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Édito estival – Bon baisers du Québec

Publié le 24 août 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Je vous ai déjà parlé de Tadoussac, charmant petit village sur la rive gauche du Saint-Laurent, un des lieux privilégiés pour observer les baleines et les bélugas. Également de la Gaspérie, extrémité Est de la province de Québec sur la rive droite, qui a été balayé par une violente tempête il y a quelques semaines. Je pourrais vous parler des heures durant de contrées sauvages, comme les bords du lac Saint-Jean, un peu plus au Nord, relié au fleuve par le fjord Saguenay, une véritable artère de paradis sylvestre. Ursidés, rongeurs, passereaux, on trouve dans ces lieux de ressourcement une faune incomparable. Mais comme l'humain, hélas, a la fâcheuse tendance à phagocyter l'actualité, c'est en zone urbaine que je me concentrerai, dans l'agglomération de Montréal. Il est inutile de souligner la dimension cosmopolite de cette dernière. En la parcourant, des cossues Westmount à Outremont, passant par des axes emblématiques tels que les rues Sainte-Catherine ou Maisonneuve, on ressent le contraste entre les quartiers italien, chinois, hébreu, portugais, antillais... Montréal a tout d'une ville-monde avec son éventail de sensibilités. Mais il est un sujet qui semble fédérer l'opinion des Montréalais, et depuis le Mont Royal difficile de le rater tant il frappe la vue, c'est la question du devenir du stade olympique. Que faire de cette coccinelle de béton, dont d'aucuns comparent la forme à un contraceptif féminin, surmontée de cette fameuse tour penchée phallique, bizarrement érigée ou à l'érection bizarre, c'est tout comme mais non moins scabreux? L'histoire de cet édifice, construit à la hâte pour les Jeux Olympiques de 1976, c'est un peu l'histoire des vicissitudes politiques montréalaises, de la gestion désastreuse au gré des alternances et des fiascos budgétaires. Le toit du stade a été reconstruit trois fois, et toujours en attente d'une refonte complète après son effondrement sous le poids de la neige en 1999. Aujourd'hui, sa très faible fréquentation et son manque de rentabilité animent encore les débats. La coupe du monde de football féminin des moins de 20 ans se tenait ces dernières semaines au Canada, et avec son stade olympique, Montréal est arrivé bon dernier en terme d'affluence du public. Mais la classe politique locale se veut confiante et souhaite, à nouveau, dynamiser le quartier quelque peu délaissé du stade, pour la prochaine compétition de l'an prochain.

On se souvient de la phrase "Vive le Québec libre!" prononcée en 1967 depuis le balcon de l'Hôtel de ville de Montréal par Charles de Gaulle, qui avait suscité une vive tension diplomatique entre France et Canada. La Belle Province demeure mi-figue mi-raison en la matière, un positionnement sans doute moins tranché que son combat pour la francophonie. Par deux fois, l'indépendance de la province canadienne est soumise à référendum, en 1980 et 1995, à chaque fois écartée. Les québecois ne manquent pas de revendiquer une identité profondément canadienne, attachés à l'organe fédéral, malgré la prééminence de la langue française. Il n'empêche que désormais, ça y est, le Québec va prendre son indépendance, mais sur Internet. Avec le lancement progressif de nouvelles extensions de noms de domaine, c'est le .quebec qui ouvre ses portes aux particuliers et aux entreprises. Norman Fortier, vice-président de l'organisation PointQuébec, se félicite de cette nouvelle extension géographique, qui permettra selon lui aux entreprises "d'accéder à un nom convenable et vraiment représentatif à un prix raisonnable", face à la saturation des extensions génériques de noms de domaines telles que .com, quantifiées à plus de 113 millions d'entités. D'autres extensions géographiques dans le monde, .berlin pour la capitale allemande, .nyc pour New York ou même .aquitaine et d'autres régions de France, ont été autorisées par l'ICANN, organisme attributeur des extensions de noms de domaine sur Internet. Mais pour ce .quebec, il n'est pas dit que les administrations provinciales ou municipales ne finissent pas par délaisser le complexe .qc.ca pour s'y mettre dans un vent de modernité. Vous savez que j'ai une infinie confiance dans les administrations publiques pour nous pondre des sites Web de service public avec des noms de domaine absolument imbitables, difficile à épeler verbalement ou à mémoriser! Et pour en revenir à la géopolitique, que Sa Majesté la Reine du Canada se rassure, il n'est pas question de créer une extension .qc tout court, celles-ci à deux lettres étant réservées aux seuls États souverains. Nous autres, au Podcast Journal, sommes enregistrés en .net, non pas que les autres ne soient pas nets, mais en ce qui nous concerne, nous revendiquons d'être acteurs du Net global.

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