Magazine Amérique du nord

Une course d'endurance

Publié le 29 juillet 2014 par Anlc
"As long as you've got passion, faith and are willing to work hard, you can do anything you want in this life".
Auteur inconnu
Ce dimanche, j'ai participé au semi-marathon de San Francisco. Adeline et Thomas se sont même levés à 4h du matin pour m'encourager :
Une course d'endurance5h30, en train de faire le malin devant le batiment du port de San Francisco... Qu'en sera-t-il 21 kms plus tard ?
Participer à cette course d'endurance est quelque part le symbole de ce que nous faisons depuis quelques mois : Un effort long et constant à maintenir sur la durée, avec l'espoir de voir un jour la ligne d'arrivée. Pour la course, c'est chose faite ! Même si les côtes dans les derniers kilomètres m'ont pas mal ralenti... Un peu comme notre recherche de logement, qui devait être facile mais qui ressemble de plus en plus à un marathon en pente, car nous n'avons pas encore d'adresse fixe. Je vous raconterai cette recherche de logement en détails une fois "arrivés". 
Pour le moment, place au week-end sur la baie de San Francisco ! Nous étions sur place dès vendredi et avons décidé sur un coup de tête de profiter de la proximité de l'océan pour aller voir le coucher de soleil à Santa Cruz, une très bonne idée :
Une course d'enduranceCoucher de soleil sur la côte Pacifique à Santa Cruz
Thomas a pu jouer dans le sable, et il a évidemment adoré !
Une course d'enduranceEn voilà un qui aime déjà la plage...
Samedi, direction San Francisco pour récupérer le matériel de course (dossard, puce de chronométrage, t-shirt de course...). Le tout avait lieu dans un grand entrepôt où les 25 000 coureurs étaient attendus tout au long de la journée, avec des stands, des animations, des cadeaux :
Une course d'enduranceL'expo du marathon
Nous avons ensuite passé une courte nuit dans un petit hôtel du centre ville. L'occasion de découvrir que le centre de San Francisco (autour de Market Street) comporte la plus grande concentration de gens bizarres (et de SDF) au monde. Je suspecte d'ailleurs qu'une compétition est en cours. J'ai en tous cas identifié un candidat à la victoire : Un type qui lancait un gobelet en plastique 3-4 mètres devant lui, puis allait le récupérer en pulvérisant un spray bizarre tout autour de lui, ramassait le gobelet et recommençait, sans jamais s'arrêter. Très fort !
Une course d'enduranceL'hôtel de ville de San Francisco est assez impressionnant
Le dimanche, lever à 4h15. Départ à 4h50 à pied pour l'embarcadero. Coup de stress à 5h30, le départ du marathon est donné et je ne suis pas encore dans ma zone de départ ! Heureusement, l'appel d'air créé par le départ de cette première vague libère de la place pour la seconde vague, la mienne, qui part à 5h32. Les départs suivants sont échelonnés toutes les 10 minutes pendant 90 minutes... Que de monde !
Une fois parti, je tape dans la main d'Adeline et Thomas 200 mètres après la ligne. S'ensuit une expérience unique où l'on court à côté des gratte-ciels en pleine nuit, dans le silence le plus complet d'une ville où presque tout le monde dort. Seul le petit bruit des pas des milliers de coureurs est audible, ce qui est assez incroyable !
Arrivé au troisième kilomètre, je me retourne pour voir une lueur orange au-dessus du Bay Bridge. Le soleil commence à se lever, c'est beau. Je surveille le chrono, tout va bien. Il fait 17°, tellement bon que je retrousse les manches longues. On passe le Pier 49, Alcatraz apparait sur la droite. Le phare dessine son halo dans la brume matinale. Devant, je vois enfin le Golden Gate Bridge. Immense, majestueux. Il est encore loin (plus de 5 kilomètres) mais je ne peux m'empêcher de le garder en ligne de mire. Et d'apprécier la vue sur cette ville et ce soleil qui se lève. Je suis encore lucide, autant en profiter !
8ème kilomètre, le rythme est bon, nous attaquons la rude montée vers le pont, avant de virer à droite pour nous trouver face au géant d'acier, dans son alignement. Certains s'arrêtent carrément pour immortaliser la scène (et récupérer de la montée). Nous passons le péage routier essouflés (et sans payer) puis attaquons enfin le Golden Gate. L'occasion de vérifier qu'il est loin d'être plat... Le vent frais latéral me pousse à descendre les manches à nouveau. Bon sang, je cours sur le Golden Gate Bridge à 6h du mat !
11ème kilomètre. Nous courons sur deux voies de circulation alors que j'approche des deux tiers du pont. Les coureurs juste devant s'écartent à droite pour se positionner sur une seule voie. Je vois alors deux motos de police arriver face à moi. C'est la tête de course qui entame le trajet retour ! Les types passent à fond la caisse et nous les encourageons, les applaudissons. La première féminine arbore un grand sourire, même pas mal. C'est ça la course à pied ! Un des leaders tend même la main pour qu'on tape dedans au passage, ce que je fais. Le type court tellement vite qu'il m'arrache quasiment le bras ! Cent mètres plus loin, mon lacet se défait. Je perds une dizaine de secondes avec cet arrêt forcé.
13ème kilomètre. Après le demi-tour au bout du pont, j'essaie d'apprécier la vue sur la ville, dans la brume et toujours sur fond orangé. Je sais que le plus dur arrive car le retour en ville est synonyme de montées. Au chrono, je suis toujours dans les temps pour réaliser mon objectif d'1h42. Tout va bien !
16ème kilomètre, c'est la montée du Presidio. Dur, dur ! Des coureurs marchent, d'autres s'arrêtent, boitent, craquent... Une fille se précipite derrière un arbre pour se vider (littéralement). Le peloton de coureurs jusque là groupé s'étire pour laisser des écarts de plusieurs dizaines de mètres entre chacun. Je serre les dents et au sommet, profite de mon premier ravitaillement en marche rapide. Ca ne fait pas de mal !
18ème kilomètre. On monte, on descend. Mais on monte surtout ! Je suis surpris du peu de douleurs même si j'ai hâte d'arriver au bout. Pas de crampes, pas de bobo, le souffle est toujours là, les jambes aussi, mais ça avance moins vite... Je vois mon chrono dégringoler au fur et à mesure que j'avance... Heureusement, il y a un peu de public dans les rues désormais et les encouragements font du bien.
20ème kilomètre, annoncé par un petit smiley dessiné au sol.... mais ça grimpe toujours ! Elle est où la descente de l'arrivée ? J'ai pas envie de rire là !
L'arrivée. Je vois la banderole, jette un oeil au chrono : 1 heure 44 minutes 20 secondes. Miracle. Ca descend, je me dis donc que je peux encore battre mon record perso. J'accélère comme je peux, j'entends le speaker annoncer mon nom et je franchis la ligne en stoppant mon chrono... 1h45'08" Deux secondes de mieux que mon temps précédent ! 
Tout le monde nous fécilite, c'est super sympa ! Je trouve Adeline et Thomas du regard, récupère de l'eau, ma médaille, une couverture de survie bien commode pour ne pas avoir froid...
Une course d'enduranceA l'arrivée, avec une jolie médaille et une couverture de survie qui réchauffe bien !
Au début, j'étais un peu déçu vu l'objectif fixé à 1h42. Mais au vu de la course et de mon classement final (309ème sur 7250), je suis super satisfait ! Avoir vaincu le semi-marathon de San Francisco, c'est beau. L'an prochain, ce sera le marathon complet ! Rendez-vous est déjà pris. Quelle belle course en tous cas.
Reste maintenant à trouver une maison. Je pense qu'on vient de franchir le 20ème kilomètre, vivement la descente vers l'arrivée !

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