X-Files // Saison 4. Episodes 5 et 6. The Field Where I Died / Sanguinarium.
Je pense que l’on peut dire que le retour de Glen Morgan et James Wong était une brillante idée. Et « The Field Where I Died » était
une très bonne idée lui aussi. Mais ce qui fait le succès de cet épisode c’est bien évidemment qui se permet de mettre au centre de son histoire le passé et l’histoire de Mulder. Ce dernier n’est
pas souvent le personnage que X-Files a tendance à mettre en avant. Scully lui est largement préférée, notamment pour toutes ces questions d’histoires des personnages. Tout ce
que cet épisode tente aussi de nous faire comprendre c’est que toute cette histoire de vie passée et de l’expérience que l’on peut en vivre pourrait bien exister. Une série policière entière
avait été créée au travers de cette théorie (Past Life, 2007, FOX, avec Kelli Giddish). C’était d’ailleurs une catastrophe car la série partait
dans tous les sens sans vraiment savoir où aller mais peu importe, « The Field Where I Died » est loin d’être un mauvais épisode. Au contraire, il fait partie des très
bons de la saison, notamment car il exploite très bien l’univers de la série et cette sorte de montée en puissance visuelle que l’on nous offre depuis le début de la saison. La thématique de la
saison 4 est clairement la mort et l’on retrouve ce sujet à nouveau avec cet épisode.
L’épisode se sert des personnages pour créer un environnement intriguant mais aussi des décors pour faire en sorte de changer un peu d’air les personnages. Je ne me souvenais pas de cet épisode
mais le constat est pourtant bel et bien là : c’est un épisode très fort, émotionnellement parlant. Rob Bowman a fait un brillant travail de réalisation. Surtout quand il s’agit
de nous mettre face à Melissa Rydell Ephesian. Incarnée par Kristen Cloke (Millenium) cette femme est vraiment excellente. Cette scène dans le champ par exemple
avec Mulder était une scène étonnante, qui sort du lot et qui nous rappelle encore une fois « Home », un autre de ces brillants épisodes de la saison 4 qui est
également écrit par les mêmes scénaristes. Ces deux épisodes se ressemblent énormément et pourtant ils ne portent pas du tout les mêmes symboles d’un point de vue purement horrifique. Dès
l’introduction cet épisode veut tout de suite nous faire comprendre que ce que l’on va avoir est très psychologique, très incarné alors que avec « Home » on sait pertinemment que
l’horreur que l’on allait voir était légèrement différente, plus sanguinolente dirons nous. Ou en tout cas un peu moins calme et voluptueuse que ce que l’on peut voir ici.
Je vais m’expliquer. Si X-Files bénéficie des talents de mise en scène de Kim Manners (mon réalisateur préféré de la série), le scénario est aussi abracadabrantesque que terriblement long et étiré. On a l’impression que cet épisode n’a été fait que pour créer des scènes terrifiantes, ni plus ni moins. Il n’y a donc pas grand chose dans l’enquête de la semaine qui parvient à nous offrir un spectacle plus passionnant. Surtout que cet épisode est de toute façon détesté de bon nombre de gens et je peux le comprendre. J’ai toujours adoré les épisodes de X-Files où l’on nous plongeait dans des univers terrifiants, gores et où le maître mot était la surprise qui donne envie de se cacher les yeux. Pour le coup, on va en avoir dans cet épisode, entre toutes ces chirurgies qui vont mal se terminer : l’aspirateur à graisse que le chirurgien va trop utiliser jusqu’au sang, l’acide sur le visage de la patience, la femme qui se fait polir les dents à la roulette, etc. Que des choses de genre là qui tentent de donner un genre à la série. Sauf que ce n’est pas ce que j’avais envie de voir dans X-Files. C’était assez honteux dans le sens où le scénario est tout simplement raté.
Ce qui sauve cet épisode c’est sa mise en scène qui parvient à donner à des scènes très mauvaises, qui prêtent plus à rire qu’autre chose, un arrière goût d’horreur efficace. C’est en tout cas ce que j’ai pu ressentir et cela m’a fait vraiment plaisir. Par ailleurs, je me souviens de cet épisode notamment car le Dr. Jack Franklin qui se découpe le visage c’était tout de même quelque chose de sacrément gore. Mais dans le bon sens du terme. Cela fait son petit effet en tout cas. Richard Beymer qui incarne ce personnage avait déjà côtoyé David Duchovny dans Twin Peaks (pour les connaisseurs) et puis le nom du docteur semble être une référence de mauvais goût à Frankenstein. Mais cet épisode est surtout mauvais car ce n’est qu’un enchainement de vignette avec une fin tout aussi ratée. On n’arrête pas le méchant mais il n’y a pas vraiment de conclusion à proprement parler. On a l’impression que c’était un double épisode qui a été amputé de sa seconde partie (sauf qu’il n’y avait pas du tout de quoi faire un double épisode avec la matière que les scénaristes avaient sous le coude). Difficile d’apprécier cet épisode qui est à mes yeux l’épisode le plus raté de toute la saison 4 (et il entre en compétition avec un épisode de la saison 3 que je déteste tout autant - comme beaucoup de fans d’ailleurs : Teso Dos Bichos -).
Note : 8.5/10 et 2/10. En bref, quand le meilleur côtoie le pire.