Massacre de civils chrétiens par l’Etat Islamique (EI) au Kurdistan syrien I AFP
L’épée de Damoclès de l’Etat Islamique (EI) ou Daech en arabe pèse sur les chrétiens d'Orient qui n'ont pour seul choix que de se convertir à l'islam ou de mourir. Déjà, plusieurs massacres d’innocents ont été perpétrés dans la région.Les chrétiens d'Orient, majoritairement catholiques ou orthodoxes, dont plus de 11 millions installés essentiellement dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, sont menacés en Irak par des islamistes radicaux qui occupent de plus en plus le territoire. Le seul choix qui s’offre à la population est de devenir musulman, de bénéficier d'une protection en contrepartie de laquelle ils doivent se solder d'un impôt, ou quitter le pays.Dans le berceau même qui a vu naître le christianisme, cette situation dictatoriale est devenue intolérable. Des faits qui n’existent pas sans rappeler la prise d'otages des chrétiens de Bagdad, suivie de l’attaque sanglante de la cathédrale syro-catholique de Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel Secours), le 31 octobre 2010. Aujourd’hui, ainsi affectés par l'exode, de nombreux chrétiens Irakiens abandonnent leur terre de naissance, laissant derrière eux leurs maisons, leurs biens, leurs souvenirs, confisqués par des islamistes fous qui revendiquent clairement que "les chrétiens n'ont pas leur place dans la société."
Force est de constater que le Christianisme est quasiment rejeté de la sphère publique aujourd’hui. Pour autant, cela justifie-il l'immobilisme et le silence de nos pouvoirs publics face à des exactions fanatiques qui perdurent? Alors que les chrétiens, les yazidis, les chabaqs sont menacés, le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-Moon, qualifie clairement les faits de "crime contre l'humanité". Hier, "les peshmergas ont libéré les villes de Makhmour et Gwer (...) Le soutien aérien américain a aidé", a affirmé le porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat, dont les propos ont été corroborés par un responsable régional, précisant que les combats avaient été meurtriers. Parallèlement, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont largué des vivres pour aider les migrants encore pris au piège dans les montagnes désertiques. Promettant le soutien humanitaire -pas militaire- de Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé les Irakiens à l’unité pour "mener la bataille contre le terrorisme". Selon une source du site d'informations AWDNews.com, le président François Hollande se serait entretenu au téléphone, ces derniers jours, avec le président régional du Kurdistan Irakien, Massoud Barzani, de sa disponibilité à aider les forces "qui combattent les terroristes de l'Etat islamique". Les deux parties auraient fait part de leur volonté de stopper l'offensive menée par les terroristes contre le nord de l'Irak. Un appel téléphonique, selon les analystes, qui trahirait les inquiétudes de Paris de voir les intérêts pétroliers français menacés par la progression des jihadistes vers les régions pétrolifères du nord de l'Irak. Si l’Europe actuelle est devenue démocrate, laïque, partisane de la liberté religieuse, des droits de l’homme, de la liberté de penser, du féminisme ou de la réduction des inégalités, elle n’en reste pas moins chrétienne. Une valeur menacée au travers de la prolifération des réseaux djihadistes dans le monde, en France notamment.FG