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Lettre à une petite fille

Publié le 12 juin 2007 par Joëlle Sacré
Missing imageJe n’ai plus l’âge d’être mère. Je n’ai pas encore l’âge d’être grand-mère. Pourtant ce 26 avril 2007, j’ai fait l’intime connaissance d’une toute petite tête brune à peine sortie de l’œuf, qui fera désormais partie de ma vie de femme.

Peu importe qui elle est, peu importe qui elle sera, elle est là, déjà si présente auprès de moi. Prendre cet enfant de quelques heures dans mes bras et le regarder, capter son regard, lui parler comme à un être qui connaît la vie alors qu’il est vierge de toute perception, de toute parole, de toute sensation. Quels instants émouvants que de participer à ses premiers moments sur cette terre qu’il devra apprivoiser ainsi que nous, ses proches. Des gestes maladroits, aussi maladroits que la maladresse de cette femme en devenir qui tente déjà de relever la tête comme pour mieux cerner l’environnement qui sera désormais le sien. Une crainte de ne pas être à la hauteur, moi si grande face à ce petit bout mais finalement aussi petite que lui dans cette relation à deux. Apprendre à se connaître, à se reconnaître, à se découvrir, à s’aimer.

Il est facile pour l’adulte que nous sommes d’affectionner un tout petit, cela nous renvoie à l’histoire de l’enfant que nous avons été, de l’enfant que nous avons élevé, de l’enfant que nous avions rêvé, de l’enfant que nous ne sommes plus, de l’enfant que nous n’avons plus, de l’enfant que nous n’avons pas eu. Il est difficile pour ce petit être d’adopter le monde de l’adulte qui lui tend les bras sans même lui demander son avis. Je ne suis ni sa mère, ni sa grand-mère, juste une amie, un soutien, un bâton sur lequel se reposer en cas de problème.

J’espère que notre chemin sera paisible, rassurant, instructif, riche de vie et d’amour. Une rencontre de deux personnes que rien ne disposait à se rencontrer mais maintenant désireuses de marcher main dans la main sur la route de l’avenir.
Je nous souhaite beaucoup de plaisir tout au long de cette balade, qu’elle soit la plus longue possible et sans cesse pleine de découvertes enrichissantes pour toi comme pour moi. Sois toi, je serai moi, nous serons nous et tu deviendras la femme que j’aimerais admirer quand moi je serai une vieille dame aux cheveux gris.


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