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Le sport pendant les vacances: la vraie fausse bonne idée

Publié le 31 juillet 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Depuis 3 ans, depuis que j’ai débuté le triathlon, la période des congés est réservée à un repos quasi-total (le « quasi » correspondant au seul footing de 45mn effectué une seule fois pour pouvoir dire que je n’ai pas complètement rien fait des vacances). Il faut dire que la saison de triathlon démarre en septembre. Plus précisément, la saison se termine en septembre, et je redémarre en octobre. Mais comme je n’avais jamais vraiment prévu de compétition en septembre, ma saison reprenait usuellement en septembre. Pour être complètement honnête, j’avais les deux dernières saisons une course en septembre, l’une refusée pour cause de travail intense (ah cette magnifique période en cabinet d’avocats dit « d’affaires » où les heures de travail dépassaient très largement celles autorisées par le Code du travail, mais j’avais signé de mon plein gré à ce que l’on dit) et l’autre pour des raisons personnelles qui m’ont retiré toute motivation. Mais bon, disons que je n’ai donc jamais eu à m’entraîner durant le mois d’août.

Qu’il était bon de ne rien faire pendant 3 semaines, à manger, prendre des apéros avant chaque repas, faire la baleine sur la plage, le glandu sur la terrasse, etc. Surtout qu’après 10 mois d’entraînement, il était certain de ne pas avoir de remord à glandouiller un peu et renprendre 3/4kg en moins d’un mois.

Je ne peux remonter qu’à 3 ans en arrière, car avant je ne faisais plus vraiment de sport. Après une brève carrière en aviron ponctuée de quelques succès pendant l’adolescence, une carrière en water-polo couronnée de modestes succès universitaires en départemental durant les années de faculté, et une passion de 6 ans pour les arts martiaux, l’entrée dans la vie active m’a permis d’arrêter le sport, d’atteindre 95kg, tout en graisse, et donc de devenir aussi en formes que notre actuel Président. Oh my!! Il était temps que, à l’approche de mon mariage, et avec une femme ravissante et plutôt photogénique, je me remette au sport pour ressembler à quelque chose sur les photos. Le cliché « avocat riche (pléonasme dans notre société, mais vous seriez déçu de la fiche de paie) qui épouse une fille de l’Est » aurait été difficile à contrecarrer avec un gros lardon au crâne déjà dégarni figurant sur la photo aux côtés de la frêle et belle blonde de l’Est…

Cette année, j’ai donc décidé de m’entraîner durant mes congés pour essayer de faire une course correcte au triathlon de La Baule en septembre, si ma vie privée me le permet. Quoiqu’il arrive, cela me servira de base à la saison prochaine où j’hésite encore sur mes objectifs: marathon? Ironman? Les deux? Ou plus modestement le retour à la longue distance en triathlon avec 1 ou 2 half. Nous verrons.

Me voilà donc embarqué dans un plan d’entraînement version commando, afin de rattraper en 12 semaines les entraînements que je n’ai pas fait pendant 10 mois… Il est vrai que le triathlon est à la fois une question de volume d’entraînement, ainsi que, bien sûr, de travail « qualitatif« . Les mois d’hiver sont réservées au volume: il faut acquérir la base d’endurance nécessaire à supporter une épreuve combinée de trois sports dont on se demande quel est le lien entre eux (je ferai l’historique du triathlon une prochaine fois, mais le lien entre ces trois sports est simple en réalité). Les mois de février-mars sont réservés à la pré-compétition: on travaille en qualitatif pour développer l’endurance acquise et commencer à travailler la puissance. Puis à partir de mars: phase dite de compétition. Le travail de puissance est au coeur des séances. La VMA vélo-CàP devient l’entraînement clé de la semaine.

Bref, je n’ai ni le volume, ni l’endurance, ni la puissance de la phase de compétition. Autrement dit: je suis à la ramasse comme rarement, mais GRAVE. Dans ces conditions, je n’ai même pas de quoi faire croire à Mathieu que je pourrai bientôt le rattraper sur semi. Anyway… Je vais essayer de jouer sur mon passé de triathlète quelconque des deux dernières saisons pour  faire un temps pas trop nul à La Baule, devant ma filleule en plus…

Me voilà donc à essayer de courir, nager et rouler en plein mois de juillet et août, pendant mes vacances. Je ne suis pas habitué, et pas prêt psychologiquement. La motivation n’y est pas. J’essaie pourtant de penser à mon objectif final, mais le coeur n’y est pas. Or, sans coeur à l’ouvrage, dur de se motiver. Ma tête est ailleurs, à la famille. La mienne d’abord, avec cette situation que je n’arrive toujours pas à accepter, mais le pourrai-je un jour? Je ne pense pas. Puis ma famille au sens plus large qui enchaîne les comportements hallucinants et plus que déplacés. Finalement, si on ne peut pas choisir sa famille,  on peut choisir de se couper de certains de ses membres nocifs pour la santé.

Pour couronner le tout, la chaleur est insupportable. Autant me lever à 6h pour aller nager le matin en période « ouvrée », pas de problème. Mais là, me lever à 6h du mat’ pour aller courir à la fraîche, alors que je suis en vacances, faut pas déconner! Qu’il est dur de se motiver ensuite quand on a pris l’habitude de rien glander pendant ses congés. La force de l’habitude est vraiment terrible. Le problème n’est pas tant le plan ambitieux que je me suis fixé, mais le blocage est plutôt mental: pourquoi se faire mal alors qu’on peut rester au frais à la maison, à siroter un Pulco citron et manger des crêpes au Nutella.

Bref, il est tant que je me bouge, je débute la semaine 4, et je n’ai pas vraiment tenu mes trois premières semaines. Je vais donc devoir faire un triathlon – distance olympique – avec 9 semaines d’entraînement. Le challenge devient ENFIN intéressant, et je suis prêt à le relever. Et puis, le Tour de France est terminée depuis dimanche, donc mes après-midi sont libres maintenant! Je me sens prêt à me lever tôt pour enchaîner les tours de piste dans ma préparation CàP, et à aller rouler à Longchamps 2 à 3 fois par semaine pour avoir un peu de rythme à La Baule et enfin étrenner ma nouvelle trifonction au couleur de mon nouveau club.

Après tout, la souffrance sportive doit rester un plaisir (vous apprécierez l’oxymore), et pour prendre du plaisir, il faut avoir envie. Et cela n’est pas seulement vrai que pour le sport. Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet. J’espère que cette envie va revenir, elle qui me fuit depuis plusieurs mois. Mon chemin de croix se poursuit. Le sport sera-t-il un pis-aller ou une rédemption? L’avenir nous le dira.


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