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J’ai testé pour vous : le plaisir solitaire à la campagne

Publié le 13 août 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

campagne

Rien que pour vous, j’ai testé le plaisir d’entraînements solitaires en rase campagne. Et oui, je sais que je vais en décevoir certains, mais il s’agit bien de sport malgré le titre. What did you expect ?

J’ai passé plusieurs jours à la campagne pour profiter d’un peu de verdure au milieu de mes vacances Isséennes. Me voilà donc, avec ma chère et tendre, à la campagne, dans un bled portant le doux nom de Mittainville (clic), à environ 70km de Paris. Nous n’y allons pas par plaisir, ou plutôt, que pour le plaisir de passer un peu de temps en famille, profiter de ma grand-mère qui est fatiguée et pour laquelle je m’inquiète, ainsi que des cousins/ cousines insi que de ma mère que je n’ai pas vu car son geôlier con de second mari ne la laisse que rarement sortir de sa maison hantée du patelin paumé qu’est Uzès, cette ville de bouseux provençaux dont le chiffre du QI ne dépasse que très rarement les chiffres de la température anale.

A Mittainville, les oiseaux chantent, le ciel est bleu (sauf quand il pleut), l’herbe est verte, et ça sent bon la bouse de vache. Mon téléphone ne capte pas : pas d’email ni d’appel, le pur bonheur ! Malheureusement, mon blackberry capte, j’ai donc quand même les emails du bureau. Tant pis, je pourrais toujours dire que je n’avais pas de réseau, personne ira vérifier. Le dépaysement est total.

Malheureusement le connard mon beau-père est là. Je ne supporte (notamment) pas, ni sa gueule de gros con, ni sa science auto-déclarée mais qui est en réalité d’une platitude béate (j’ai rarement entendu autant de généralités qui ne servent qu’à parler pour ne rien dire, autrement dit pour lui, à exister) et encore moins ses conseils sur tout sujet (y compris le tricot ! – conseils donnés à ma femme – bientôt il va m’apprendre à pisser droit et debout sans laisser de gouttes sur la cuvette des chiottes et à me raser sans me couper) alors qu’il ne sait rien faire de ses 10 doigts à part aller sur Internet consulter des sites pornographiques bien qu’il soit très probablement impotent…

Je décide donc de faire du sport afin de laisser mon esprit s’évader pour pouvoir supporter une personnalité aussi abjecte, résultant probablement d’un mal-être non assumé dû à un physique insignifiant voire ingrat, l’absence totale de culture, une méchanceté qui n’a pour seul objectif de se sentir moins mal (mais c’est pas gagné car il part de très très bas), une paranoïa grandissante, preuve qu’il n’est pas à l’aise dans ses baskets, une absence totale d’éducation même en villégiature chez sa belle-mère de 85 ans passés, des manières dignes des plus gros trous-du-cul que ce monde peut engendrer, un humour inexistant (alors pour le second degré… et ceux qui me connaissent peuvent alors imaginer le terrain de jeu inépuisable que cela représente pour moi). Et puis, une chose est sure : le sport est un concept abstrait pour lui, il suffit de le regarder. Donc il ne viendra sûrement pas avec moi, OUF !!!!!!!! Mais nul doute qu’il ne manquera pas de me donner ses précieux conseils, lui qui connaît tout sur tout. Je suis impatient ! Mais après tout, comme le disait avec classe et beauté François-René de Chateaubriand, dans ses Mémoires d’Outre-Tombe, en 1848, « il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux« .

Bon, à Mittainville, il n’est pas facile de trouver une piste d’athlé pour aller faire mes fractionnés… C’est sûr, dans le coin, avant de trouver quelque chose, il faut se lever de bonne heure. Déjà, il y a une route, l’eau courante et l’électricité, et même la télé avec les chaines TNT, mais faut pas trop en demander non plus.

Me voilà donc lancé dans un improbable fartlek imposé par la nature. J’en profite donc pour me faire deux séances de fractionnés et un footing (ainsi qu’une petite sortie vélo en axant sur le thème sur l’ « hyper-force », non pas que je sois fort, mais parce que j’ai travaillé que sur grand plateau, y compris dans les côtes, pour travailler la puissance qui me manque tant). Les fractionnés se font donc sur une petite route au milieu de la forêt de Rambouillet.

Après 4km sur la départementale, moi et mon magnifique gilet jaune de sécurité nous retrouvons enfin au milieu des arbres et de la forêt. Je sens le calme : tous les bruits sont étouffés, j’entends uniquement ma respiration halletante et mes pas d’éléphants. Quelques bruits d’animaux m’entourent. La bonne odeur des arbres, de l’herbe humide après les pluies et de cette nature qui s’éveille après l’orage, est un délice pour les sens. Qu’il est loin le stade de Vanves ou d’Issy ou je m’astreins à faire mes séances au milieu des autres clubs d’athlé, des footeux dont la piste fait le tour du terrain et des bruits de la circulation proche ou du RER qui passe pas si loin. Par contre, les côtes de 400/500m sur mon 8×1000 comme sur mon 4×500-2000-4×500 font très mal, surtout parce que je suis gros.

Je peux toutefois dire maintenant que j’ai testé le fartlek, mais cela a un prix : il ne faut pas regarder les chronos des intervalles. J’ai malgré tout la satisfaction du devoir accompli : non seulement j’ai effectué les séances (prépa marathon pour les nuls) en entier, mais j’ai su gérer malgré la nature hostile et j’ai tout donné.

Le plus important, mon esprit a pu vaquer à ses idées noires, son pessimisme omniprésent depuis 7 mois maintenant et au vide incommensurable de ma vie depuis le départ de mes jumeaux vers le Paradis. Qu’ils sont loin les problèmes de la vie quotidienne, les détails de la vie professionnelle que les gens aiment bien monter en problèmes énormes, qu’elles sont loin les méchancetés hallucinantes que la « famille » peut faire dans ces moments-là. La nature humaine est odieuse. Mais ces gens payeront en temps voulu, je dois avant tout m’occuper de MA famille : ma femme et mes enfants, sans oublier le chat qui demande lui aussi beaucoup d’attention (et des croquettes aussi). La nature m’aide à penser à moi, ma vie, ma femme, mes enfants. Seul cela compte pour moi, le reste n’est que du détail. Je suis seul face à moi-même, mon pire ennemi actuellement. La nature est cruelle mais m’apporte une sérénité perdue depuis longtemps, le temps d’un entraînement. Seul le calme me permet de faire une introspection nécessaire et indispensable. La nature et la solitude sont parfaitement complémentaires.

Il est donc temps que je gagne au loto (la grosse gagnotte) pour m’acheter une belle maison en dehors de la ville et ainsi pouvoir m’entraîner tous les jours de cette sorte, car le plaisir est immense et la paix que la nature apporte n’a pas d’équivalent.


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