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Inégalités en France: l'INSEE réveille Hollande.

Publié le 13 août 2014 par Juan

Inégalités en France: l'INSEE réveille Hollande.

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Le 4 août dernier, l'INSEE a réactualisé son étude sur les revenus et patrimoines des Français. Le "temps statistique" est bien long: cette étude s'arrête ... en 2011. Mais ces résultats sont suffisamment édifiants pour se rappeler le bilan de Nicolas Sarkozy et servir d'alerte, si tant est qu'il la perçoive, à l'actuel gouvernement.


1. Les inégalités de revenus se sont aggravées sous le quinquennat Sarkozy à cause de la progression des gros revenus: la politique de classe de l'ancien Président des Riches est confirmée par les statistiques de l'INSEE. Le redressement des très hauts revenus avait déjà été noté en 2010, il se poursuit en 2011. Pire, sur la longue période, les plus aisés sont les vrais gagnants d'une décennie de gouvernance UMPiste: "sur la période 2004-2011 couverte par ces données, la crise qui débute en 2008 n’a interrompu que momentanément le dynamisme des très hauts revenus. "  
Merci qui ?
"Une partie de cette hausse des inégalités provient du dynamisme des très hauts revenus : ils poursuivent leur redressement en 2011, principalement du fait de la croissance des revenus du patrimoine."
2. Les plus aisés améliorent leurs revenus grâce à leur patrimoine: "Avec leur rebond en 2011, les revenus du patrimoine portent l’essentiel de la croissance des très hauts revenus". En moyenne, seuls 15% des Français déclarent des revenus fonciers. Ils sont 70% dans ce cas au sein du 1% des plus aisés. La pauvreté monétaire a fortement progressé entre 2008 et 2011, mais la France reste moins pauvre que ses voisins européens ("notamment du fait du système de protection sociale français"). Les 10% des ménages les moins aisés ont vu leur niveau de vie décroître 3 années de suite (2009 à 2011).
En d'autres termes, plus on est aisé, plus on est devenu riche. Plus on est pauvre, plus on s'est appauvri.
3. En 2011, près de 40% des chômeurs sont pauvres (*): "Le taux de pauvreté des chômeurs augmente de 35,8 % à 38,9 % entre 2010 et 2011." Pire, le niveau de vie des chômeurs diminue "pour la deuxième année consécutive" en 2011. L'INSEE rappelle qu'en 2011, les revalorisations des allocations chômage ont été inférieures à l’inflation. Mais cet appauvrissement résulte aussi d'un effet de structure: l'augmentation du chômage a concerné des catégories moins bien payées (et du coup moins indemnisées).
4. La proportion de salariés pauvres progresse, de 6,3 % en 2010 à 6,9 % en 2011. "Comme dans de nombreux pays d’Europe (Grèce, Royaume-Uni, notamment), la pauvreté des personnes en emploi s’accroît." Cela résulte de la précarisation du travail, avec l'augmentation de "la part de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) ainsi que d’intérimaires". Les plus concernés sont les jeunes travailleurs: 19% des salariés de 18 à 29 ans sont pauvres.
5. La moitié des ménages français déclaraient moins de 20.000 euros nets par an. Comme souvent avec ces analyses statistiques sur les revenus, l'étude permet de corriger quelques clichés: un couple sans enfant gagnant 5.800 euros mensuels chacun fait bien partie des plus riches de ce pays en termes de revenu: "En termes de revenu annuel déclaré par unité de consommation, les 10 % de personnes les mieux loties en 2011 disposent de plus de 39 200 euros, les 1 % les mieux loties de plus de 93 000 euros (figure 3). Par exemple, pour un couple de cadres supérieurs sans enfants, ce seuil correspond à une situation où chacun des conjoints déclare 5 800 euros nets par mois." L'INSEE précise qu'en 2011, "le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 19 550 euros, soit 1 630 euros par mois".
(*) Moins de 977 euros par mois
Télécharger l'étude complète sur le site de l'INSEE.

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