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Acores : Entre baleines et volcan

Publié le 10 août 2014 par Didier @PAPOLEMO

ACORES : Entre baleines &; volcan

Rêves de gamin pour beaucoup d’entre nous, aller à la rencontre des dauphins en pleine mer, plutôt que dans des marinas absurdes, me démangeait depuis longtemps…Mais cette fois vu du dessus !

Car en effet, pour moi ce ne fût pas une première, puisque j’ai déjà eu l’occasion de croiser plusieurs fois des dauphins lors de plongées, en Mer rouge notamment, mais vu du dessous ! Rien à voir donc avec la plongée bouteille qui reste évidemment de loin ma préférence.

La différence, c’est que là il y en a beaucoup, de différentes espèces et que l’on peut s’immerger doucement avec eux, entourés de spécialistes. Mais tout cela se fait dans des règles très strictes dont je vais parler.

Les Acores…..

Ce  chapelet  d’iles au large du Portugal est un petit paradis sauvage… La nature est omniprésente. Le vert des champs de maïs et les hortensias bleus et blancs contrastent avec le côté sombre des roches volcaniques.

Ici pas de plage de sable, mais des piscines naturelles.

ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan

On y trouve aussi les fameuses vignes classés au Patrimoine mondial de l’Unesco : ces vignobles uniques au monde, sont constitués de parcelles entourées de murs en pierres volcaniques, construits à la main par les habitants.

Ces murs permettent de conserver la chaleur du soleil pendant la nuit : la vigne produit ainsi en abondance des grappes de raisin d'une qualité rare dont les fruits donnent un excellent vin : le célèbre « Verdelho do Pico », vin blanc liquoreux qui était très prisé par les tsars de Russie et le Vatican.

ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan

Bien sûr, il y a aussi des vaches, des chevaux, mais surtout on y vient pour observer une des plus grandes concentrations de cétacés au monde  : 26 espèces sont présentes dans les eaux de l’atlantique, dont 24 ont pu jusqu’alors être observées et photographiées : baleines à bosses, baleines franches, cachalots, dauphins bleus et blancs, tachetés, globicéphale, rorquals bleus, ...

Donc pendant une semaine je me suis rendu dans l’archipel des Acores au large du Portugal, bien connu des météorologues, avec le fameux « anticyclone » et plus particulièrement sur l’ile de Pico, dans le charmant village Lajes Do Pico.

ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan

Une petite île volcanique de 40 kms sur 10, peuplée de 15 000 habitants environ, ou trône le volcan PICO qui culmine à 2381 m

C'est à cet endroit que se trouve le plus grand tunnel de lave aux Acores (5,5 kms) que j'ai visité en partie : on a peine à croire que cette lave, dorénavant solidifiée, s'écoulait, telle une rivière, à une vitesse impressionnante : certaines traces sont si nettes, si lisses, qu'on croirait une intervention humaine !

ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan

C’est dans ce petit coin très tranquille, un véritable havre de paix, que se trouve notamment le centre « espace talassa » à ne pas confondre avec un centre de « Thalasso ! » rien à voir !

Ce centre dirigé par un Français Serge Viavelle, passionné d’écologie, organise des sorties en mer très encadrées afin de respecter les animaux et permet ainsi croiser beaucoup d’espèces de dauphins, cachalots et baleines.

Journée type :

  • 1er jour : briefing très précis sur la façon d'approcher les cétacés
  • Pas plus de 2 personnes à la fois dans l'eau
  • Se laisser glisser dans l'eau, et ne surtout pas faire de "splasshhh !" afin d'éviter de les effrayer.
  • Interdiction d'approcher les baleines à moins de 150 m.

A première vue, cela peut paraître une contrainte, mais cet uniquement à ce prix que l'observation restera possible : la vie des cétacés est ainsi préservée. Et cela me convenait parfaitement !

Le repérage et l'approche

Bien évidemment, l’océan est si vaste, qu’il est presque impossible de tomber du 1er coup sur les cétacés. Tout se passe à terre : à la vigie de Queimada, en fait une ancienne tour de guet construite en 1939, destiné à repérer les baleines, un observateur scrute l’horizon à l’aide de puissantes jumelles.

Jugez par vous même : 80 kms d’est en ouest et 35 kms du nord au sud sur un rayon de 200 degrés !!

Une fois la bête repérée, le guetteur contact le bateau par radio, qui se rend immédiatement sur les lieux : ce sont d'imposantes embarcations de type « zodiac » sur lesquels 8 personnes embarquent, accompagnées d’un capitaine et d’un guide. La vitesse de pointe est impressionnante ; et il y a intérêt à bien s’accrocher, car çà tape dur,sur une mer souvent agitée : mon dos s’en souvient encore !

Une fois sur zone, le capitaine dirige le bateau de façon à croiser la route des dauphins : On s’équipe, et on se tient prêt. Mais comme ces sympathiques mammifères n’en font souvent qu’à leur tête, on change souvent de côté pour se mettre à l’eau : Les « leffffttt » « Riiigghht » du capitaine se succèdent à parfois à un rythme effréné, tel un commando militaire en pleine action ! Mais tout cela est tellement drôle !

Lorsqu’on entend le « go, go, go ! » on se laisse glisser dans l’eau par 2 : les dauphins sont au rendez-vous, sous l’eau. La rencontre est furtive, mais magnifique !

Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !
Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !

Grand dauphin, globicéphales, ...Quel spectacle !

La chasse à la baleine

Peu de personnes le savent, mais Lajes Do Pico fût un centre de pêche à la baleine très important jusqu’en 1987, date à la quelle celle-ci fût totalement interdite. Dans le village subsiste encore des traces de cette époque révolue.

On s’en rend compte notamment lors de la visite du musée de la baleine (en fait l’ancienne usine baleinière), qui a conservé bon nombre d’objets : harpons, canot parfaitement conservé, objets en os de baleine, cordages, radio, etc…

Pour avoir une idée bien précise du déroulement d ‘une journée de chasse, il faut aller voir le film tourné en 1970 dans ce musée, relatant une véritable sortie : vraiment impressionnant !

ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan
ACORES : Entre baleines &; volcan

Prêt pour le combat ? En voici un résumé :

Le matin de bonne heure, le guetteur se rend à son poste d’observation : pendant ce temps, le coiffeur coupe les cheveux d’un villageois, on joue à la pétanque, on discute autour d’un verre, le paysan s’affère dans son champ, les enfants jouent, bref, chacun vaque à ses occupations, la vie d’un village quoi !

Soudain, à l’horizon, un jet d’eau provoqué par le souffle d’un cachalot jaillit de la mer :  le guetteur a repéré sa proie : l’alerte est donnée, une fusée éclairante est envoyée.

Tout le village se met en branle, et chacun prend ses jambes à son coup, en direction du garage à bateau. Mis immédiatement à l’eau, il est dans un 1er temps remorqué par un petit bateau à moteur, jusqu’au lieu ou le cétacé a été repéré. Un fois sur zone, l’embarcation à rames prend le relais, en direction de la bête. Le harponneur se tient debout sur la proue du bateau, prêt à engager le combat, harpon à la main.

Plusieurs lances viendront frapper le cachalot ; ce n’est qu’au bout de plusieurs heures, que l’animal rendra son dernier souffle, dans une mer rougit par le sang. Une fois mort, l’animal flotte. On trinque sur le canot. Enfin, il sera remorqué à terre, ou il sera dépeçé immédiatement.

Sa chair sera transformé en huile.

Ainsi se déroula pendants des années ce que fût jadis la chasse à la baleine à Lajos Do Pico : la dernière baleine fût tuée en 1987….C’étai hier…..


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