Une manifestation de colère visiblement signée par des conchyliculteurs, mais qui n'a reçu aucune revendication

Des coquilles d'huîtres, des poches d'élevage, des palettes ont été déversées en quantité et en nombre, ce week-end, autour des installations de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), à La Tremblade (Mus-de-Loup). Une manifestation de colère visiblement signée par des conchyliculteurs, mais qui n'a reçu aucune revendication. Un mouvement de la base qui déborde le Comité régional conchylicole, organisateur des manifestations de cet été.
Il survient alors que l'association des riverains d'Oléron, Aplimap,manifestait une nouvelle fois, samedi dernier, contre l'implantation de filières d'élévage en eau profonde dans la baie de la Maleconche, une technique sur laquelle veut miser une partie de la profession pour relancer l'élevage. Opposition à laquelle se joint l'union des navigateurs de Charente-Maritime (UNAN-17).
Une délégation de l'interprofession rencontre la préfète ce lundi après-midi
Faut-il s'attendre à une nouvelle manifestation, ce lundi en début d'après-midi à La Rochelle, où la préfète reçoit une délégation du Comité régional - dont Gérald Viaud et certains de ses vice-présidents-, pour aborder les thèmes sensibles du moment. Les professionnels réclament d'urgence la mise en place d'une aide spécifique allant au-delà des effets d'annonces et des exonérations habituelles de charges. Ils souhaitent aussi que s'engage une réflexion de fond sur la gestion qualitative de l'eau qui arrive par les bassins versants aux régions d'élevage de coquillages.
Talonnés par les plaisanciers et riverains d'Oléron, les conchyliculteurs ont aussi reçu, à la faveur des grandes marées de la semaine dernière qui leur ont permis d'accéder à leurs parcs, confirmation des mortalités importantes sur les élevages d'huîtres adultes. Et ce, pour la deuxième année consécutive, notamment sur les parcs de finition qui, au centre du bassin de Marennes-Oléron, préparent les huîtres pour la campagne de commercialisation qui débutera l'automne prochain. L'année dernière, la perte sur ces huîtres marchandes était de 10 000 tonnes, pour 45 000 tonnes commercialisées à Marennes-Oléron.
"Je pense que des mouvements isolés comme celui devant l'Ifremer ce week end, ou comme au rond-point de Marennes, il y a quelques semaines, vont se poursuivre, estime Gérald Viaud, le président du Comité régional conchylicole Poitou-Charentes. Les collègues sont au bout du bout."