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grande Guerre au Musée de Meaux

Publié le 15 août 2014 par Micheltabanou

Visite hier du Musée de la Grande Guerre à Meaux. Description militaro-analytique de 14/18 en s’appuyant sur une collection riche et étonnante de réalisme d’objets, d’uniformes et armes variés. Cela suffit-il ? Je suis ressorti hors l’émotion naturelle d’avoir mieux saisi ce que mon grand-père, blessé au Chemin des Dames, avec un certain goût d’inachevé. Comme si des questions fondamentales m’avaient été soutirées par l’appropriation institutionnelle de la mémoire. Où sont passés les fusillés pour l’exemple ? La visite débute par 1870 avec une Commune de Paris  presque limitée à l‘exposition anecdotique d’un crouton de pain enchâssé religieusement en reliquaire. Puis nous assistons sans appareillage critique ou contradictoire à la naissance du nationalisme républicain envahissant l’éducation pour « formater » la question de la revanche et faire naitre le patriotisme franchouilard qui enverra la classe 14 la fleur au fusil. Jaurès et le mouvement social juste survolé pour laisser la place au grand cirque de l’agence de com chargée de l’animation muséographique. Ensuite s’installe cette impression qu’il faut nettoyer cette guerre de certains faits qui ont encore de la peine à s’inscrire dans le consensus… Je veux parler de la question coloniale qui en est réduite à des clichés. Je veux évoquer le rôle des femmes à l’arrière, le féminisme montant. Des femmes à la foi épouses, ouvrières, veuves, nourricières, ventres à renatalisation, femmes des bordels militaires… Je veux parler des complaisances criminelles des états-majors et venant de terminer la lecture des ouvrages critiques, sociaux, de Paul Vigné d’Octon je comprends bien pourquoi l’Institution se refuse toujours d’admettre la responsabilité des chefs militaires… Je suis revenu abattu de cette visite. Il me manque un pan entier de mémoire qui décidemment on ne rendra jamais au peuple et à la conscience.

Mais je reviens aussi riche d’un nouveau savoir sur le quotidien de souffrance des compagnons de mon grand-père. Sur cet enfer dont Jaurès pressentait l’avènement. Je reviens également avec des réalités sur des crimes que malheureusement la génération de mon grand-père puis celle de mon père, maquisard des Cévennes, ont subi et qui jamais n’ont obtenu des réparations. Crimes allemands qui avaient terrorisés en 1870 l’est et le nord de la France avec les viols par milliers des femmes françaises. Ces crimes bestiaux que des dessinateurs ont su bien traduire dans des croquis explicites. Saleté contre les populations civiles. Avilissement, négation de l’être et peut-être aussi arme de terreur répétées à chaque invasion de notre territoire. C’est une bestialité sauvage indigne d’une civilisation et trois guerres successives, trois occupations odieuses de notre sol ont ravagé des milliers de femmes dans leur honneur. C’est l’arme de destruction mentale absolue des barbares qui n’a jamais trouvé sa réparation… Le Traité de Versailles était dans la réparation économique qui se conçoit tant nous avions perdus des millions d’hectares et des villes, villages et des milliers et des milliers de maisons jamais reconstruites pour beaucoup de familles, tant nous avions a dépolluer des terres devenues incultes…

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