Magazine Culture

Critique Ciné : Lucy, t'encombres pas de souvenirs

Publié le 08 août 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

324245.jpg

Lucy // De Luc Besson. Avec Scarlett Johansson, Morgan Freeman et Min-sik Choi.


Luc Besson est un réalisateur et scénariste décrié. Il a fait des films merveilleux (The Lady, Le Cinquième Elément, Nikita, Leon, Le Grand Bleu) et des navets (Jeanne d’Arc, 3 Days to Kill, Taxi). Mais c’est aussi un grand producteur qui a pour mot d’ordre le divertissement. Il a produit et créé des tas de films d’action et certaines franchises à succès comme Le Transporteur ou encore Taken. Quoi qu’il en soit, Luc Besson fait rentrer de l’argent dans le cinéma français. Peu importe sa qualité. Cependant, Luc Besson le réalisateur s’est fait assez discret ces dernières années entre son très bon The Lady, un biopic certes académique mais soigné et puis son sympathique et divertissant Malavita au casting en or. Cette année, il revient au divertissement pur, associé à de la science fiction et une histoire truffée de clins d’oeil à son propre cinéma. Lucy ne paye pas mine et je dois avouer que je ne savais pas du tout quoi en attendre si ce n’est que la bande annonce m’avait intrigué. Luc Besson reprenant ici une formule très classique (les chinois, la fille qu’il faut sauver, des courses de voiture, etc.). Mais le scénario s’agrémente par la même occasion de scènes qui ne semblent pas toujours avec de sens. Luc Besson tente alors de faire du Terrence Malick.
A la suite de circonstances indépendantes de sa volonté, une jeune étudiante voit ses capacités intellectuelles se développer à l’infini. Elle « colonise » son cerveau, et acquiert des pouvoirs illimités.
Enfin, c’est ce que l’on ressent au premier abord quand Lucy nous abreuve de ces scènes tout droit tirées de documentaires Discovery Channel. Peu importe, le résultat est pourtant bel et bien présent. Mais ce qui fait la force de ces scènes ce ne sont pas forcément les scènes en elle-même mais plutôt le découpage du film et la manière dont tout cela est monté. L’une des scènes les plus intéressantes est au début du film où cette panthère se rapproche petit à petit de sa proie pendant que l’on voit Lucy se faire harponner par les chinois et emmener dans la chambre du grand méchant du film. Scarlett Johansson (Under the Skin) semble adorer la science fiction cette année. Après Her et Under the Skin, elle se retrouve dans un film expérimental de Luc Besson qui parle aussi de science fiction. Elle a fait fort. Le rôle de Lucy est très proche de ce que l’on peut attendre du cinéma de Luc Besson qui a souvent su mettre des femmes en avant (Nikita, Le Cinquième Elément, Jeanne d’Arc, The Lady), et des femmes fortes qui vont ou veulent faire bouger les choses. Lucy s’inscrit donc dans cette lignée. Si j’ai tendance à être souvent méfiant vis-à-vis de Luc Besson (notamment par rapport à ce qu’il produit ou écrit), ici il parvient à me surprendre.
C’est du cinéma simple, des scènes d’action comme on pouvait s’y attendre, un scénario qui part de peu de choses et puis finalement se termine en gros procédé ésotérique sur la création de l’homme et les croyances scientifiques de celui-ci (le fait que l’on ait tout quantifié en nombres et en lettres alors que le temps est la définition…bla, bla, bla). Le seul problème de ce film ce sont finalement ses 10 derniers pour-cent (si l’on suit les pourcents à l’écran). Le film va beaucoup trop loin et n’est malheureusement pas suffisamment fort pour supporter toute cette ambition qu’il y a derrière. Je comprends ce que Luc Besson veut faire mais son film aurait dû être encore plus alambiqué et peut-être plus ésotérique dès le départ pour que l’on ait envie de croire à ce précepte. Mais malgré tous les problèmes de Lucy, j’ai pris mon pied les 90% restants. Notamment car l’on retrouve l’humour Besson et je dois avouer que c’est quelque chose que j’aime bien, une Scarlett Johansson efficace sans être brillante (elle manquait un peu de kung-fu) et puis une scène de course poursuite magnifique. Je n’oublie pas non plus la bande originale qui est tout aussi merveilleuse. Eric Serra (qui s’est déjà occupé de la musique de Nikita, Le Grand Bleu, Leon, Le Cinquième Elément, etc.) m’en a mis plein les oreilles.
Note : 7/10. En bref, dommage que la fin soit aussi ratée. Le film va malheureusement au delà de ses capacités et c’est dommage.


Retour à La Une de Logo Paperblog