Je me suis rappelé de ce que disait Daniel Costantini,
fameux entraîneur de l’équipe de France de Handball. Pour gagner un match, il
faut faire preuve d’un coup de génie au bon moment. Mais pour être dans des
conditions favorables à ce coup de génie, il faut s’être énormément entraîné. Voilà
la différence entre un amateur et un professionnel.
J’ai l’impression que c’est une métaphore de la vie et du
changement. La vie est un match. Mais, de temps à autres, les règles qui nous
faisaient gagner ne fonctionnent plus. Moment de peur et de doute. Rencontre de
l’absurde. Il faut « changer ». Il faut inventer une nouvelle
réalité. Il faut un coup de génie. Un processus qui semble échapper à la
raison. Le plus dur n’est peut-être pas le coup de génie, mais la confrontation
avec l’absurde. Et si, pour pouvoir le regarder dans les yeux, il fallait être
suffisamment fort ? Et si cela demandait beaucoup d’entraînement ?
(Par ailleurs, pour les Grecs, la découverte de la nouvelle
vérité résultait de la dialectique, une sorte d’enquête. Le goût de l’absurde
peut aussi être une pulsion
de mort, me dis-je encore.)