidats et ce lors de toutes les élections. » (29 juin 2014)

Hervé Morin (presque 53 ans), député et ancien Ministre de la Défense

Hervé Morin est, avec Jean-Christophe Lagarde, l’un des deux seuls candidats à l’ADN centriste, en ce sens qu’ils se sont engagés en politique dans ce courant politique et n’en ont jamais dévié, au contraire des autres candidats arrivés tardivement au centrisme.

Administrateur des services de l’Assemblée Nationale, collaborateur de François Léotard au Ministère de la Défense, Hervé Morin est conseiller général de l’Eure depuis le 29 mars 1992 et maire d’Épaignes depuis le 19 juin 1995. Il fut élu député le 30 novembre 1998 pour la succession de Ladislas Poniatowski élu au Sénat, et est réélu jusqu’à maintenant. Entre 2002 et 2007, il fut élu contre Maurice Leroy à la présidence du groupe parlementaire UDF pour affirmer l’autonomie des députés UDF face à l’UMP et fut porte-parole du candidat François Bayrou. Mais après l’élection présidentielle de 2007, négociant son entrée au gouvernement, il s’éloigna de François Bayrou et créa le Nouveau centre le 29 mai 2007 qu’il préside. Il fut nommé Ministre de la Défense du 18 mai 2007 au 13 novembre 2010, puis renonça le 16 février 2012 à se présenter à l’élection présidentielle de 2012 après des sondages catastrophiques.

« A la crise économique, fruit de trente ans de déclin de notre compétitivité et de politiques qui ont produit le chômage de masse nous devons proposer le chemin de la liberté, de la responsabilité et de la régulation. Pour nos enfants et pour l’emploi, nous devons miser sur le développement durable et la croissance verte. » (27 juin 2014)

Emmanuel Pasco-Viel (27 ans), étudiant

Jeune lyonnais, Emmanuel Pasco-Viel a voulu se présenter à la présidence de l’UDI pour témoigner et apporter ses idées au débat. Les jours prochains diront s’il a obtenu les 500 parrainages nécessaires pour continuer sa petite aventure. Il a terminé une thèse en biologie et prépare un master à l’École Normale et ne veut surtout pas être un salarié de la politique : « Ne pas vouloir faire carrière en politique. Il ne faut pas aller de poste en poste. ». Il s’est engagé en politique en 2012 auprès de Corinne Lepage dont il fut un candidat aux législatives de juin 2012, puis a rejoint l’UDI.

« Certains diront que ce n'est pas la peine de rajouter de l'huile sur le feu, ou que je n'ai aucune légitimité, mais je pense au contraire qu'une candidature différente, portée par un "simple militant" (avec un peu d'expérience tout de même) mais basée sur un projet fort et avec des orientations claires, ne peut que favoriser l'émergence du débat d'idées au sein de notre famille politique, car il ne faut évidemment pas que cette élection ne soit qu'une bataille de personnes. » (28 juin 2014)

Jean-Christophe Lagarde (46 ans), député-maire de Drancy

Engagé au Centre des démocrates sociaux dès 1989, Jean-Christophe Lagarde a labouré une terre communiste depuis plus d’un demi-siècle en se faisant élire conseiller municipal d’opposition en mars 1989 puis en juin 1995 (tête de liste, il avait réussi à mettre en ballottage le vieux maire sortant). En mars 1993, il est même éliminé du second tour des législatives pour un duel entre un candidat communiste et un candidat du FN. Très politique, président des Jeunes démocrates puis des jeunes de l’UDF de 1996 à 2001, il s’est investi très tôt dans l’appareil centriste. Son travail sur le terrain a porté ses fruits au début des années 2000 : conseiller régional d’Île-de-France en mars 1998, il se fit élire avec un très bon score maire de Drancy en mars 2001, gagnant parallèlement un mandat de conseiller général de Seine-Saint-Denis au même moment. Assez logiquement, il a conquis la circonscription en juin 2002, et s’est fait réélire député et maire jusqu’à maintenant, avec des scores toujours élogieux.

Vice-Président de l’Assemblée Nationale en 2006 puis en 2010, Jean-Christophe Lagarde fut l’un des soutiens de la candidature de François Bayrou en 2007 puis a rejoint le Nouveau centre dont il fut président exécutif le 17 mai 2008 jusqu’au 10 juillet 2012 où il a fondé sa propre formation politique, Force européenne démocrate, pour se consacrer à la création de l’UDI quelques mois plus tard en évitant que sa rivalité avec Hervé Morin n’ait interagi dans la reconstruction du centre. En novembre 2010, il faisait partie des "ministrables" qui ont finalement été évincés par Nicolas Sarkozy.

« Il y aura en effet dans cette élection deux visions différentes de ce que doit être l’UDI. La vision traditionnelle du centre qui se réduit, se résout à n’être qu’un parti d’accompagnement, d’appoint, qui porte de bonnes idées mais qui ne se donne ni l’ambition, ni les moyens de conquérir les responsabilités pour les mettre en œuvre. Cette vision réduit le centre à n’être qu’un acteur de seconde zone. Cette vision fait souvent de nous les bons ouvriers d’une politique qui n’est pas la nôtre. Cette vision permet ou fait miroiter des carrières ministérielles mais nous empêche de transformer la France et de la faire réussir.
La vision que je porte est différente. Je vous propose de construire un parti dont l’objectif est de conquérir le pouvoir afin de mettre en œuvre nos idées, notre projet. Pour cela, il nous faut bâtir un véritable parti populaire organisé, des militants formés, des élus locaux et des cadres écoutés et mis en réseau pour décupler leurs forces. Pour faire de l’UDI une véritable force, nous devons bien plus nous appuyer sur nos maires, nos élus municipaux, sur nos futurs conseillers départementaux et régionaux, nos élus d’opposition qui devraient être soutenus et aidés. » (5 juillet 2014)

Jean Arthuis (69 ans), député européen et ancien Ministre de l’Économie et des Finances

Expert-comptable, avant tout sénateur (du 3 octobre 1983 au 30 juin 2014), Jean Arthuis a présidé le groupe centriste au Sénat de 1998 à 2002 puis la stratégique commission des finances du Sénat du 18 juillet 2002 au 6 octobre 2011. Élu local (il a présidé le Conseil général de la Mayenne de mars 1992 à juin 2014), il a participé plusieurs fois à l’action gouvernementale dans les secteurs de l’économie et des finances qu’il connaît bien : Secrétaire d’État à l’Emploi puis à la Consommation du 20 mars 1986 au 10 mai 1988, puis Ministre du Développement économique et du Plan du 18 mai 1995 au 26 août 1995 et enfin, Ministre de l’Économie et des Finances du 26 août 1995 au 2 juin 1997 après le renvoi d’Alain Madelin.
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« Par ma candidature, j’entends défendre l’unité de notre parti et préparer la fusion des composantes. Ce mouvement général répond également à l’urgence d’associer pleinement les nombreux "adhérents directs" qui nous ont rejoints. Il importe de respecter les différents courants philosophiques qui enrichissent notre rassemblement mais à l’intérieur d’une maison unique et d’un système de financement unifié. » (4 juillet 2014)

Au printemps 2014, Jean Arthuis a décidé de s’investir dans le domaine européen en prenant la tête de la liste centriste dans le grand Ouest, réalisant le 25 mai 2014 le meilleur score national (12,3%). Devenu député européen, il a été élu le 7 juillet 2014 président de la commission des budgets au Parlement Européen, une responsabilité qui l’a fait renoncer à sa candidature à la présidence de l’UDI trois jours plus tard pour ne se consacrer qu’à son seul mandat européen.

Il avait exprimé son désir de ne pas faire de son parti une machine présidentielle : « Si nous voulons assurer la réussite de notre parti, son président n’a pas vocation à promouvoir sa candidature à la Présidence de la République. Il s’agit de rompre avec une pratique qui a transformé les partis politiques en instruments de promotion personnelle, avec tous les phénomènes d’écurie, de cour et de clan. ». Si, de tous les candidats, Jean Arthuis était sans doute le plus compétent et expérimenté en matière politique et économique, son âge ne pouvait de toute façon pas faire de lui l’homme d’avenir du centre.


Car l’avenir du centre passe par cette élection interne

Cinq, ou plutôt quatre, candidats, donc (la candidature d’Emmanuel Pasco-Viel, même si elle est confirmée ce 31 juillet 2014, n’a aucune chance d’aboutir à l’élection), pour l’avenir de l’UDI. Chaque candidat joue son propre destin au travers le destin collectif.

La chance de l’UDI est de se retrouver en mesure de proposer aux Français une véritable force de propositions, peut-être la plus fiable des forces républicaines si l’UMP ne se remet de son prochain congrès, pour s’opposer au gouvernement socialiste actuel.

L’une des difficultés de l’UDI, c’est que la vie politique tourne autour de l’élection présidentielle. Or, pour 2017, deux seules personnalités centristes avaient la crédibilité suffisante pour une candidature présidentielle : Jean-Louis Borloo, qui s’est retiré de la politique, et François Bayrou, dont une quatrième candidature ne lui serait peut-être pas profitable.

Sauf grand bouleversement d’ici deux ans, il est donc très probable qu’aucun responsable centriste ne puisse atteindre le second tour de l’élection présidentielle de 2017, et, en cas d’absence de François Bayrou, il est très probable que s’il y a un candidat centriste, celui-ci fasse un score très inférieur aux attentes d’un parti comme l’UDI (un peu comme Eva Joly pour les écologistes en 2012).

Toute la période qui s’annonce va donc amener l’UDI à se poser deux questions sur les personnes.

D’une part, préfigurer une alliance plus large de tous les républicains modérés (au sens du début de la IIIe République), qui pourrait aller d’Alain Juppé à François Bayrou en passant par des personnalités comme François Fillon, François Baroin, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet entre autres, avec un accord de soutien d’une candidature commune dès le premier tour pour faire face à la fois au PS et au FN et s’assurer une place au second tour.

D’autre part, préparer une personnalité centriste prête à se présenter de façon crédible à l’élection présidentielle suivante, à savoir celle de 2022. Car c’est bien cette élection qui se joue dans ces élections internes à l’UDI. Il faut pour cela faire sortir une personnalité encore jeune, expérimentée, et capable sur le plan politique et électoral.

En ce sens, la candidature de Jean-Christophe Lagarde à la présidence de l’UDI, le seul qui parle de Centre conquérant, répond à ce double enjeu : capacité à s’unir dès le premier tour en 2017, capacité à préparer une candidature centriste sérieuse pour 2022, de manière dynamique et efficace.

Dans la seconde partie, j’évoquerai les deux autres héritages de Jean-Louis Borloo.

Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (30 juillet 2014)
http://www.rakotoarison.eu

Pour aller plus loin :
Jean-Louis Borloo.
François Bayrou.
L’alliance UDI-MoDem.
La création de l’UDI.
La famille centriste.
Les listes centristes aux européennes de 2014.
Résultats des européennes de 2014.
Jean-Christophe Lagarde.
Hervé Morin.
Le Nouveau centre.
Laurent Hénart.
Rama Yade.
Candidature de Jean-Christophe Lagarde.
Candidature d’Yves Jégo.
Candidature d’Hervé Morin.
Candidature de Jean-Christophe Fromantin.
Candidature d’Emmanuel Pasco-Viel.
Ex-candidature de Jean Arthuis.

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