L'aire d'accueil des gens du voyage sera-t-elle démolie ? C'est la demande des élus de Pinterville. (photo JCH)
Le terrain des gens du voyage a empoisonné le dernier mandat de Franck Martin, en ira-t-il de même avec celui de François-Xavier Priollaud, son successeur à la mairie de Louviers ? Un fait demeure têtu : les élus de la commune de Pinterville, à l’unanimité, sont disposés à aller jusqu’au bout de leurs démarches judiciaires pour obtenir gain de cause. Rappelons en deux ou trois mots l’objet du litige. L’ancienne majorité municipale lovérienne (municipalité Martin) a modifié son plan d’occupation des sols afin de permettre l’implantation d’un terrain dit « des gens du voyage » situé en frontière de Louviers avec la commune de Pinterville. Ce terrain avait servi de décharge pour diverses industries lovériennes et le tribunal administratif de Rouen ainsi que la Cour d’appel administrative de Douai, ont considéré que ce terrain n’était pas approprié à l’objectif assigné par la Communauté d’agglomération, maître d’œuvre des équipements d’accueil. Le fait que Franck Martin, maire et Franck Martin, président de la CASE, n’ait été qu’un seul et même homme a certes, facilité les démarches soutenues, in fine, par le préfet de l’Eure, représentant l’Etat et participant au financement de l’opération. La Cour administrative de Douai avait, le 13 août 2012, donné deux années à la commune de Pinterville pour solliciter auprès du tribunal de grand instance de Rouen, la démolition des éléments bâtis sur le terrain situé non loin de l’autoroute A154. Et comme le conseil municipal de Pinterville n’a rien vu évoluer du côté de la CASE-ville de Louviers, les élus de cette commune se sont réunis fin juillet en leur mairie pour voter la délibération demandant la démolition ! Entre-temps, le préfet de l’Eure a proposé l’adoption d’une convention à signer par la CASE, la ville de Louviers et les gens du voyage fréquentant l’accueil de manière à « couvrir » administrativement les uns et les autres. Lors d’une récente réunion de l’agglomération Seine-Eure, Bernard Leroy, son nouveau président, a fait adopter cette convention malgré l’abstention d’une quinzaine d’élus communautaires et l’opposition de la commune de Pinterville. François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, hérite donc d’un dossier épineux sur lequel il va devoir se motiver et motiver sa majorité voire son conseil municipal en entier. M. Priollaud était d’ailleurs présent lors du vote des élus Pintervillais. Il a pu mesurer l’opposition unanime des élus locaux et Didier Dagomet, maire de Pinterville, a eu l’occasion de rappeler à son collègue qu’il était l’héritier « de l’actif et du passif » de son prédécesseur, un passif dont il se…passerait bien. En réalité, M. Priollaud ne connaît pas encore toutes les subtilités d’un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre dans la région de Louviers et a sans doute coûté son siège de conseiller général à Franck Martin sévèrement défait à Pinterville. M. Priollaud, d’après Didier Dagomet, s’est montré ouvert à la discussion mais n’a pas pris d’engagement ferme ni avancé de proposition précise. Il va de soi que les élus Pintervillais ont également sollicité le tribunal administratif de Rouen pour obtenir l’annulation de la convention proposée par le préfet. On verra bien si M. Priollaud la propose au vote des élus lovériens ?