INTERNATIONAL > Israël-Gaza : 72h chrono…

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Photo ©Mahmud Hams I AFP

Les armes se sont tues hier après un mois de guerre dans la bande de Gaza, à la faveur d’un cessez-le-feu accepté par Israël et le Hamas.
Premier cessez-le-feu de la guerre meurtrière israélo-palestinienne (1 900 morts) qui semble respecté entre les deux parties. Consenti lundi soir par la médiation égyptienne, il est entré en vigueur à 8 h (heure française) hier matin, pour 72 heures normalement. Toutes les trêves précédentes avaient volé en éclats. Mais le retrait des soldats israéliens, effectif dès hier matin, devrait favoriser le respect de ce nouveau cessez-le-feu ; compromis fragile au regard des armées respectives qui précisent qu’elle riposterait "à toute attaque".Les secours, qui ont pu accéder à des zones bloquées par les combats, redoutent la découverte de nouveaux corps, qui alourdirait tragiquement un bilan humain exorbitant : 1 867 Palestiniens tués, dont 408 enfants et adolescents.
En voitures, en charrettes, des milliers de Palestiniens sont retournés chez eux, pour constater les dégâts causés par les bombes. Ils accusent désormais le choc de la dévastation. Dans le secteur de Beit Hanoun (nord), Rafat al-Masri, père de cinq enfants, n’a retrouvé que des ruines. "J’ai travaillé 40 ans pour cette maison. Elle est complètement détruite. Il ne reste rien, plus de murs, plus de cuisine. Tout est démoli." Depuis le début des affrontements, la guerre a coûté environ $6 milliards de dégâts directs, mais l’addition pourrait être plus lourde, selon le vice-ministre palestinien de l’Économie Tayssir Amro.
La nuit précédant le cessez-le-feu a été très calme, même si les belligérants se sont livrés à une démonstration de force dans les dernières minutes avant la trêve. Les combattants palestiniens ont lancé 16 roquettes vers Israël, tandis que l’aviation israélienne menait cinq raids, sans faire de blessés. L‘armée israélienne dit avoir achevé dans la nuit de lundi à mardi sa mission de destruction de tunnels et affirme avoir tué environ "900 terroristes" en un mois. Après une troisième attaque meurtrière sur une école de l’Onu, les Occidentaux durcissent le ton face à Tel Aviv pour mettre fin au carnage. "De plus amples négociations" doivent avoir lieu prochainement, a annoncé un responsable égyptien. Alors que la délégation palestinienne est arrivée samedi soir, la délégation israélienne, elle, est attendue.
La tâche des diplomates s’annonce ardue, au regard de la défiance des deux parties. Le Hamas réclame la levée du blocus israélien qui étouffe l’économie du territoire. Si le blocus est maintenu, les Gazaouis ne tarderont pas à reconstruire des tunnels. La délégation palestinienne, composée de représentants des organismes terroristes Hamas et Jihad islamique s’est entendue dimanche au Caire sur une série d’autres exigences : ouverture des points de passage aux frontières, élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 milles nautiques et libération de prisonniers palestiniens. Israël quant à lui, martèle son impératif de sécurité. Une récente exigence s’annonce comme un obstacle considérable : la reconstruction de la bande de Gaza liée à sa démilitarisation.FG