Magazine Côté Femmes

Eté

Par Gentlemanw

Avec un bon livre en main  "la femme au carnet rouge" , une lecture délicieuse, pleine de tendresse et de bonheur, je prends un peu de recul, une grande respiration sur l'été, pour gonfler mon corps des instants de l'été.

Calmement, avec un coin de pensées sur les derniers mois, des doutes et des douleurs, je regarde plutôt l'avenir, je pense à elle, fort, très fort. Contrairement aux héros de livres, plus encore aux héroines des films, il n'est pas si facile de changer de vie, de sauter le pas, de vivre autrement un beau rêve. Le train n'est pas encore en gare, je n'ai pas ma valise, j'ai raté l'heure, le wagon est plein inaccessible, ou peut-être je n'ose pas.

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Alors, je me replonge dans l'imaginaire d'un écrivain, dans cette bulle rassurante qui donne une caresse à mes méininges, happé par les voyelles et les consonnes, consentant dans cet échange. La lecture est un acte de réception, de mots, de paragraphes, d'une histoire, écrit souvent égoistement par un écrivain, plus ou moins inspiré, pour lui, un peu parfois pour nous. Mais si le lecteur ne rentre pas, ne colle pas aux premiers signes, même avec toute sa force, avec toute sa résistance à l'effort de lire, il ne peut saisir le sens du livre. Un véritable échange naît entre les pages et les yeux, entre les virgules et les neurones, chaque souffle passe de l'un à l'autre.

Un souffle de vent d'été qui tourne la page du livre, là sur la plage, le même qui me sort de ma bulle pour pousser cette jupe courte devant mes yeux. Malin, cet air qui ne peut lire mais qui rentrerait volontiers comme un trait d'union entre la réalité et les jupes légères de l'héroine, me narguant de savoir si je rêve, si je dors, si je vis, entre les pages.

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Exercices de mode très inspirées de la superbe Zeina

Blog http://styleselonzeina.wordpress.com/

Heureusement, il y a dans l'air, entre deux particules invisibles, des bonus, des souvenirs en construction, des émotions volatiles, car chaque passante, là dans ce parc, laisse une trace de son odeur. Plus encore, ses parfums si doux, si délicats !

Et je lis, croquant ce macaron léger, sans calorie, pour l'ajouter à cette femme de mots, pour au passage penser plus fort encore à celle que j'attends de serrer dans mes bras. Une petite robe noire, une jupe noire pour me rappeler ce lien réel et irréel, est-elle en route pour que nous nous retrouvions, je pense à elle. Son parfum, ma mémoire, cette parenthèse entre deux pages, ce soleil qui entre deux nuages m'éblouit, sa chaleur sur mon épaule, le bonheur de la savoir bientôt présente.

Une pause, le livre sur les genoux, un regard sur les enfants qui piaillent, sur les glaces qui coulent, sur les arbres froissés par le vent, le bruit des feuilles, des silhouettes, des femmes, un peu moins d'hommes, des poussettes, des sacs à dos, des appareils-photos et toujours les même poses, les clichés touristiques. Elles passent, discutent, s'arrêtent pour ouvrir leur sac à main, pour noter quelques mots, pour trouver une chaise libre, pour attendre une amie, leur homme.

Douce parenthèse, avant de succomber encore aux mots, avec l'ultime envie de connaître la fin de ce livre, de croire en la pirouette finale, d'espérer que le livre et sa bulle ne se finissent jamais. 

Son parfum plus présent, un bisous dans le cou, c'est elle. Réelle, bien réelle, une autre bulle s'ouvre juste sur nous.

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Nylonement


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