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e-cigarette : nouvel avis d'experts

Publié le 25 août 2014 par Santelog @santelog

e-CIGARETTE: Nouvel avis d'experts de l'American Heart Association  – Circulation

L’American Heart Association (AHA) vient de publier de nouvelles recommandations sur l’utilisation des e-cigarettes et leur contribution à la lutte antitabac. Cet avis, publié dans Circulation, une des revues de l’AHA, précise, entre autres points, que les e-cigarettes contenant de la nicotine doivent être considérées comme des produits du tabac et faire l’objet de toutes les lois qui s’appliquent à ces produits.

C’est aussi un appel à une règlementation stricte, visant à empêcher l’accès, la vente et la commercialisation des e-cigarettes aux jeunes ainsi qu’à davantage de recherches sur l’impact sanitaire du dispositif.

L’hypothèse d’une passerelle vers le tabagisme : Toujours en cause, l’hypothèse que l’e-cigarette, chez les jeunes, joue le rôle e passerelle vers le tabagisme réel : « Nous sommes farouchement déterminé à empêcher l’industrie du tabac à recréer une nouvelle forme de dépendance chez une nouvelle génération de fumeurs », explique le Dr Nancy Brown, Président de l’American Heart Association, qui rappelle que des études récentes font craindre une «  renormalisation  » du tabagisme dans notre société. Une possibilité que ces experts jugent inquiétante et qui motive une réglementation stricte et une meilleure documentation des effets sur la santé.

Un impact sanitaire qui reste à évaluer : Certes, les e-cigarettes ont causé un changement majeur dans le paysage de la lutte antitabac, remarque le Dr Aruni Bhatnagar, auteur principal de ces recommandations et président de médecine cardiovasculaire à l’Université de Louisville. « Il est essentiel que nous examinions rigoureusement l’impact à long terme de cette nouvelle technologie sur la santé publique, les maladies cardiovasculaires et les AVC, et accordions une grande attention à l’effet de e-cigarettes sur les adolescents « .

La recommandation d’une interdiction rigoureuse pour les mineurs est donc au centre de cet avis, la e-cigarette pouvant être ce point d’entrée redouté vers dépendance à la nicotine. Les auteurs citent cette étude du JAMA Pediatrics menée auprès de 40.000 élèves de collège et de lycée qui décrypte l’image positive de la e-cigarette pour les adolescents (accessible, pratique et technologique). La commercialisation devrait rester limitée à certains circuits de distribution, la publicité interdite, les arômes limités.

Priver la e-cigarette de ses éléments de séduction : Ses arômes, qui la rendent plus attrayante pour les enfants et les adolescents, font partie des «  incentives  » qui marchent chez les jeunes. Les auteurs citent une étude récente qui montre que l’exposition des jeunes à ce type de publicité a augmenté de de plus de 250% ces é dernières années.

Parler de e-tabagisme passif : Les législations de lieux publics sans fumée sont valables aussi pour le e-cigarette, prônent ces recommandations : Bien que les niveaux de substances toxiques dans les émanations de e-cigarettes soient inférieurs à ceux de la fumée de cigarette, les non-fumeurs peuvent aussi être exposés à la nicotine dans les espaces confinés. Une non-règlementation serait un retour en arrière, à une époque où fumer en public était un comportement normal, et démolir tout le travail de prévention fait en amont. Ces recommandations appellent à l’application des mêmes lois anti-tabac.

Une aide au sevrage ? Une autre recommandation clé examine la place de l’e-cigarettes dans le renoncement au tabac. L’avis souligne l’absence de preuves établissant les e-cigarettes comme une aide au sevrage, même si certaines études suggèrent que l’e-cigarettes fait légèrement mieux que le patch. L’avis reste donc favorable aux substituts nicotiniques classiques et dits « éprouvés  » en première ligne de traitement cependant ne rejette pas le recours, en dernier ressort à la e-cigarette, chez un patient en échec sur d’autres modes de sevrage. Un tel recours suppose néanmoins une information du patient, de la part du clinicien, sur l’absence de preuves suffisantes d’efficacité, l’absence d’approbation et sur la présence de faibles quantités de produits chimiques toxiques. Enfin, comme tout substitut, l’usage, dans le cadre du sevrage, de l’e-cigarette, devrait être limité dans le temps.

La preuve scientifique manque c’est pourquoi les experts appellent à d’autres recherches. «  La nicotine est un produit chimique dangereux et très addictif, peu importe la forme qu’elle prend (…) Nous devons protéger générations futures de toutes les fumées pour rendre notre environnement à 100% sans fumée  ».

Source: Circulation August 2014 doi: 10.1161/​CIR.0000000000000107 Electronic Cigarettes: A Policy Statement From the American Heart Association


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